Les quatre vérités de John Fru Ndi
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Boko Haram, l’endettement du Cameroun, les élections présidentielles  de 2018,  le tribalisme au sein du Social democratic front sont entre autres  sujet abordés par le Chairman au cours d’un échange organisé par  les journalistes du Club politique à Bamenda, le samedi 29 aout 2015.

Le Président national du Social democratic front n’est manifestement pas prêt à  se rendre au front. Après avoir longtemps critiqué l’absence remarquée du Chef des armées aux cotés des soldats Camerounais qui se battent contre la secte Boko Haram dans l’extrême nord, John Fru Ndi fait pareil. En effet, questionné sur sa visite longtemps annoncée et jamais matérialisée dans la région la plus touchée par les exactions de la troupe à Shékau, le Chairman se compare à son adversaire politique de toujours. « J’ai envoyé Joshua- le premier vice-président du Sdf. Monsieur Biya envoie souvent le premier ministre. D’ailleurs quel autre leader politique s’y est rendu ?» questionne-t-il. Réponse, la Présidente nationale du Cameroon people’s party  Kah Walla ou encore le Président du Mouvement camerounais pour la Sociale Démocratie (MCPSD), Vincent Sosthène Fouda. Virage à 360° du Chairmain : « Qu’est-ce que Kah Walla et l’autre ont-il apporté ?  Le SDF a pourtant a pourtant œuvré à trois niveaux dans l’effort de guerre » ajoute John Fru Ndi pour se dédouaner. Trois niveaux qui se résument en effet,  par la visite du premier vice-président du Sdf, Joshua Oshi dans la région de l’extrême nord, la visite du Chairman aux soldats hospitalisés à l’Hôpital militaire de Yaoundé en mars 2015 et la contribution financière à l’effort de guerre au cours de la célébration du 25ème anniversaire du parti. Des actes qui devraient dans les mois à venir être suivis d’autres projets puisque selon le Chairman : «la guerre n’est pas encore finie».

«Interroger Cavaye»

Volubile sur la question de Boko Haram, le président national du Social democratic front s’en est pris au Très Honorable  Président de l’Assemblée nationale, Cavaye yéguié Djibril.  Le PAN dont les assertions sur la présence de complicités endogènes de Boko haram  ont toujours attiré l’attention sans susciter d’action de la part du gouvernement.  Ainsi, pour John Fru Ndi  le  « Ils sont parmi nous » du Président de l’Assemblée Nationale, sonne comme un élément de culpabilité et de complicité. Si Cavaye Yéguié Djibril a à deux fois de suite (au cours des plénières d’ouverture des sessions de juin 2014 et 2015) affirmé que des complices de Boko Haram évoluent notamment au sein du gouvernement, cela traduit pour le Chairman une connaissance desdits complices. Une piste d’information qui doit impérativement être suivie.  « Paul Biya devrait exiger du Président de l’Assemblée les noms des membres de Boko haram qu’il dit connaitre. Il doit être interrogé sur ce sujet ».  Une position qui ne tranche dès lors pas avec ses récentes affirmations sur la connaissance des membres de Boko Haram par les négociateurs ayant œuvrés dans les libérations des différents otages capturés par la secte. Ainsi, pour le Chairman, des complicités sont évidentes entre les membres de la troupe à Shékau et lesdits négociateurs, « sinon comment comprendre que le Nigeria n’a jusqu’ici pas jamais payer de rançon ?! »

Et si on se s’endettait à  nouveau?

Le Président national du Social democratic  front a en outre donné son avis sur le nouvel endettement du Cameroun. L’on se souvient en effet que le 13 août 2015, une ordonnance «modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2015» était prise par le président de la république. Celle-ci autorise «le gouvernement à négocier et, éventuellement, à conclure au cours de l’exercice 2015, (…) des emprunts concessionnels et non-concessionnels de montants globaux respectivement de 500 milliards de francs Cfa et 1 200 milliards de francs Cfa». Un sujet que le Chairman ne maîtrise manifestement pas : « j’ai en effet appris qu’on a emprunté de l’argent … », mais condamne. Ainsi, selon Fru Ndi les différents endettements du Cameroun conduiront à une seule réalité, le paiement de tous ces emprunts par les générations futures : « Vos enfants et même leurs enfants devront continuer à rembourser les dettes prises par l’Etat ». Une occasion idoine d’ailleurs  pour le Président du Sdf de repréciser la nécessité de passer au fédéralisme comme forme de l’Etat ayant un impact sur la gestion du budget annuel alloué au pays. « Le fédéralisme permet aux régions d’arrêter leur propre budget en connaissance de leur besoins ».

Présidentielle 2018 : à vos marques…

S’il existe un sujet sur lequel le Chairman ne veut véritablement pas se prononcer, c’est sa possible représentation en tant que candidat du parti à la présidentiel de 2018. « Le temps n’est pas encore arrivé», affirme-t-il. Ce qui est toutefois sûr est que le Président du SDF n’est pas contre une future candidature puisqu’il se dit toujours apte et prêt à gouverner. Toutefois cette thèse se heurte au aux revendications faites par certains militants du parti demandant au Chairman de passer le relais à un successeur, le premier sur la liste étant le premier vice-président Joshua Oshi. Une question sur laquelle le Président national du Sdf a toujours revendiqué la légitimité qui lui est accordée par les élections au sein du parti. 25 ans donc à la tête du principal parti de l’opposition et dont la durée ne devrait souffrir  d’aucune contestation pour John Fru Ndi.  

Tribalisme Anglo-bamiléké ?

Un autre élément qui ne devrait pas être attaqué, est la relation qui existe entre les anglophones et les bamiléké au sein du Social democratic front. En effet, John Fru Ndi perd pratiquement son sang-froid lorsqu’il est interrogé sur l’existence du tribalisme au sein du parti qu’il conduit depuis un quart de siècle. Pour ce dernier donc, on ne saurait parler dans un premier temps d’une discrimination à l’égard des bamiléké et dans un second temps à l’égard des autres tribus. « Le parti est présent sur tout le territoire camerounais. Tous ces militants sont-ils des anglophones ? On cherche seulement à ridiculiser Fru Ndi. Au cours des dernières élections par exemple, Marafa a donné 40 voix au Sdf dans certaines localités, tandis qu’il en donnait 500 à des partis politiques qui n’avaient jamais mis les pieds au nord-ouest. Tout cela juste pour me ridiculiser», déclare le Chairman. Une affirmation qui resterait surement au travers de la gorge du désormais député du Mouvement pour la renaissance du Cameroun Lazare Souop qui a toujours accusé le Président national du SDF de tribalisme.

© La Nouvelle Expression : Ben Christy Moudio

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