Boko Haram : Le regard critique du Sdf
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Ce parti demande également aux populations de rester sereines par rapport à la psychose que veut créer la secte terroriste au Cameroun.

La position officielle du Social Democratic Front (Sdf), dans le cadre de la lutte contre la nébuleuse Boko Haram, est désormais connue. Puisqu’elle fait l’objet d’une résolution spéciale, au sortir de la dernière session ordinaire du Comité exécutif national (Nec) de ce parti, tenue le 1er août 2015 à la résidence de son président national, John Fru Ndi, à Bamenda.

Un document de trois pages, dans le format ordinaire, qui tient à s’opposer aux exactions de la secte islamiste dans l’Extrême-Nord du Cameroun. « Condamne fermement des atrocités commises par le terroristes », renseigne le premier point d’une résolution qui en contient 21. Tout comme le Sdf « réitère que le gouvernement a l’obligation de divulguer les identités de ceux qui sont impliqués dans les négociations qui ont conduit au paiement des rançons aux terroristes et se demande pourquoi ces négociateurs et ceux qui les ont envoyés ne peuvent pas dire au peuple camerounais les revendications réelles de ces terroristes » et « réaffirme son soutien total à nos forces de défense et de sécurité ».

Cette résolution est prise après un constat, indique le signataire, Ni John Fru Ndi, dans la formule d’usage : « Considérant que par le passé, le gouvernement de la République du Cameroun a été en pourparlers avec ces terroristes, a négocié avec eux et payé de lourdes rançons pour la libération des otages camerounais et étrangers ». Comme on pouvait s’y attendre, le Sdf n’estime pas moins que cette situation est due, en autres, « à la pauvreté généralisée du fait de la démission du gouvernement sur les questions de l’emploi [qui] laisse de nombreux citoyens sans espoir et leur donne le sentiment qu’ils doivent recourir à la violence pour la survie » et « aux deux décennies d’élections frauduleuses [qui] ont détruit le lien entre le gouvernement et les populations dont le désespoir et l’exaspération croissants peuvent constituer un terreau pour les forces du mal ».

Deux principales propositions sont faites par le parti créé le 26 mai 1990 pour venir à bout de Boko Haram et de ses adeptes, lorsqu’il « invite le président de la République à prendre ses responsabilités constitutionnelles en adressant à la nation et à consulter les organisations politiques et civiles afin d’établir un plan d’action commun adopté avec la participation de tous les citoyens ».

Dans ce sillage, le Sdf « regrette  avec consternation», dans une posture de fermeté et dans un ton vif, connus de son Chairman à l’époque, « que le commandant en chef de nos forces armées, chef de l’Etat, organise en permanence ses vacances à l’étranger pour se dérober de ses missions fondamentales de rendre solennellement hommage à nos héros tombés au front et de visiter les troupes sur le front de la guerre, les populations touchées ainsi que les blessés dans les différents hôpitaux », signé de John Fru Ndi. Une sortie qui risque de provoquer l’ire des gouvernants, « amis supposés » du Sdf ou de quelques cadres du parti de la balance.

© Mutations : Michel Ferdinand

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