Lutte contre Boko Haram : Des mesures de sécurité peinent à être respectées
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La décision du gouverneur de la région de l’Adamaoua, en vue de prévenir d’éventuelles attaques, fait face à une résistance des populations à Ngaoundéré.

Les habitudes ont la peau dure. Au lendemain de la décision du gouverneur de la région de l’Adamaoua, Abakar Ahmat, interdisant certaines pratiques susceptibles de fragiliser le cordon de sécurité établi pour anéantir les menaces de la secte Boko Haram, les comportements des populations de la ville de Ngaoundéré restent inchangés. Les débits de boisson restent ouverts au-delà de 20 heures, malgré la note du gouverneur qui prescrivait la fermeture de ces lieux de plaisance dès 20 heures.

« Pourquoi nous interdire de faire la vie ? En faisant, ainsi on donne la victoire à ces fous de Dieu qui cherchent à créer une psychose au sein de la population. On passe toute la journée à travailler, on a besoin de se divertir le soir. Au contraire, on devrait leur montrer que leur lâcheté à travers des kamikazes, ne peut pas nous anéantir», lâche Gabriel, habitant de Ngaoundéré.

Face à cette situation, les disciples de Bacchus ont trouvé une autre alternative pour tromper la vigilance des autorités. Ils ont choisi d’envahir les bars à 19 heures. Et aux alentours de 20 heures, les lumières sont éteintes dans la salle, seules quelques bougies servent d’éclairage, on arrête de distiller la musique. C’est ainsi qu’ils poursuivent leur soirée jusqu’à l’heure voulue, sans que les forces de maintien de l’ordre déployées sur le terrain ne s’en rendent compte. Une astuce très répandue dans les quartiers périphériques de la ville, où les équipes de sécurité interviennent rarement. Résultats des courses, l’ambiance s’est déportée vers ces lieux retirés, où jadis on ne pouvait compter plus d’une dizaine de clients. Aujourd’hui, le nombre de clients a connu une augmentation exponentielle.

«Burka»

Les conducteurs de moto taxis, eux, respectent les mesures de sécurité établies dans la région. Ils ne circulent plus au-delà de 22 heures depuis la décision des autorités administratives. Pour l’heure, un autre communiqué intéresse les populations. Cette note signée du gouverneur de la région de l’Adamaoua, passe en boucle ces derniers temps à la station régionale Crtv Adamaoua. Elle met en garde toute personne s’évertuant à stigmatiser les femmes qui portent la «burka» sur son territoire de commandement. Pour lui, le port de la «burka» n’est pas interdit dans la région de l’Adamaoua, encore moins une autre forme de port de voile utilisée par la gent féminine. « Malheur donc à toute personne qui s’en prendra à ces dames. Le communiqué est clair, nous ne voulons pas de stigmatisation dans la ville. Laissez ces femmes respecter leur tradition. On peut porter même la veste et détenir des explosifs à l’intérieur. Donc, il faut arrêter de stigmatiser ces dames», renchérit le préfet de la Vina, Justin Mvond.

© Mutations : Esaie Meidogo Shakur

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