06 octobre 1997, un monument de la musique africaine tombe
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Dix huit ans après son décès, l’artiste continue de hanter les mélomanes. EBOA LOTIN est né le 06 Août 1942 à DOUALA, CAMEROUN d’un père pasteur religieux, Adolphe LOTIN SAME (rénovateur de l’Eglise Baptiste Camerounaise), auteur de plus de 400 cantiques (œuvres que Francis BEBEY interpréta à ses débuts) et d’une mère ménagère très active. Il ne connaît presque pas ses parents puisqu’ils sont morts quand il avait à peine quatre ans. Une atrophie due à l’injection de quinine lui paralysa la jambe gauche à un très jeune âge.

Tout comme la plupart des artistes, EBOA LOTIN a connu des moments de découragement et de désespoir, il commence à chanter à l’âge de huit ans et compose sa première chanson, Mulema mam (mon cœur) en 1962 il n’a alors que 20 ans. Cette chanson est l’histoire d’un jeune couple sans expérience au sein duquel le mari vient d’accorder la liberté totale et inconditionnelle à son épouse (le divorce) because monsieur n’avait pas le porte-monnaie assez volumineux pour satisfaire les ambitions démesurées de sa femme. Il enregistra dans les studios de RADIO-DOUALA, l’œuvre qui connut beaucoup de succès mais ne lui rapportant que très peu de satisfaction matérielle. 

Il reste confiant et cultive son amour pour le don qu’il possède de naissance, il continue à travailler jour et nuit jusqu'à ce qu'il ait rencontré le succès. Avec ses chansons, dont le fameux Mbemb’a mot’a sawa, titre grâce auquel il remporte le 1er prix du Concours Vick’s Vedette (avec Duke Ellington, président du jury et Myriam Makeba membre du jury),il se rendra en France et découvrira pour la première fois la ville de Paris. Il en profite pour enregistrer ses plus grands succès (aux éditions Philips). Matumba Matumba et Bésombe qui remportent un succès panafricain et international.

Il est ensuite invité au 1er festival panafricain d’Alger en juillet 1969 où il représente le Cameroun .
Eboa Lotin est alors invité en 1969 par :
• L’empereur Bokassa 1er, en Centrafrique ;
• Marien Ngouabi, en République du Congo, lors de la naissance du PCT ;
• Omar Bongo, au Gabon, lors du 10e anniversaire de la rénovation (mars 1970) ;
• Mobutu Sese Seko, au Zaïre.

Il meurt le 6 octobre 1997 à Douala, vers 17 heures, à l’hôpital Laquintinie. 

Sa dernière œuvre sortira quelque temps plus tard, à titre posthume, intitulée « Forever » (« À jamais »). On y retrouve sept chansons dont Ave Maria qui ne put être interprétée par son auteur avant son décès.

Père de cinq enfants, Lynda, Henri, Jackie, Cathy et Samuel, il a partagé sa vie entre sa famille, sa foi, sa musique (près de 70 chansons) et sa sculpture.
Ancien élève de l’école principale d’Akwa, Il n'a jamais connu les bancs du secondaire car, il a arrêté les études en 6e année primaire (Cours moyen 2e année).  

De Françoise à Martine en passant par Matumba, Elimba dikalo, ou encore Na tondi nika, Wase ; tous les titres de Eboa Lotin, qui pourtant ne déchiffrait pas de partitions selon ses dires, sont un véritable voyage au cœur mythique de l’Afrique musicale.

L'artiste a laissé derrière lui un héritage musical, choral et moral inépuisable. Avec des textes pleins de sens et des messages forts qui résisteront à l’épreuve du temps. Que Cameroun apprenne à mieux glorifier cet Eyum’a moto (patriarche) de la culture...Sa mémoire reste vivace

© Camer.be : Synthèses de Hugues SEUMO

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