Maroua-Kousséri : La route des Boko Haram
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Depuis l’abandon des travaux de réfection de cet axe routier par une entreprise chinoise, la secte y multiplie des exactions meurtrières.

Le retour de la saison des pluies dans l’Extrême-Nord, est venu compliquer une situation qui n’était pas reluisante. C’est désormais quasi impossible de rallier les viles de Maroua et Kousseri par automobile. La route fait 265 km et se parcourt en 12 h de temps en véhicule 4x4. « Il y a un premier tronçon d’une soixantaine de kilomètres entre Maroua et Mora.D’antan on le parcourait en 45 minutes. Maintenant il faut un véhicule 4x4 et rouler tout au plus à 40 Km/h. Le trajet dure alors 2h dans les meilleurs délais », confie Joël un habitant de Maroua habitué de cette route. Passés les cahots entre Maroua et Mora, le voyageur doit braver d’autres dangers. D’ailleurs dans la région on l’a surnommée « l’axe de la mort ».

Le tronçon Mora-Waza, est à certains endroits plus roulant. Seulement, il y a des petits hameaux tels Doublé, dont des militaires jurent qu’ils sont infestés de terroristes de Boko Haram. Le 30 décembre 2014, Ibrahim Oumarou un policier, y a trouvé la mort. Il a succombé à l’attaque d’hommes armés du poste de police situé sur la route nationale n°1 où il était affecté. Le 28 décembre 2014, un pick-up appartenant au 41ème bataillon d’infanteriemotorisée (Bim) a été attaqué par des assaillants non loin de Waza. Deux militaires ont trouvé lamort et deux autres ont été blessés. La veille leurs camarades du Bir lors d’une patrouille à voiture ont sauté sur un engin explosif improvisé.

Un soldat du Bir est mort ce 28 décembre 2014. Le 24 décembre au moins cinq voitures ont été attaquées par des hommes armés de fusils. Les assaillants n’ont pas fait de victimes. Le 1er décembre presque au même endroit, ils avaient attaqué la voiture d’une société bancaire tuant deux personnes et en blessant une autre. Ils ont emporté le véhicule que le système d’alarme(Tracking) automatiquement immobilisé non loin de la frontière en territoire nigérian où les bandits ont abandonné l’engin. Pas un camion ne passe à cet endroit sans risquer de se faire attaquer par les terroristes.

Seuls les motocyclistes peuvent oser des pointes à plus de 60 km/h. Sauf que, c’est le moyen de transport de prédilection des terroristes. Les autorités de la région en ont interdit la circulation entre les agglomérations. Après Waza , le trajet se complique davantage.Aux alentours de Dabanga et sur près de 60 km, la route nationale n°1 effleure à quelques dizaines demètres près la frontière de l’Etat du Borno au Nigeria. C’est le fief des Boko Haram et ils aiment à le faire savoir par des incessantes incursions meurtrières qu’ilsmènent au-delà de la frontière. Passé Dabanga, l’on entre dans les zones inondables du Logone et Chari.

Seuls les conducteurs les plus habiles peuvent s’en sortir. En saison sèche ils se guident un peu à la boussole. Mais, pendant les pluies il n’y a rien à faire. Il faut passer par le Mayo Danay, où la route est moins cahoteuse mais pas asphaltée. Pourtant, un espoir était né avec l’arrivée d’une entreprise chinoise en 2013. Fidèles à leur réputation de grands travailleurs, les techniciens chinois faisaient avancer les travaux de réfection de cette route à pas de géant. Hélas, en mai 2014, des terroristes de Boko Haram sont venus en enlever une dizaine. L’entreprise à stoppé ses travaux. La libération de ses employés en octobre 2014 ne l’a pas encouragée à les reprendre malgré des promesses fermes.

© Le Jour : Aziz Salatou

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