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© Mutations : J K.
- 14 Sep 2015 10:01:24
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CAMEROUN :: Mayo-Tsanaga : Deux militaires présumés braqueurs sous les verrous :: CAMEROON
Après cette arrestation, les commerçants, victimes de vols réguliers, ont assiégé la sous-préfecture de Mokolo pour demander que justice soit rendue.
Le vendredi 11 septembre dernier, deux militaires au front ont été interpellés et gardés-à-vue à la compagnie de gendarmerie de Mokolo, chef-lieu du département du Mayo-Tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord, pour exploitation. Ils sont soupçonnés de vol à main armée. Ils ont été mis sous les verrous après des enquêtes qui ont permis de mettre la main sur quatre suspects dont ces deux militaires. Aux dernières nouvelles, deux autres militaires impliqués auraient pris la poudre d’escampette. «C’est toujours un groupe de quatre personnes, composé de deux militaires, aidés par deux bandits du quartier qui ciblent les domiciles des commerçants. Ces derniers sont intimidés ou battus et ils n’ont la vie sauve que s’ils donnent de l’argent. C’est dans les domiciles privés qu’on a cueilli les deux militaires et leurs complices. Pourtant, ils sont censés être au front vers Tourou», témoigne Mamoud Makayandi, un commerçant de Mokolo.
Une fois que les marchands ont appris la nouvelle de l’arrestation des présumés braqueurs, ils ont fermé boutique dès les premières heures de vendredi dernier, pour signifier leur mécontentement, et sont allés rencontrer le sous-préfet de Mokolo à cet effet. Joseph Christian Abouma Biloa a indiqué qu’entre autres mesures d’apaisement et de retour au calme, il a été décidé qu’il n’y aura plus de circulation à moto à partir de 20 heures. Tous les bars doivent fermer à partir de 21 heures. Les militaires qui viennent en ville devront désormais décharger leurs armes à la compagnie, avant d’entrer en ville pour mieux les contrôler. Et la remorque des militaires sur les motos est interdite.
Un mouvement d’humeur qui fait suite aux nombreuses attaques dont sont victimes les commerçants de la ville de Mokolo, depuis plusieurs semaines. Le pic a été atteint dans la nuit du 10 au 11 septembre dernier. Quatre commerçants (Souley Sarki, Aladji Abali, Ibrahim Tidjani et Ayouba), habitant différents quartiers, ont simultanément été braqués par des individus à bord d’un véhicule Pick-up. La veille, c’était le commerçant Martin Véodé qui a subi l’attaque de ces malfrats. Le vendeur a été la victime d’un braquage à main armée dans son domicile. Ces cinq commerçants viennent ainsi porter à dix-sept le nombre de commerçants braqués nuitamment, avec extorsion de fonds, dans la ville de Mokolo et ses environs.
Les soupçons se sont aussitôt portés sur des militaires envoyés au front dans cette zone. Face à ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Mokolo, les commerçants s’interrogent sur leur sort. «Lorsqu’on n’avait pas beaucoup d’éléments des force de l’ordre et de sécurité, on ne connaissait pas ce phénomène. Mais aujourd’hui que l’effectif des militaires est renforcé, comment expliquer ces braquages à mains armées répétitifs en plein cœur de la ville, alors que la circulation est interdite à ces heures de la nuit», s’inquiète l’une des victimes.
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