Battus 3-0 dimanche dernier par le Nigeria, les camerounais ont étalé leurs insuffisances.

3-0. Les Lions indomptables n’avaient plus essuyé de défaite aussi lourde depuis le deuxième match de poule à la coupe du monde 2014 (défaite 4-0 devant la Croatie). Aucune équipe africaine n’avait infligé pareille claque au Cameroun depuis des lustres. Mais le Nigeria n’a eu aucun mal à s’imposer face aux Lions Indomptables, dimanche dernier, en Belgique. Il n’y a pas de quoi en faire un plat, penseront certains, puisque ce n’était qu’un match amical. Mais un match amical, ça sert à déceler les anomalies pour y remédier le plus rapidement possible. Sur ce coup, ce Cameroun-Nigeria a parfaitement joué son rôle, étalant les limites d’une équipe qui se cherche toujours.

Le sélectionneur national, Volker Finke, dont les choix tactiques interpellent forcément en est l’illustration. Les Lions cherchent un latéral droit depuis des années. Allan Nyom, ce que la sélection peut avoir de mieux sous la main en ce moment, était une nouvelle fois forfait. Oyongo Bitolo, qui dépanne souvent à ce poste même s’il joue plus à l’opposé, était lui aussi absent. Tout comme Henri Bedimo, latéral gauche attitré des Lions. Le technicien allemand a donc dû composer avec ces absences et a offert une combinaison surprenante avec Kombi Mandjang à droite alors qu’il est gaucher et Sébastien Bassong, défenseur central à la base, en latéral gauche. Si la polyvalence des joueurs est dans l’air du temps, le résultat sur le terrain n’a pas été concluant.

Les attaquants nigérians en ont largement profité. Le milieu de terrain, inédit également avec la paire Mbia-Siani, n’a pas non plus convaincu. D’autant que le capitaine des Lions, exclu dès la reprise pour un deuxième carton jaune, s’est plus illustré par son antijeu. En gros, le milieu de terrain camerounais n’arrive toujours pas à créer de l’animation pour mettre en orbite des attaquants, hélas trop souvent maladroits. D’ordinaire irréprochable, Fabrice Ondoa, le gardien, s’est totalement manqué sur ce match.  Le fait de ne pas jouer en club s’est fait clairement ressentir. Par ailleurs, le banc de touche camerounais, lui, manque visiblement de profondeur et il faut encore creuser pour trouver des doublures à chaque poste.

Bien sûr, l’équipe a souffert de l’absence de plusieurs joueurs comme Joël Matip ou Eric Maxim Choupo-Moting. Mais lors de ses quatre derniers matchs, le Cameroun avait déjà montré des lacunes. Les succès aux forceps face à des équipes de niveau inférieur comme la Mauritanie (1-0) et la Gambie (1-0) laissaient déjà entrevoir ces difficultés. Et contre une équipe du Nigeria d’égal niveau, pourtant elle aussi en quête de repères, les Lions ont pris l’eau de toutes parts. Le staff a un mois pour revoir sa copie. Le Cameroun entre, en effet, en scène le mois prochain dans le cadre du 2e tour des éliminatoires de la coupe du monde 2018. Si l’adversaire, le Niger ou la Somalie, semble, a priori, à portée, ce sera une toute autre histoire au dernier tour, avec la phase de groupe.