Chronique médiatique : Mebe Ngo’o dans les serres du journal l’Epervier
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Le Dp de ce journal avoue avoir demandé, en vain, de l’aide à l’ex-Mindef, mais déclare ne pas comploter contre lui.

En décembre 2012, Edgard Alain Mebe Ngo’o, alors ministre délégué à la présidence chargé de la Défense est récompensé aux «Epervier press Awards » du journal L’Epervier. Ladite cérémonie récompense les gestionnaires administratifs s’étant illustrés positivement au cours de l’année écoulée. Ce jour-là, l’actuel ministre des Transports ne se présente pas à la cérémonie. De source proche de l’Epervier, il se fait représenter par le responsable de la cellule de communication du ministère de la Défense, le colonel Didier Badjeck. C’est à partir de là qu’«un lien» va se nouer entre l’ex-Mindef et le Dp. «Quand j’ai organisé les awards, j’ai invité le ministre, il n’est pas venu. Mais, il a envoyé un représentant. Il a promis de me soutenir par la suite», confie le directeur de publication de l’Epervier, Léopold Clovis Noudjio.

Mais, quelques mois plus tôt, l’ancien Mindef avait déjà reçu deux correspondances du directeur de publication dont l’objet était invariable : « Demande de soutien ». « Le 26 juin 2012, le Dp du journal L’Epervier demande au ministre de la Défense à cette époque de lui venir en aide pour faire face à un court-circuit qui a endommagé ses appareils au siège du journal L’Epervier. Après enquête, il s’est trouvé qu’aucun court-circuit n’avait eu lieu dans cet immeuble, ce qui poussa le ministre non seulement à ne pas céder, mais à se faire une idée sur ce directeur  de publication.», révèle une source proche de l’actuel ministre des Transports.

Ce dernier poursuit : « Le 24 juillet de la même année, le Dp récidive. Par une correspondance adressée à Monsieur Edgard Alain Mebe Ngo’o, le directeur de publication du journal l’Epervier demande que le ministre lui vienne en aide à la suite d’un accident qu’il a eu sur la route de l’Ouest, son chauffeur étant dans un piteux état. Après examen du véhicule dont la photocopie fût jointe pour étayer l’accident, les services du ministre remarquent alors que l’avant du véhicule était rouillé, et que de l’herbe avait poussé sur les roues avec une texture pédologique qui était celle d’une saison de pluies, alors que l’on se trouvait au mois de juillet. Toutes choses qui ont irrité le ministre et l’ont conduit à ne pas accéder à la demande du Dp de l’Epervier», rapporte la source.

Chantage

Des proches de Mebe Ngo’o sont donc persuadés de ce que le ministre des Transports est aujourd’hui le prix de son refus de voler au secours du Dp de l’Epervier « en détresse ». Des Unes de ce journal accréditent la thèse d’une cabale : édition n°312 du lundi 21 juillet 2014 avec la photo de l’ex-Mindef : « Que font les 2000 recrues dans les domiciles des officiers de l’armée ? » ; édition n°462 du jeudi 17 septembre 2015 : avec la photo de Mebe Ngo’o en page 7 : « Ces ministres dont les mandats d’arrêts sont prêts. Ils iront en prison s’ils sont limogés » ; édition n°481 du mardi 20 octobre 2015 où Mebe Ngo’o est traité de brebis galeuse dans la succession de Paul Biya». La une de ce jeudi 22 octobre présente encore le Mintrans.

Malgré cela, le directeur de publication, « Sa Majesté » Léopold Clovis Noudjio dément la thèse du complot et affirme fièrement être « libre et indépendant. Je n’ai jamais rien perçu de ce ministre et même si aujourd’hui il me donnait son argent, je continuerais à dire la vérité en me basant sur des faits. Mon seul péché c’est que je suis proche de certaines personnalités pas très amies au ministre Mebe Ngo’o », explique-t-il. Des déclarations lourdes de sens qui tendent à faire croire que l’Epervier (le journal) continuera de planer sur la tête de Mebe Ngo’o.

© Mutations : Aïcha Nsangou

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