Droits de l’homme : Amnesty exige la libération d’Ahmet Abba
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Le correspondant de Rfi en langue haoussa est détenu depuis trois mois dans une cellule sécrète de la police à Maroua dans la région de l’Extrême-Nord.  

L’ong Amnesty International a publié vendredi 30 octobre 2015, un communiqué sur la situation d’Ahmet Abba, le correspondant de Rfi en langue Haoussa dans la région de l’Extrême-Nord, arrêté il y a 03 mois. L’organisation de défense des droits de l‘homme exige du gouvernement camerounais des clarifications sur la situation du journaliste, mais aussi sa libération sans condition. Selon Amnesty International, « les autorités du Cameroun doivent sans plus attendre révéler ce qu’il est advenu du journaliste placé en détention secrète depuis son arrestation il y a trois mois et lui permettre d’entrer en contact avec son avocat et sa famille » .

Malgré plusieurs tentatives de son avocat, de Rfi et de sa famille, les autorités refusent tout contact du journaliste avec le monde extérieur. « Il serait détenu dans une cellule secrète de la police. Toute chose prohibée par le droit international, selon Amnesty International. En outre, Ahmed Abba est privé du droit de comparaître rapidement devant un tribunal civil de droit commun, ainsi que du droit de contester la légalité de sa détention », poursuit l’Ong dans son rapport. Amnesty International affirme ignorer les charges retenues contre le journaliste Ahmet Abba. Avis que ne partage pas Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la communication.

Dans une interview chez nos confrères de Cameroon-Tribune, le porte-parole du gouvernement affirme que « Ahmed Abba n’a pas été arrêté du fait de l’exercice de sa profession de journaliste correspondant de Rfi. Son arrestation est le résultat de la synergie heureuse entre les forces de défense et de sécurité et les comités de vigilance que nous avons mis en place et qui marchent à merveille ». Le ministre de la Communication explique que le journaliste de Rfi est en exploitation par les services spécialisés de l’armée. « Nous nous trouvons dans la phase où le moindre contact avec toute autre personne risque brouiller des pistes ou de brouiller les cartes ».

Et « je vous dis que grâce à son exploitation, nous avons déjoué des intrigues, nous avons déjoué des plans », explique Issa Tchiroma Bakary. L’ong de poursuivre que « le journaliste doit être libéré». Les chercheurs du bureau Afrique Centrale d’Amnesty International pensent que plusieurs personnes arrêtées dans les mêmes conditions que le journaliste sont torturées par les forces de défense et de sécurité Camer.be. « Quel que soit le motif de l'arrestation d'Ahmed Abba, rien ne saurait justifier sa détention secrète. Le droit international relatif aux droits humains et le droit camerounais exigent qu'il puisse contacter régulièrement un avocat et qu'il soit informé des charges dont il est accusé », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l'Afrique centrale à Amnesty International.

Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) par la voix de son président national, Denis Nkwébo, exige la libération sans condition du journaliste. « Ahmet Abba, le journaliste de Rfi a été arrêté dans l’exercice de ses fonctions et le Snjc met en garde le gouvernement contre les abus et violations permanentes des droits des journalistes », a déclaré Denis Nkwébo. En rappel, c’est dans la journée du 28 juillet 2015, qu’Ahmet Abba, a été arrêté par la police au cercle municipal de Maroua, au cours d’une réunion présidée par le gouverneur de l’Extrême-Nord. Il a été conduit au groupement mobile d’intervention (Gmi) de Maroua. Les autorités lui reprochent d’être détenteur d’une carte nationale d’identité camerounaise, alors qu’il est de nationalité nigériane.

© Le Jour : Adolarc Lamissia

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