Obsèques : André Sohaing repose à Kassap
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L’homme d’affaires et maire de Bayangam a été inhumé samedi dernier dans son village natal.

L’aspect anthropologique abordé par le secrétaire général du Comité central (Cc) du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Jean Nkueté, lors des obsèques du maire de Bayangam, organisées le 29 août 2015, aura le plus retenu l’attention d’un grand monde, venu accompagner l’homme d’affaires à sa dernière demeure au quartier Kassap. Dans la grande cour de la résidence du défunt, à environ cinq kilomètres de l’axe-lourd Yaoundé-Bafoussam, Jean Nkueté ne peut pas croire avoir détendu l’atmosphère, en appelant les détenteurs du pouvoir traditionnel à redoubler de vigilance pour mettre fin à une série de décès qu’enregistre le parti au pouvoir dans la région de l’Ouest.

Une sortie qui a poussé le parterre, diversement composé, à rire aux éclats. Surtout quand il a déclaré, qu’en dix mois d’intervalle, trois piliers sont tombés à l’Ouest : Rosette Mboutchouang (maire de Bangou), Françoise Foning (native de la Menoua et maire de Douala Vème) et André Sohaing (homme d’affaires réputé et maire de Bayangam). Ça ne va pas, a semblé marteler le Sg du Comité central du parti au pouvoir : «Ceux qui, comme moi, font partie de la cour des chefferies ne sauraient rester indifférents face à cette situation. De la même manière qu’elle suscite de grandes interrogations au sein des communautés de la région de l’Ouest », a-t-il commencé. Avant d’enchaîner : « Comme de tradition ici, ces tristes événements à répétition questionnent et interpellent en premier lieu nos chefs traditionnels. Ils le sont d’autant plus qu’ils sont dépositaires de nos traditions. Ils sont dignement représentés ici, c’est-à-dire les chefs supérieurs et autres notables des différentes sociétés secrètes. Ils doivent prendre conscience de la gravité du problème et s’y pencher avec le dévouement requis».

Plus de mille personnes venues soutenir la famille éplorée, découvrent le penchant traditionnaliste de Jean Nkueté. « Car, ce faisant, ils sauront trouver et apporter des réponses satisfaisantes et appropriées à ces décès successifs, fort des pouvoirs que leur confère l’autorité traditionnelle, dans la facilité à lire, à comprendre, à appréhender et à interpréter le cosmos », ajoute-t-il.

Grand cordon du mérite

Jean Nkueté a ainsi pleuré André Sohaing, ce grand pourvoyeur de fonds du parti au pouvoir dont il fut, pendant de dizaines d’années, membre du Comité central. Le président de la République y est représenté par le grand chancelier des Ordres nationaux, Peter Mafany Musonge. De nombreuses personnalités ont aussi fait le déplacement de Kassap : Madeleine Tchuinté, Jean Claude Mbwentchou, Emmanuel Nganou Djoumessi, Grégoire Owona, Victor Fotso, James Onobiono, Dieudonné Kamdem, Paul Tchatchouang, Théodore Datouo, Joshua Osih, Célestine Ketcha Courtès, Charles Djadjo Tchomtchoua, etc. Trois orphelins interviennent pour regretter la disparition d’un père attentionné. Au moment où la veuve, Colette Sohaing Maffo Kamdem, reconnaît que le défunt était un « merveilleux époux ».

Sohaing a quitté le monde des vivants au petit matin du 23 juillet 2015, à sa résidence de Kassap, à 82 ans. Dans son voisinage, son départ se fait déjà sentir : « Quand un mastodonte comme celui-là part, il est évident que l’impact soit grave. Parce qu’au niveau de l’appropriation de l’expertise du défunt, est-ce qu’il y a des personnes, particulièrement des jeunes, qui seront capables de prendre la relève. Je ne sais pas», s’interroge le président exécutif de la Camerounaise des Pme, Anselme Kemva. Tout en imaginant ce que pourra être l’avenir : « Ce que je peux dire, c’est que Bayangam est vraiment en deuil et je vois déjà un vide après la mort du patriarche Sohaing. Sur le plan économique, il faudrait déjà que Bayangam essaye de se moderniser comme la plupart des villes, à l’instar de Bandjoun ». Au cours de son eucharistie, le collège de prêtres célébrants reconnaît la fragilité de la vie. Le «Noble bâtisseur au grand cœur», comme on aimait à l’appeler, s’en est allé. Des témoignages s’élèvent, entre autres, de son ami d’affaires français, Michel Cuzombert, et de son premier adjoint à la mairie, Dieudonné Waka. Bayangam pleure un homme d’affaires entreprenant qui a fini par racheter Akwa Palace [hôtel 4 étoiles à Douala] en 1978. Alors qu’il n’était que tricoteur au départ à Bayangam.

Le préfet du Koung-Khi, Antoinette Zongo, donne le contenu du message de condoléances du président de la République. Peu après, Peter Mafany Musonge élève André Sohaing à la dignité de grand cordon du Mérite camerounais. A titre posthume. La veille, le Koung-Khi, conduit par son président de la section Rdpc, Albert Kouinché, a rendu des hommages politiques à l’illustre disparu. A l’occasion, Victor Fotso a écrasé une larme pour son cadet et compagnon. Tout en reconnaissant qu’il était des cinq hommes d’affaires camerounais -avec Pierre Tchanké, James Onobiono, etc- qui ont rencontré Paul Biya en 1992, pour lui demander d’anticiper l’élection présidentielle. A l’époque du retour douloureux au multipartisme.

© Mutations : Michel Ferdinand

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