Cameroun:Fête du mouton dans la piété et la douleur
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Cameroun:Fête du mouton dans la piété et la douleur :: CAMEROON

Jeudi 24 septembre 2015, fête du mouton célébrée par les communautés musulmanes, mais aussi chrétienne du Cameroun, aura été plutôt qu’un jour de solennité, un jour de concentration. Dans les mosquées, les prières ont été surtout marquées par l’appel à la mobilisation ; à la lutte contre le terrorisme et à l’extrémisme; l’incitation au partage et à la tolérance comme l’a fait comprendre l’imam Abderrahmane de la mosquée du Marché Congo.

Il est compréhensible que ces conseils eussent été donnés, ce dans l’ensemble du tringle national ce jour-là. Fort des attentats répétés de Boko Haram dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun qui ont provoqués de nombreuses victimes, l’appel à la mobilisation générale se veut plus que forte. « Je ne peux rester indifférent suite à ce drame car j’y ai des membres de famille […]. Pour moi je ne peux pleinement fêter quand je sais que mes frères sont en difficulté », a laissé comprendre Idrissou, un fidèle rencontré dans les rues de Douala. Ce sentiment, partagé par plusieurs autres compatriotes n’est pas le seul qui ait altéré l’entrain des fidèles. La catastrophe survenue à la Mecque, le 11 septembre dernier, dont le bilan des victimes avait été provisoirement rendu à 300, a recensé 07 camerounais parmi les morts.

« Sècheresse » dans les rues

Pour ces raisons, et assurément pour des raisons pécuniaires, plusieurs musulmans ont passé du temps chez eux. L’effervescence habituelle de ce type de solennité est passée presqu’inaperçue. La faute peut-être au jour (jeudi) intercalé du week-end par un vendredi officiellement ouvré. Une chose a été perceptible pour David Ndah, chef du quartier Bessengue Vallée à Douala : les musulmans ont disparu. Il explique mordicus : « Cette année je n’ai pas vu beaucoup de mouton se aire égorger. Si nos frères musulmans sont fauchés, ça peut se comprendre ; ce n’est pas une raison pour eux de fuir le quartier comme si on allait les traquer à cause de la viande ».

Sa constatation est partagée par d’autres non musulmans qui ont estimé les fidèles ont « disparu » le jeudi 24 septembre dans la plupart des quartiers qu’ils ont traversés. Si pour autant, faute de moyen était la principale cause, cela se saurait. Les semaines antérieures, la vente de mouton s’est pourtant faite réelle dans les marchés, au point de susciter l’implication d’internet où l’on a vu des moutons s’arracher à 100.000 Fcfa (env. 154€) sur le site kaymu.cm. L’affaire assez cocasse mais vraie, a drainé des réactions comme celle de Gibril qui a affirmé : « J’ai cru que c’était une blague quand j’ai lu leur annonce sur Facebook. Ils vendent des moutons sur Kaymu et ils vous les livre à domicile ».

Pour la paix

Pour ceux qui en ont acheté, sacrifier un mouton est un acte symbolique à l’intention d’Allah/Dieu en remémoration du sacrifice du patriarche Abraham. Le rituel de sacrifice ovin doit être respecté, c’est la raison pour laquelle, chaque fidèle se veut détenteur d’un mouton avant de l’égorger, doit assainir son espace ambiant et vivant. Contrairement à autrefois, l’on ne fait plus que des sacrifices pour remercier ou festoyer. En 2015, les fidèles sont tous prêts à paver des sacrifices pour préserver la paix, chère au Cameroun.

© Pour Camer.be : Gaspard Ngono

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