Cameroun, Communication gouvernementale:Tchiroma évite un piège à com’
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Cameroun, Communication gouvernementale:Tchiroma évite un piège à com’ :: CAMEROON

En reportant sa conférence de presse pour cette semaine, le ministre de la Communication et porte‐parole du gouvernement échappe de justesse aux revers d’une actualité brûlante. 

Après avoir buté la semaine dernière sur les observations de son entourage, c’est finalement cette semaine (si tout se passe bien) que Issa Tchiroma Bakary tient sa conférence de presse portant sur les primes des Camerounais de la Misca/Minusca et la nouvelle équipe gouvernementale du 02 octobre 2015.

Selon certaines indiscrétions, la mécanique mise en place en vue du premier échange entre le ministre de la Communication (Mincom) et les journalistes depuis le réaménagement du gouvernement, a été cassée par un collège de conseillers. Ces derniers ont relevé le caractère hautement sensible d’un contexte susceptible de verser au débat public des réflexions ouvrant des pistes vers des désordres, apprend‐on de source crédible au Mincom. 

Instruit sur tout cela par Issa Tchiroma Bakary, le secrétariat général à la présidence de la République (SG/PR) a donné son accord pour l’ajournement de la conférence de presse.Selon nos informations, l’orientation qui a finalement été arrêtée par Ferdinand Ngoh Ngoh, le patron de cette entité stratégique du sérail, a intégré les possibles glissements dans les questions des journalistes sur de la grogne de certains hommes de rang des armées camerounaises. De fait, l’évidence du report est apparue dans le cabinet du Mincom avant qu’elle ne s’impose aux journalistes présents.

En confiant donc toute parole à Issa Tchiroma Bakary cette semaine, le SG/PR lui a recommandé d’entretenir la différenciation politique des détails portant sur le réaménagement du gouvernement et des affaires concernant des ministres promus ou mutés à l’aide d’éléments plus nourris, question d’éviter un piège
imprudemment négligé au départ…Et aussi de resserrer le périmètre de prise de parole des journalistes. 

«Eléments de langage»

Voilà le nouveau monstre sémantique qui a permis aux journalistes présents dans la salle de conférence du Mincom le 08 octobre 2015 d’ironiser sur le report de la conférence de presse. L’expression prononcée ce jour‐là par Issa Tchiroma Bakary est venue donner le change dans un contexte trahi par des cafouillages autour des sujets qui fâchent. Ces cafouillages ont surtout témoigné dʹune évolution dont on peut relever la trace dans le réaménagement du gouvernement survenu le 02 octobre dernier. 

Avant d’illustrer le repli sur elle‐même, l’actualité récente démontre ainsi plus profondément une triste continuation de l’affaire de la marche des militaires du 09 septembre 2015 à Yaoundé. Le sujet divise et passionne ceux‐là mêmes qui, jusqu’alors, avaient un sentiment particulier sur la situation actuelle.

Cʹest le cas des journalistes et ceux qui ont participé à des débats sur les questions qui reviennent aujourdʹhui dans l’opinion publique: la mutation d’Alain Edgard Mebe Ngo’o du ministère de la Défense à celui des Transports ainsi que la tempête judiciaire dans laquelle certains ministres déchus sont emballés. 

Avec les lenteurs administratives, de nombreux soldats sont en colère. Tant que la source de ce dysfonctionnement n’a pas été identifiée, le problème de leurs primes n’est pas entièrement réglé. Une inquiétude diffuse plane ainsi sur nombre d’entre‐eux. Ils ne savent pas s’ils seront effectivement payés ou non. Il est aussi clair que l’éclatement en série de certaines affaires juxtaposées aux départs du gouvernement (celui de Essimi Menye, Bapès Bapès Robert Nkili et Bakang Mbock notamment), contribue à révéler des décalages de plus en plus interpellants. 

En creux, cela expose l’émergence d’une communication gouvernementale calibrée. Pour cela, le porte‐parole du gouvernement, apprend‐on, s’emploie à jouer la grande musique en cohérence avec les refrains entonnés par le SG/PR. Avec, découlant de cette approche, le droit donné d’afficher comme nuls et non avenus les effets possibles sur les personnes traquées dans le cadre de l’opération Epervier. 

Aujourd’hui (et c’est connu de tous), ces affaires ne font que suivre et non précéder le contexte. Et que le Mincom ait délivré son oracle loin des caméras et des micros le 08 octobre 2015, cela a davantage contribué à conforter les idées des hommes de médias. Ceux parmi eux qui pensaient obtenir des informations rares ont été déçus, bien qu’ils aient ferraillé dans les coulisses du report sine die de la conférence du Mincom. Par‐delà les différents angles de traitement quʹils ont pu avoir, leur potentiel dʹintelligence et dʹexpérience leur a permis de sʹexonérer de la recherche d’un autre scoop.Même si cet état de choses participe à augmenter l’intérêt de la presse.

© Intégration : Jean‐René Meva’a Amougou

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