EVICTIONS FORCÉES : Des déguerpis marchent «encore» sur Douala
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Le gouvernement reste muet face à la revendication de leurs indemnisations.

Le 09 septembre 2015 à Bonanjo dans la ville de Douala, les ex-habitants du prolongement du Boulevard de la république au quartier Bépanda-Bonewonda ont assiégé la cour de l’hôtel de ville. Ils revendiquaient leurs indemnisations après la démolition de leurs habitations en 2014. Depuis lors, ils n’ont pas encore été dédommagés. Fritz Ntonè Ntonè, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD), encore moins le préfet du Wouri, Naseri Paul Béa, n’arrivent pas à convaincre ces populations aux abois. On se souvient toujours de leur mouvement d’humeur en août 2015, devant les services du gouverneur de la région du Littoral, Joseph Béti Assomo.

Ce jourlà, grand nombre de manifestants exprimaient leur courroux qui dure près de 29 ans. Il y a bien longtemps, ces familles, dont certains membres sont décédés, occupaient plusieurs zones de la ville de Douala. Ces sites avaient été déclarés «d’utilité publique». Il s’agit notamment des quartiers Bonatéki, Bepanda, Pk 14, Pk 17 et Nkomba. Les populations y ont été chassées et leurs demeures ont été détruites. Des indemnisations leur avaient été promises, sans suite.

Mutisme

Pour trouver des solutions face à ce problème, ces populations ont créé une plateforme de trois collectifs de défense de leurs droits. Cette plateforme a adressé une pétition le 11 mai 2015 au gouverneur du Littoral, sans succès. Leur correspondance restée sans réponse, ces populations se sont armées d’affichettes de fortune pour manifester leur ras-le-bol. Sur les affichettes, on pouvait lire: «que les décisions du premier ministre soient appliquées »; «nous voulons être recasés », ou encore «nous voulons
nos indemnités. 29 ans, c’est trop !» Les victimes des évictions forcées ont envoyées des correspondances à la présidence de la République, aux ministères concernés et à leurs délégations régionales.

«Vraiment, le dossier n’avait pas toujours avancé jusque-là. Mais je dois dire que les choses ont commencé véritablement à bouger à partir de mai 2015 quand une pétition a été envoyée à toutes les autorités… », indique Blaise Miké, membre de Cameroon Ô’Bosso. Dans la pétition envoyée aux autorités camerounaises, le collectif des populations du lieu-dit Axe lourd Bépanda- Bonatéki, déguerpies depuis 1986, évalue son enveloppe globale à 1 798 497 540 F Cfa.

© Integration Hebdo : Didier Ndengue

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