Dschang, la cité des rumeurs
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Des chercheurs en tout genre se penchent sur la question : parapsychologues, théologiens, anthropologues, sociologues. Mais la rumeur commande. « Il est en Afrique des organisations secrètes qui ont besoin des organes humains pour leur fonctionnement adéquat.

On tue à Dschang pour manger, au sens propre du terme, certaines parties prisées du corps humain. (...) Ils mangent, et de façon rituelle, les parties suivantes: les bras, la langue, les yeux, le coeur, les poumons, la rate, le foie, les testicules, le clitoris et les membres inférieurs. En mangeant ces parties de l’être humain, ceux qui pratiquent ce genre de crimes disent s’attribuer les vertus de la victime. Tenez par exemple : la langue c’est pour l’éloquence de la victime, les parties génitales pour sa puissance sexuelle, les mains son adresse, etc.

Toutes ces parties se cuisinent dans des marmites consacrées et grâce aux couteaux aussi consacrés. Et les parties se distribuent selon un ordre hiérarchique. Il y a aussi un but sacrificiel. On assassine pour rien nos concitoyens pour servir d’énergies les esprits », explique un de ces chercheurs, interrogé par notre confrère de La Nouvelle Expression. Vrai ou faux ? Les observateurs remarqueront que cette ville où l’on enseigne les sciences sociales est régulièrement traversée par des informations douteuses. Lors des Jeux Universitaires 2011, la ville avait été inondée par l’histoire d’une étudiante dont les asticots sortaient du vagin pourri, après des ébats sexuels avec un « homme compliqué ».

En septembre 2010, la ville avait été agitée par le « scoop » de la découverte par des jeunes gens, dont un de ses neveux, de trois fosses où était caché des sacs d’argent dans la résidence de campagne de Paul Tessa, le défunt président de la Conac et ancien ministre de la République, dans son village natal où son corps repose à Fokoué, à 20km de Dschang. De braves gens, en contact avec la science qu’est supposée distiller l’université, avaient péroré sur les nombreux millions emportés, les débits de boissons où une partie du magot avait été dépensé, lesmotos utilisées pour la course, le lieu de l’opération, etc.

Des étudiants du cycle Master confiaient au reporter avoir eux aussi participé aux beuveries au carrefour Yves, très connu au quartier Ngui, non loin de la principale gare routière de la ville mais à aucun moment, ne réussissaient à coller un visage sur ces faits qui n’avaient pas laissé les services de renseignement indifférents. Faute de plainte, on n’avait pas entendu parler d’enquête. Quatre mois plus tard, on parla longuement de lamort d’un monsieur, toujours au quartier Ngui, qui se transformait en serpent pour avoir des relations sexuelles avec toutes les filles qu’il réussissait à prendre dans sa nasse et qui mouraient par la suite. Ne demandez surtout pas où se trouve sa maison, on vous prendra pour quelqu’un d’anormal !

© Le Jour : Franklin Kamtche

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