ATTENTATS-SUICIDE DANS LE SEPTENTRION : Enlisement terroriste d’un conflit atypique
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Une quinzaine de jours aura suffi à la secte islamiste pour plonger la partie septentrionale du Cameroun dans une psychose terroriste inédite. Autant cela confirme l’efficacité de la coalition armée sous-régionale, autant malheureusement la récurrence des attentats-suicide constitue une menace insidieuse à plus d’un titre.

Au  total,  le  Cameroun  a essuyé  4  attentats  en  à peine 15 jours avec près d’une  cinquantaine  de civils tués. Un lourd bilan humain en somme résultant de ce que la coalition armée sous régionale semble avoir contraint la secte islamiste Boko Haram à l’option terroriste, pour assouvir son désir d’annexion indue d’une partie de notre territoire. Mais avec cet enlisement de fait dans une approche terroriste, ladite secte se met inéluctablement à  dos  non  seulement  els  populations qu’elle simulait enrôler de force dans le fanatisme religieux, mais également la communauté internationale toute entière qui abhorre le terrorisme.  

Ce d’autant plus que la guerre atypique que mène ladite secte se fait par camouflage interposé rendant difficile l’identification des assaillants et se démarquant conséquemment des conventions régissant les batailles armées. Car, quand bien même cette secte se sera  généralement fondée en les similitudes sociologiques de par et d’autre de la frontière avec le Nigéria, elle aura démontré à plus d’un titre la barbarie caractérielle qui est la sienne et contre laquelle tous les moyens sont désormais autorisés pour l’éradiquer. Pour ce faire, outre une remobilisation conséquente des forces de défense, la collaboration  des  populations  devra  être davantage de mise. Car, il s’agit désormais de débusquer les cellules dormantes de Boko Haram qui semblent avoir pris le relais des combattants de celle-ci repoussés par la puissance de feu de la coalition armée sous-régionale.

Faux-fuyant

Se terrant jusqu’alors derrière un prétendu dogme religieux, les esprits sceptiques ont compris qu’on ne saurait prendre langue avec des djihadistes qui ont depuis longtemps étalé leur barbarie au grand jour. Sinon, comment comprendre qu’en lieu et place de quelque inquisition, ladite secte en soit plutôt à opter pour une folie  meurtrière  sans  précédent  ?  En effet, en sacrifiant littéralement des jeunes filles muées à l’occasion en véritables bombes humaines commises pour perpétrer des attentats, elle conforte la thèse selon laquelle l’alibi religieux n’aura été en réalité qu’un faux-fuyant. Tant ladite secte ne semble avoir aucune considération pour l’espèce humaine.  

C’est le cas effectivement de le penser, ne serait-ce qu’à en juger par les jeunes filles poussées au suicide en leur faisant très certainement miroiter le paradis. Il en notamment a été ainsi pour les attentats de Fotokol et de Maroua où des jeunes files se sont fait exploser en divers lieux publics, ne comprenant très certainement pas ce qui leur arrivait. Ce d’autant plus qu’elles ne détenaient point les déclencheurs  des  bombes  qu’elles transportaient avec elles, à en croire des sources militaires pour lesquelles la mise à feu aura été l’œuvre d’appels téléphoniques, à en juger par les débris de téléphones portables qui jonchaient le sol sur le site du marché central de Maroua. Pire encore, la jeunesse des «bombes humaines» utilisées, donne à penser sur les mobiles réels de cette secte. Tant on ne saurait parler ni de rétorsion à l’encontre des états du bassin du Lac Tchad auxquels elle s’en prend et encore moins de revendication politique pour le Nigéria dont elle est issue.

Etat de siège

Avec  les  attentats  enregistrés  dans  les régions  septentrionales  du  pays,  elles vivent littéralement un état de siège permanent y alimentant dès lors une ambiance empreinte de psychose des populations. Ce d’autant plus que l’adversaire ou plus exactement les insurgés de Boko Haram ont requis l’anonymat pour perpétrer lesdits attentats. Une psychose d’autant plus grande que la récurrence des attentats dans les régions septentrionales du pays a non seulement contraint les autorités de la république à interdire le port de la burqa qui jusqu’alors servait au camouflage des bombes, mais aussi et surtout à inviter les populations à plus de collaboration avec les forces de sécurité, en dénonçant toute personne étrangère jugée suspecte.

Dès lors, on comprend aisément pourquoi le déploiement des forces de la coalition y a été renforcé car, les kamikazes ont très certainement procédé à la reconnaissance préalable de leurs «cibles» avant d’y perpétrer leurs attentats.  Ainsi en a-t-il notamment été de la kamikaze qui se fit exploser au marché central et qui, selon des témoins se sera faite passée pour une indigente en demandant notamment à manger à un commerçant : «Je l’avais déjà aperçu par le passé, la petite fille kamikaze. Il lui est même arrivé de me demander à manger. J’ignorais qu’elle était capable d’une telle atrocité», explique Fada Halidou Ousmaila. Il s’en suit dès lors que les lieux publics soient désormais inondés par les forces de sécurité, question de les prémunir d’éventuels attentats mais aussi et surtout de répondre plus promptement aux kamikazes. Toutes choses qui bien évidemment, ralentissement les activités dans cette partie du pays.

Tensions perceptibles

Face à cette menace terroriste, l’interdiction de la burqa ne semble pas avoir altéré les ardeurs des djihadistes qui ont su la contourner, en serait-ce qu’à en juger par le dernier attentat en date. Et même si après coup, l’on aura procédé à des arrestations aux alentours du «Pont Vert» où le dernier attentat a été perpétré, cela participe davantage aux pressions engendrées par la barbarie des actes terroristes de Boko Haram. Suffisant dès pour faire prendre conscience aux populations desdites régions : «Je ne savais que pas la barbarie de Boko Haram avait ce visage. Je n’ai pas pu retenir mes larmes à la vue des morts du marché central. C’est tout  simplement  horrible»,  fulmine Bakoura Hamidou, commerçant au marché central de Maroua. Une situation qui appelle conséquemment à plus de vigilance aussi bien des forces de sécurité que des populations, tant la panique a gagné toutes les régions septentrionales du pays après ces attentats meurtriers.  

Et  comme  en  pareille  circonstance  il devient difficile aux populations de se mouvoir en toute quiétude, cela en rajoute aux tensions qui sont les leurs aussi longtemps que ne seront pas débusquées les nombreuses cellules dormantes en territoire camerounais. Car, ce sont bien lesdites cellules qui planifient lesdits attentats pour donner quelque contenance aux discours haineux que n’a de cesse de proférer  Abubakar  Shekau,  le  leader  de Boko Haram à l’encontre des chefs d’états de la coalition armée sous régionale.  Sinon,  comment  expliquer  que  les «bombes humaines» puissent se mouvoir en toute quiétude, alors même que le système sécuritaire a été renforcé dans la partie septentrionale du pays ?

Riposte attendue

Fort de ce qui précède, il est clair que pour  le  Cameroun  c’est  une  nouvelle épreuve qui commence. Epreuve douloureuse certes, mais qui invite à une riposte  militaire  conséquente.  Ce  d’autant plus que : «Ces quatre attentats, en l’espace de quelques jours, prouvent que des cellules dormantes ont pris pied sur le territoire,  que  les  modes  opératoires varient du jour au lendemain, déjouant les mesures des autorités, qu’il y aura sans  doute  de  nouveaux  attentats.  La réponse, notre réponse, est de ne pas sombrer dans la psychose, la peur. Autrement, nous aurons été vaincus, sans avoir combattu. Camerounais, restons debout.

Ils comprendront  que  nous  ne  plierons jamais, jamais», soutient un enseignant du lycée de Maroua peu après l’attentat du marché central.  Aussi peut-on comprendre la promptitude avec laquelle le gouvernement de la république a réagit en dépêchant fort à propos, le ministre de la défense au front, non seulement pour galvaniser davantage les hommes de troupe, mais également  pour  apporter  el  réconfort  aux familles endeuillées et aux blessés. Une sollicitude plutôt bienvenue au plus fort de la psychose qui a gagné les populations  de  cette  partie  du  territoire. Seulement, en assénant un cinglant revers sur le terrain des opérations aux insurgés de Boko Haram, nul doute que même les kamikazes s’y prendront par deux fois avant de se laisser enturbanner de bombes, sauf de croire qu’ils sont tous des fous de Dieu qu’entretiennent des illuminés dans la trempe de Abubakar Shekau qui lui-même se terre en transformant les adeptes de sa secte en chair à canons.

© Source : Le Détective

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