Musique : Ces artistes qui changent de nom
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Ils sont nombreux à s’attribuer de nouveaux surnoms au cours de leur carrière. Pour faire le buzz ou marquer une scission.

Des surnoms, Petit Pays en collectionne : « L’avocat défenseur des femmes », éTurbo d’Afriqueé, « L’Alpha et l’Oméga », « Effata », etc. Le chanteur, aimé par les fans aussi bien pour sa musique que ses frasques, se fait aujourd’hui appeler « Rabba Rabbi », ou « Rabbi » tout simplement. «Le public estime que je suis un maître. Jésus se faisait appeler « Rabbi » par les Hébreux», justifiait, dans une interview accordée à Cameroon tribune, le chanteur qui se présente également comme le «Numéro 1 mondial». Caprices de star ? Toujours est-il que l’auteur de «Pardonner» – son dernier single dans les bacs depuis plusieurs semaines – n’est pas le seul artiste musicien à s’être rebaptisé au cours de sa carrière.

Prince Eyango, qui signe son retour sur la scène camerounaise cette année avec un album gospel, s’appelait « Ndedi Eyango » à ses débuts. «Je me rappelle qu’un jour, lorsque je faisais des concerts scolaires, je n’avais pas encore d’album, je me produisais au club municipal de Nkongsamba. J’ai été introduit par un imprésario qui m’a présenté comme le « prince des montagnes ». Je me suis alors dit que ça sonnait bien», confie l’artiste musicien, fils du roi de Ngalmoa, une localité du département du Moungo (Littoral) dont il est originaire. Sergeo Polo, qui s’est autoproclamé «président de Deïdo à Paris», a décidé de s’affubler le titre de «roi». Désormais, il faut l’appeler « Roi Polo XVIII ».

De quoi faire perdre les pédales à un public non averti. Pour le promoteur de spectacles, Chinois Yangeu, il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’un «phénomène de mode». «Je pense que ces artistes essaient d’évoluer avec le temps. Ce sont de petits noms de circonstance. Quand Papillon commençait, il s’appelait « Papillon ». Après, c’était « Papillon homme fort », « Mot’a nguigna », puis « Maréchal Papillon ». Il n’y a pas que les artistes camerounais qui le font. Meiway le fait à chaque sortie d’album. Un coup, il s’appelle « Golgotha », un autre, « M21 ». C’est la même chose avec Koffi Olomidé», argumente Chinois Yangeu.

Buzz

En effet, ce phénomène est monnaie courante dans le milieu artistique. Les raisons qui poussent les chanteurs à se réinventer au cours de leur carrière sont multiples. Certains artistes décident de changer de nom pour mieux vendre leur image ou pour permettre aux fans de mieux se souvenir d’eux. D’autres le font juste pour faire le buzz, affirme Ivo Patern, manager d’artiste. «Petit Pays et Sergeo Polo sont des artistes qui ont besoin de s’affirmer davantage ou de créer le buzz. C’est pour le fun qu’ils changent de nom», avance le manager. La chanteuse Clarisse Wopso, qui s’est fait connaître au public sous le nom de « Clarisse Valeri », a dû changer de patronyme après son divorce.

«Elle avait porté le nom de son mari, Pascal Valeri. Une fois qu’ils se sont mariés, elle a cru bon de composer avec le nom de celui-ci. Et une fois qu’ils se sont séparés, il fallait qu’elle trouve le moyen de retrouver son nom qui était « Clarisse Wopso » ; Wopso étant son style musical», souligne Ivo Patern. Dans le cas d’un groupe, notamment d’un duo musical, c’est le départ d’un des membres qui redéfinit le nom de baptême du groupe. C’est le cas du groupe de bikutsi «Les 2ki tu», auteur du titre à succès « Mathématique » (2011). Après le départ de Roger Merlin Mbarga, alias Dadson 10, le nom du groupe a changé, passant de «2ki tu» pour finalement devenir « Spo2 Bens », le nom d’artiste de Samuel Espoir Mgwba Abena, l’autre membre du groupe.

Ecart

Certains artistes, même après la séparation, continuent à être identifiés par rapport à leur ancien groupe. C’est le cas de Marion et Ramzy du groupe Fashion Boyz Ignition, plus connu sous le nom de Fbi. «Il y a des artistes qui, dès le départ, optent pour un nom d’artiste et les critiques ou le public leur en donnent d’autres – les cas Koffi Olomidé (Rambo, Tchatcho, Quadra Kora man…) ou Fela (Black Président). Mais ce sera difficile de voir par exemple sur les pochettes d’album le premier nom disparaître pour le second. Souvent aussi, ceux-ci ont atteint un niveau qui fait que certains écarts leurs sont pardonnés  et par conséquent, ils peuvent se livrer au jeu d’une variation de leur nom d’artiste», indique Parfait Tabapsi, journaliste culturel et président de la Cameroon Art Critics (Camac).  En se baptisant «Vieux Ebola» au plus fort de l’épidémie qui secouait une partie de l’Afrique, et touchait notamment la République démocratique du Congo (Rdc), le chanteur congolais Koffi Olomidé, connu par ailleurs pour ses démêlés avec la justice de son pays,  s’était attiré les foudres de la police en s’attribuant ce surnom.

Un «écart» que le public n’a pas véritablement apprécié. Certains acteurs du showbiz laissent entendre que ce changement de nom n’a pas de réel impact sur les fans. «Ce qui intéresse les gens, c’est l’image et le style musical de l’artiste. C’est quand le style musical change qu’il peut y avoir problème. Si K-Tino, qui se fait appeler « la femme du peuple » devenait « la femme de la nation », je ne crois pas que ça changerait quelque chose. Mais, K-Tino qui arrive à une soirée (de bikutsi par exemple) et qui fait de la musique gospel, ça déroute les fans», avance Ivo Patern. Un point de vue partagé par Chinois Yangeu, pour qui «on reconnaît un artiste par son identité musicale».

© Mutations : Patricia Ngo Ngouem

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