PORT AUTONOME DE DOUALA : L’engorgement pénalise Bangui et Ndjamena
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Alors que les Casques bleus sécurisent le corridor Douala-Bangui, plusieurs conteneurs saturent toujours l’espace portuaire camerounais.

Douala-Bangui est le corridor de la mort, selon les camionneurs camerounais qui le pratiquent au quotidien. La situation a empiré avec la crise centrafricaine. Après plusieurs semaines de grève pour déplorer l’assassinat d’un conducteur camerounais, ses compatriotes ont finalement repris du service en direction de la Centrafrique. C’était le 21 août 2015 après une concertation entre les différents acteurs de la chaîne de transit dans la sous-région Afrique centrale. A l’issue de cette réunion de crise, il a été convenu que les Casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) assureront désormais la sécurité des camionneurs en transit.

La guerre des chiffres

Cette situation d’insécurité sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena, régulièrement dénoncée par les camionneurs camerounais, ne date pas d’aujourd’hui. En plus des frontières, les querelles autour du trafic entre Douala-Bangui et Douala- Ndjamena se déroulent depuis la base. Cʹest-à-dire dans les bureaux des transitaires, entre autres. Dans la capitale économique camerounaise, d’où partent les marchandises à partir du port autonome de Douala, ce genre de débat est légion. En effet, depuis quelques années déjà, les grilles tarifaires du transport des marchandises en transit en direction de Bangui ou de Ndjamena ne sont pas harmonisées.

Et le régulateur du secteur, en l’occurrence le Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) et ses partenaires, semblent toujours tourner en rond. Au cours de leurs multiples assises à Douala, Yaoundé ou encore à Ndjamena, les négociations ont toujours accouchées d’une souris. Dans un entretien accordé à Intégration l’année dernière, un responsable d’une association de transporteurs tchadiens menaçait de bouder le port de Douala si leurs revendications (visant à réduire le nombre de tracasseries) n’étaient pas prises en compte par la partie camerounaise. L’opérateur économique se plaignait notamment de la lenteur des procédures douanières et des multiples taxes imposées sur des conteneurs en séjour au port de Douala. Un bouchon que la douane camerounaise tente toujours d’éradiquer de la plus belle des manières.

Seulement, il y a ce problème d’engorgement du terminal à conteneurs de Douala qui fait problème depuis quelque temps. Dans un premier temps, on parlait de 3000 conteneurs dédouanés mais abandonnés dans l’espace portuaire camerounais. Certaines sources révélaient que ces conteneurs appartenaient à la République centrafricaine. Mais, lors d’une réunion conjointe des directeurs généraux des douanes de la Rca, du Tchad et du Cameroun tenue du 20 au 21 août 2015 dans la ville de Douala, le directeur général de la Douala international terminal (DIT) a revu ce chiffre à la baisse. A en croire Jakob Sidenius, 900 conteneurs sont en souffrance au port de Douala. «Cette rencontre tripartite est très importante pour nos pays parce que les corridors Douala- Bangui, Douala-Ndjamena, quand les choses ne marchent pas bien, causent un préjudice énorme pour ces pays frères», a rappelé le directeur général de la douane camerounaise. Madame Libom Li Likeng a par ailleurs confirmé qu’il y a effectivement 3000 conteneurs en souffrance au terminal à conteneur, mais qu’ils n’appartiennent pas tous à la Rca, mais à l’ensemble des trois pays en question.

Suppression de la vente aux enchères

Le nombre exact des conteneurs dédouanés mais non sortis du port de Douala destinés à la Rca serait de 152 selon la douane centrafricaine. Les raisons de ce blocage sont nombreuses. Primo, la grève récemment observée sur le corridor Douala-Bangui. «Nous sommes là également pour trouver une solution pour que ces camions déjà chargés puissent aller effectivement à destination de Bangui, et qu’on revienne ressortir ce qu’il y a au niveau du port. Au-delà des camions, on réfléchit également pour voir ce qui empêche les autres d’aller porter leurs marchandises», renchérit Libom Li Likeng, directeur général de la douane camerounaise.

Au cours d’une réunion en mai 2015, les opérateurs économiques tchadiens ont souhaité que les cautions exigées avant le transit des marchandises au niveau de Douala soient totalement annulées et remplacées par une situation plus allégée. La patronne de la douane camerounaise a exclu la vente aux enchères pour permettre aux retardataires des pays voisins de retirer toutes leurs marchandises. Dans la foulée, on parle également de la suppression immédiate de la double taxation (taxe spéciale pour le stationnement, taxe à la manutention), entre autres…Mais à en croire un observateur avertis, un réel désengorgement du port de Douala ne passera que par une décision présidentielle.

© Integration Hebdo : Didier Ndengue

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