Manoeuvres : Paul Biya verrouille Elecam
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Le président de la République vient de désigner un cacique de son parti à la tête de l’organe de gestion des élections au Cameroun.

Il y a quelques semaines , Mohaman Sani Tanimou, de sa voix enrouée, se prononçait sur le bilan de l’opération d’inscription sur les listes électorales. Une sortie pour la postérité car le 21 juillet 2015, un décret signé du président Paul Biya allait mettre fin à sa fonction de directeur général de Elections Cameroon (Elecam). Pour le remplacer, le président a fait appel à Abdoulaye Babalé, 73 ans. Cet ancien ministre de l’Urbanisme et de l’habitat connait très bien Elecam où il officiait depuis 2008 comme membre du conseil électoral. Après la lecture du décret du président, Abdoulaye Babalé s’est empressé de siffler la fin de la crise qui couvait depuis longtemps entre la direction générale d’Elecam et le conseil d’administration de cet organe.

« L’acte du chef de l’État va apporter de grands changements à Elecam. Je vais m’assurer que la direction générale et le conseil électoral travaille en toute sérénité », a fait savoir le fraichement promu sur les antennes de la Crtv. Seul bémol, avant même que le nouveau directeur général entre en fonction, l’opportunité de sa nomination est déjà sujette à caution. Abdoulaye Babalé, après le schisme survenu à l’UNC, entre le clan Ahmadou Ahidjo et Paul Biya, au mitan des années 1980, était considéré comme l’un des hommes du Grand-Nord du président Biya.

Un parcours politique qui a amené cet administrateur à militer dans le Rdpc, qui va naître sur les cendres de l’UNC. Difficile qu’un tel profil soit un gage d’impartialité à la tête d’Elecam. Mais ce cacique du Rdpc a aussi le désavantage de son âge. De même que la classe politique nationale met en doute la capacité de ce septuagénaire de gérer un tel organisme. Autant de grief qui poussent beaucoup à penser que Paul Biya a volontairement sapé la bonne marche d’Elecam. À moins que la suite prouve le contraire.

© Essingan : L. M

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