Extrême-Nord : 2300 Nigérians expulsés
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Des rafles dans la ville de Kousseri et ses environs ont reconduit ces étrangers sans-papiers à la frontière sous forte escorte policière et du Bir.

Depuis jeudi dernier, plus de 2000 ressortissants nigérians installés dans la ville de Kousseri, Logone et Chari ont été expulsés par les services locaux de l’immigration sur ordre des autorités administratives de la région. A bord de camions, ils ont été conduits sous forte escorte du Bir et de la police à la frontière nigériane à partir d’un couloir sécurisé. Arrêtés au cours de rafles dans la ville de Kousseri, il s’agit, selon les responsables de la police de l’immigration du Logone et Chari, de Nigérians « sans papier » pour la majorité. Ils ont été remis aux responsables des services de secours des nigérians.

Sur la chaine de radio Britannique Bbc, le coordinateur a déclaré que « nous avons reçu ce matin un premier contingent de 620 réfugiés nigérians expulsés du Cameroun », a déclaré Mohammed Kanar, le coordinateur de l'Agence nationale de secours nigérians (Nema) pour le Nord-est du Nigeria. Selon lui, « Ils font partie des milliers de Nigérians ayant traversé la frontière vers le Cameroun pour fuir les violences de Boko Haram", a-t-il précisé. D’après le préfet du Logone et Chari, cette mesure concerne uniquement les étrangers « sans-papiers » qui ont été renvoyés dans leur pays d’origine. Parmi les personnes expulsées, près de 600 Tchadiens.

Ceux-ci ont été reconduits au pont ngueli. « C’est la suite des expulsions des étrangers en situation irrégulière. C’est dans le cadre des nouvelles mesures sécuritaires visant à prévenir le risque d’attentats suicides. Seuls ceux qui ne disposent pas de permis de séjours sont rapatriés dans leur pays », a expliqué Albert Mekondané Obounou, préfet du Logone et Chari. L’objectif est de connaitre tous les étrangers vivant dans le Logone et Chari de manière régulière et en règle avec les lois et règlements de notre pays. Selon le responsable d’une Ong de défense des droits de l’homme, la majorité des expulsés sont ceux des familles qui ont fui les actes de Boko Haram dans les localités frontalières avec Logone et Chari.  

Pour le président de la Ligue camerounaise des droits de l’homme, les expulsions en cours sont inhumaines. « Les autorités de la région ont demandé que les étrangers surtout les Nigérians et les déplacés des zones frontalières rentrent chez eux. Seuls ceux installés dans les camps sont exempts pour l’instant de cette mesure », a expliqué le président de la ligue des droits de l’homme du Cameroun que  nous avons joint au téléphone.

Retrait des titres fonciers aux étrangers

Sur ordre du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, près de 200 enfants âgés entre six et 13 ans issus d’une école coranique de Maroua ont été reconduits à la frontières avec le Nigeria et le Tchad. Ils avaient été remis samedi derniers par leur maitre coranique aux autorités administratives de la région. Ceux des enfants camerounais originaires du Logone et Chari, Mayo Sava, du Mayo Danay et Mayo Kani sont en train d’être reconduits chez leurs parents. Entre temps l’opération d’identification des apprenants ainsi que des enseignants des écoles coraniques installées à Maroua et ses environs se poursuit.

Opération conduite par les militaires du Bir avec l’appui des chefs de quartiers et imams de la ville. Après la réunion avec les forces vives de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a confirmé l’expulsion des Nigérians en situation irrégulière vivant dans le Logone et Chari. Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a affirmé que « les expulsions allaient se poursuivre. Tout étranger sans permis de séjour en cours de validité sera expulsé. Les rafles vont s’intensifier sur l’ensemble de la région de l’Extrême-Nord. Nous avons demandé à chaque habitant de collaborer dans cette optique.

Surtout les bailleurs qui doivent nous fournir dans un bref délai tous les renseignements sur leurs locataires », a martelé Midjiyawa Bakari. Dans le même sens, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a annoncé qu’il a déjà saisi le ministre des Domaines pour demander l’annulation des titres fonciers accordés aux étrangers dans les villes de Maroua, Kousseri, Mora, Yagoua, Kaelé et Mokolo. « Notre pays n’est pas la poubelle. Nous avons dit aux forces vives de notre région qu’une série de décisions a été prise par nous et elles sont entrées en vigueur », a déclaré sur un ton ferme Midjiyawa Bakari.

Il a dit être déterminé à faire annuler tous les titres fonciers obtenus par les étrangers et que les expulsions allaient se poursuivre.

© Le Jour : Adolarc Lamissia

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