REMANIEMENT MINISTERIEL : DANS LA TÊTE DE PAUL BIYA
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Les raisons technique, politique et même judiciaire auraient sans nul doute guidé le choix du président de la République dans le nouveau gouvernement.

Louis Bapès Bapès, Essimi Menye, Jean Pierre Biyiti bi Essam. Voilà quelques noms qui sont annoncés depuis quelques mois par la presse comme les prochains clients de l’opération de lutte contre la corruption Epervier. Les désormais anciens ministres des Enseignements secondaires, de l’Agriculture et du Développement rural et des Postes et Télécommunications ont donc du souci à se faire. On le sait, Bapès Bapès a séjourné à la prison centrale de Kondengui entre le 31 mars et le 1er avril 2014 avant d’être libéré. Les deux autres anciens ministres ont été annoncés il y a quelques mois chez les juges du Tribunal criminel spécial (Tcs) pour des accusations de détournements de deniers publics.

C’est un Paul Biya insatisfait du rendement de certains de ses ministres qui a décidé de sévir. C’est ainsi qu’Ama Tutu Muna, démis de ses fonctions de ministre des Arts et de la Culture, paye sans doute pour le rôle trouble qu’elle a joué dans l’univers du droit d’auteurs au point de défier les rappels à l’ordre du Premier Ministre, Philemon Yang. Emmanuel Bonde perd son poste de ministre des Mines et de l’Industrie, emporté par le scandale du projet avorté d’implantation de l’industrie sucrière Sugar Mills.

Mebe Ngo’o

Le départ d’Adoum Garoua du ministère des Sports et de l’Education physique est dû aux dernières performances des Lions Indomptables de football, notamment lors de la Coupe du Monde de 2014. Le scandale de la surfacturation des avions chinois aurait sans doute emporté Robert Nkili du ministère des Transports tandis que le départ d’Edgard Alain Mebe Ngo’o du prestigieux poste de ministre de la Défense pour celui des Transports résulte indubitablement des bruits de bottes et complaintes enregistrés ces derniers mois au sein de la « Grande Muette », notamment au sujet des primes.

Le facteur politique aurait également joué dans ce remaniement ministériel.  Le maintien au ministère du Tourisme et des Loisirs et même au gouvernement de Bello Bouba est à rechercher dans la plate-forme signée le en 1997 entre l’Union nationale pour la démocratie et le progrès dont ce dernier est le président et le Rdpc, parti au pouvoir. Issa Tchiroma doit son maintien au ministère de la Communication non seulement à son art oratoire mais aussi à son appartenance à un parti de la majorité présidentielle, le Fsnc. Le départ de la ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock pourrait tirer sa source de la défaite du Rdpc dans son Nyong et Kelle natal lors des législatives et municipales du 30 septembre 2013.

L’éjection d’Henri Eyebe Ayissi de l’Olympe du Contrôle supérieur de l’Etat pour le ministère de l’Agriculture s’explique sans doute par le fameux appel de la Lekié de juillet 2014 qui semblait désigner les ressortissants du Grand Nord comme les commanditaires des menées destructrices de la secte islamiste Boko Haram. L’actualité de ces dernières années aura donc sans doute servi d’encre à la plume de Paul Biya. Même si discrétionnaire reste sa décision.

© Camer.be : Michel Biem Tong

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