Belgique-Cameroun : Paul Biya est-il capable à diriger un Etat désormais en guerre contre la secte de Boko Haram?
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Belgique-Cameroun : Paul Biya est-il capable à diriger un Etat désormais en guerre contre la secte de Boko Haram? :: BELGIUM

Le président Paul Biya était absent le vendredi 6 mars dernier à la cérémonie d’hommage aux militaires camerounais morts dans l’Extrême-Nord et en Rca. Au cours d’une cérémonie triste et émouvante, présidée par le ministre de la Défense à la Brigade du Quartier général à Yaoundé, des médailles de la vaillance avaient été décernées à titre posthume à ces héros de la nation. C’était au nom du chef de l’Etat qui avait quitté le Cameroun quelques jours plus tôt pour un « bref séjour privé en Europe ». Pourtant, lundi 9 mars 2015, une photo avait été publiée sur le site Internet de la présidence de la République. Sur cette image précédée du titre « Le chef de l’Etat rend hommage aux soldats tombés sur le champ d’honneur », on voyait Paul Biya qui s’incline devant plusieurs dizaines de cercueils recouverts du drapeau du Cameroun. Il s’agissait en fait d’une image grossièrement montée.

Le président de la République a été régulièrement interpellé sur ses absences répétées lors des cérémonies d'hommage aux soldats tombés au champ d'honneur dans la lutte contre Boko Haram et au cours des missions de maintien de la paix auxquelles participent un contingent de l'armée camerounaise.

Quoique revenu à Yaoundé après son séjour privé en Allemagne, Paul Biya est encore resté vendredi dernier dans son palais, laissant le soin au ministre de la Défense de présider une cérémonie qui en d'autres lieux incombe au Chef des Armées.

Que dire des soldats blessés qui se trouvent à la garnison militaires ?

Cet hôpital est situé à un jet de pierres d'Etoudi, les blessés de la garnison militaire se soulageraient bien d'un symbole fort dans le sursaut camerounais dans cette guerre, une visite du chef des Armées, à la manière d'un Idriss Deby qui en avait saisi tout le sens lors d'un séjour à Yaoundé. Jusqu'ici, Biya n'a jamais songé y faire un tour. Quelle honte pour celui qui est supposé être le chef suprême des forces armées camerounaises.

Ce manquement de la part de Paul Biya montre que son absence  à toutes les cérémonies d’hommage aux militaires et le manque de gestes de compassion de la part du chef des armées embarrasse car son attitude dans la gestion du dossier de la secte islamiste laisse perplexe. Il se pose désormais la question de sa capacité à continuer à diriger un Etat désormais en guerre.

Quand un pays est attaqué par des forces externes, un dirigeant normal aurait tout de suite condamné cela. Il aurait adressé ses condoléances aux familles des victimes. Il aurait ordonné que les drapeaux soient mis en berne et décrété un jour de deuil national. Il aurait réuni son gouvernement pour élaborer la riposte. 

C’est ce qu’a fait François Hollande en France. Le Président s’est rendu immédiatement au siège de Charlie Hebdo le janvier dernier peu après l’attentat terroriste qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique, alors que les assassins couraient toujours et que rien ne pouvait, dans l’absolu, garantir sa propre sécurité. En chef de guerre d’un pays attaqué, le président français s’était, dans la foulée, adressé à ses concitoyens pour condamner l’attentat et les rassurer, avant d’organiser des réunions ministérielles de crise pour coordonner la riposte à l’attentat le plus sanglant connu par l’Hexagone depuis des décennies. Il avait décrété pour le lendemain un jour de deuil national, et organisé la marche républicaine qui, quatre jours plus tard, devait mobiliser près de quatre millions de personnes dans les rues françaises et à laquelle ont participé une cinquantaine de chefs d’Etats et de gouvernements.

C’est ce que fait le tchadien Idriss Déby, chaque fois qu’on s’en prend à la sécurité de son pays. Nous avons vu Idriss Déby accompagner ses soldats envoyés au Cameroun, jusqu’à la frontière de son pays. C’est ce que font tous les présidents qui n’ont pas oublié qu’ils sont présidents. Il est sans doute temps que les Camerounais songent résolument à se doter d’un vrai dirigeant. 

Bien avant les attaques successives des populations du grand nord par Boko Haram, plusieurs compatriotes sont tombés sans que cela ne daigne sortir Biya de son mutisme

Il y a eu de nombreux morts à Bakassi, il y a  eu des morts lors des villes mortes dans les années 90. Il y a eu les morts du Commandement opérationnel en 2000, il y a des morts suite aux émeutes de février 2008. Les seuls cas de morts qui ont pu déplacer Paul Biya de son palais furent ceux des soldats de la garde républicaine tombés lors du putsch manqué du 6 avril 1984...

Biya ne s'incline devant les morts que lorsque son pouvoir est menacé... Comme quoi, mourez tous, pourvu que je m'accroche en sécurité au pouvoir

Paul Biya est-il capable à diriger un Etat désormais en guerre contre la secte de Boko Haram? Telle est la question de la semaine.

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© Camer.be : Olivier Abouga (oliver.abouga@gmail.com)

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