Projet Mballam : CamIron pourrait perdre son permis d'exploration
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Un audit interne et externe explique que cette éventualité est due à l’incapacité de Sundance Resources, maison mère de Cam Iron à mobiliser des financements.

Les mauvaises nouvelles se succèdent du côté de la société de droit camerounais, Cam Iron, dont la multinationale australienne Sundances Resources est actionnaire majoritaire avec 90%. Après le retrait du volet construction du terminal minéralier de Mballam au profit d’une entreprise chinoise, le 10 juillet dernier, l’éventualité de perdre totalement le permis d’exploration n’est plus à exclure. A preuve, dans son rapport financier rendu public le 30 septembre dernier, la multinationale elle-même déclare que sa capacité de mobilisation financière est decrescendo, allant de 14,4 millions de dollars (environ 72 milliards de FCFA) au 30 juin 2014 à 13,7 millions de dollars (près de 68,5 milliards de FCFA) au 30 juin. Conséquence, la compagnie a dû procéder à des mesures d’austérité : réduction de 10% du salaire de ses cadres, gel de certains émoluments, réduction de 40% de ses effectifs et du nombre d’expatriés au Cameroun, au Congo et réduction de 80% des contractuels.

Concernant son permis d’exploration au Cameroun qui expire le 27 juillet 2017, Sundances Resources indique lui-même qu’il doit investir un minimum de 1,63 milliard de FCFA au cours des deux prochaines années. Au Congo, l’investissement financier minimal devait être de 3,55 milliards de FCFA au 8 août 2015. Mais, note la multinationale dans son rapport, « Cam Iron et Congo Iron à proprement parlé ne sont pas légalement tenus d’investir les montants détaillés dans les permis d’exploration. Cependant, un échec pour réaliser ce minimum de dépenses d’investissements pourrait aboutir à la révocation desdits permis ».

Dans le même sens, un audit effectué le 30 septembre 2015 par des cabinets membres de Deloitte Touche Tohmatsu Limited, société de droit anglais, fait remarquer que Sundances Resources a subi une perte à cause du paiement d’impôts d’une valeur de 78,30 millions de dollars (à peu près 48 milliards de FCFA) au 30 juin 2015. « Ces indicateurs ainsi que d’autres affaires donnent matière à incertitude qui pourrait jeter un doute significatif sur l’entité consolidée et la capacité de la compagnie de mener ce projet et donc, l’entité consolidé et la compagnie pourraient ne pas être capables de réaliser ses actifs et cela décrédibilise ses capacités dans le cours normal du projet ».

Echec constant

Face aux multiples défaillances de Sundances Resources, l’Etat camerounais a dû rapidement chercher une solution alternative pour construire le terminal minéralier du projet Mbalam. Car, avec la création le 10 juillet 2015 d’une Commission spéciale ad hoc de sélection d’une entreprise chinoise pour ce projet par Philemon Yang, le Premier ministre, le Cameroun a repris ainsi en main un volet qui avait été confié, le 05 juin 2014 à Cam Iron. Le contrat avec, la filiale camerounaise de Sundances stipulait pourtant qu’elle devait boucler dans les six à neuf mois pour le montage financier du projet évalué à 3 900 milliards de FCFA dans ses différentes phases.

Engineering Procurement Construction, pour sa part, devait construire les 510 Km de voie ferrée reliant la mine de Mbarga au terminal minéralier de Lolabe à Kribi, ainsi que les 70 km de rails reliant la mine de Nabeba au Congo et le chemin de fer camerounais. Ceci pour permettre l’évacuation des 35 millions de tonnes de fer par an que doit produire Sundance Resources. La Commission créée par Philemon Yang doit conduire le processus de sélection de « l’entreprise chinoise la plus qualifiée techniquement et financièrement pour réaliser les travaux projetés ». A ce titre, elle est notamment chargée de réceptionner, dépouiller et analyser les offres des entreprises chinoises ayant manifesté un intérêt. Et d’élaborer la documentation contractuelle devant lier l’État aux institutions financières chinoises dans le cadre de la réalisation des infrastructures portuaire et ferroviaire du projet Mbalam.
Pour Hervé Atchom Ngagni, Project Support Manager à Camiron, la mise en place de cette nouvelle Commission est conforme à l’anonce faite le 30 juin 2015 par Giulio Casello, le directeur général de Sundances, qui déclarait que: « le gouvernement de la République du Cameroun a accepté de lever 100% des fonds du capital requis pour le rail et l’infrastructure portuaire, à travers un emprunt en Chine et si possible dans d’autres pays amis ».

En cédant le volet infrastructure à l’Etat camerounais, le Cameroun devient à 98% propriétaire du rail au détriment de Sundances qui va se contenter de 2%. L’entreprise australienne a aussi obtenu l’extension de son permis d’exploration jusqu’au 24 juillet 2017.

© Source : Le Quotidien de L'économie

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