Ce que gagneront réellement les maires
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L'addition des salaires, indemnités et primes place leur traitement entre deux millions et 740 000 francs par mois.

Les maires tablaient sur une harmonisation de leur salaire à 400 000 FCFA mensuel. Spéculant sur la base des trois milliards FCFA annuellement inscrits dans la dotation générale de la décentralisation depuis 2010. Le texte du 16 septembre 2015 vient apporter des correctifs aux aspirations des élus locaux. Le revenu brut des magistrats municipaux est composé: d’un salaire mensuel, d’une indemnité de fonction, une indemnité de représentations et autres avantages. Nouveauté subrepticement glissée en classant les CTD en fonction des revenues confirme des inégalités dans le traitement des élus locaux. Les frais de missions à l’étranger s’inscrivent dans la logique d’un traitement mesuré des responsables du développement local au Cameroun.

Suivant les estimations faites du décret du 16 septembre 2015 qui rompt avec les dispositions du décret n°81/148 du 13 avril 1981, fixant les indemnités et avantages accordés aux magistrats municipaux, un maire de la classe 1 avec un compte administratif de 05 milliards FCFA minimum ne gagnera pas moins de 1 375 000 FCFA : salaire, indemnités, frais de téléphone, eau, électricité et d’entretien de logement compris. Celui de la classe 2 avec un compte administratif oscillant entre 01 et 5 milliards FCFA aura droit à 1 075 000 FCFA, tandis qu’un élu local de la classe 3 aura 850 000 FCFA avec un compte administratif de 250 millions FCFA à un milliard FCFA. C’est le niveau de la grande franche des CTD au moment de la publication du décret présidentiel. Le plus bas salaire est de 740 000 FCFA avec un compte administratif de moins de 250 millions FCFA.

Leurs adjoints peuvent avoir des revenus mensuels de l’ordre de 533 000 FCFA pour la classe 1. Les adjoints au maire de la classe 2 recevront 425 000 FCFA, ceux de la classe 3 percevront 350 000 FCFA, et le plus bas revenu sera 315 000 FCFA pour la classe 4. Ils n’auront pas droit à l’entretien du logement, encore moins aux frais d’ameublement du logement de fonction, comme pour les maires titulaires, avec des taux dégressifs de 15 millions FCFA, 10 millions FCFA, 07 millions FCFA et 05 millions FCFA allant de la classe 1, la plus huppée à la classe 4.

Douala et Yaoundé les mieux payés

L’analyse du décret présidentiel du 16 septembre 2015 sur les rémunérations des délégués du gouvernement, des maires et de leurs adjoints montre qu’un adjoint au délégué du gouvernement des classes 1 et 2 aura toujours un revenu inférieur à celui d’un maire des classes 1, 2 et 3. Puisqu’en considérant le salaire mensuel, les avantages, frais de téléphone, eau, électricité, un adjoint au délégué du gouvernement de classe 1 est à 616 000 FCFA, alors que celui de la classe 2 est à 508 000 FCFA par mois. Ce niveau de salaire confirme aussi la supériorité des adjoints au délégué du gouvernement sur les adjoints au maire.

Les délégués du gouvernement bénéficieront d’un revenu de 1 625 000 FCFA pour la classe 1, lorsque le compte administratif minimum est de 5 milliards FCFA. Lorsqu’on envisage les villes de Yaoundé et de Douala par exemple, l’indemnité de fonction 500 000 FCFA plus 50 000 FCFA par tranche de 05 milliards FCFA viendra gonfler davantage leur revenu. Dans cette hypothèse, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, la ville la plus riche du pays sera l’homme qui touchera le plus Gros salaire dans le monde municipal au Cameroun, soit autour de deux millions mensuels.

Ce d’autant que les délégués du gouvernement de la classe 2, compte administratif de 1 à 5 milliards FCFA pourront avoir un revenu de l’ordre de 1 325 000 FCFA par mois. Si revenu mensuel pouvait rimer avec amélioration des conditions de vie au sein des municipalités du pays, les contribuables et les gestionnaires des fonds publics seront dans un partenariat gagnant-gagnant. Répondant aux revendications des magistrats municipaux lors de l’assemblée générale des CVUC, le 14 janvier 2015, René Emmanuel Sadi qui gère le portefeuille de la décentralisation, avait annoncé «une obligation des résultats dans l’amélioration du cadre de vie des populations».

© Le Quotidien de l'économie : Pierre Nka

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