Gabon : Peggy Lucie AULELEY a publié « Soleils étranglés »
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Gabon : Peggy Lucie AULELEY a publié « Soleils étranglés »

« Pour qu'aimer les enfants soit une arme toujours bien affûtée pour leur avenir » : tels sont les mots apposés en guise de dédicace par Peggy Lucie Auleley sur le livre « Soleils étranglés », qu'elle nous a offert. La lecture de l'ouvrage atteste bel et bien que le sort des enfants, en particulier ceux de la rue, inquiète l'écrivaine.

A 12 ans, le jeune Ozangué wi Nkombe parcourt son pays, le Gabon, en passant du village à la ville. L'enfant passe davantage de temps avec sa maman malade, Ngwè. Son père a perdu l’œil droit à la suite d'un grave accident et les conditions de vie de la famille sont devenues misérables, mais cela ne décourage pas cet enfant : « La pensée de notre extrême pauvreté m'injectait la force d'espérer que demain sera meilleur qu'aujourd'hui ».

Dans le quartier Soweto de la capitale, alors que son père passe le plus clair de son temps au bar-dancing Mwanakitoko, Ozangué reçoit le soutien, l'affection et les encouragements de sa maîtresse du cours moyen, madame Direndu Ide. Le jeune homme gagne en maturité et se soucie de plus en plus du sort des enfants de son âge, délaissés par leurs familles ou la société elle-même.

La trame de ce roman dépasse la simple histoire d'Ozangué, car elle permet également au lecteur de plonger au sein même de la si belle nature gabonaise, principalement lorsque l'enfant navigue en pirogue sur le fleuve Ogooué, du côté de Simati. Le lac Zilè est une merveille naturelle, la végétation y est encore préservée de la folie humaine. Si l'hinterland est apprécié pour sa pureté, ce n'est pas le cas de la capitale Awana qui est une « ville-village-poubelle ».

C'est dans le milieu urbain que l'enfant découvrira des mendiants, mais aussi ses congénères « enfants de la rue », couramment appelés les Mibung'lini. « Parmi eux des mignons tandis que d'autres ressemblent à des animaux effarés. Tous des soleils étranglés. Pourquoi l'enfance souffre-t-elle ainsi chez nous ? » s'interroge alors le jeune narrateur qui, par la suite, se liera d'amitié avec Oyem, Koffi, Anicet, Cédric et bien d'autres.

Cette enseignante de Français à Libreville publie ici sa quatrième œuvre et pose un regard critique sur la société à laquelle appartient le personnage central. C'est aussi un appel à la prise de conscience de la famille et de l’État qui ont abandonné « l'enfant ».

« Soleils étranglés », de Peggy Lucie Auleley, roman, La Doxa éditions, 154 pages, 15 euros, 10.000 Fcfa, 17 dollars.

 

© Correspondance : Franck CANA

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