Lagdo : Le maire refait surface
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Dans un enregistrement audio authentifié par ses proches, l’otage dénonce le silence du gouvernement camerounais et révèle tant l’identité de ses ravisseurs que leurs revendications.

« Le gouvernement avait pris l'initiative de contacter le responsable des assaillants depuis mercredi mais jusqu'à présent, il n'a pas réagi. Nous sommes dans une situation très critique. Nous sommes entre la vie et la mort. Nous sommes 16 personnes détenues et nous vous saisissons pour un cri de détresse, pour que l'information puisse être publiée un peu partout, pour que le gouvernement puisse nous libérer », peut-on entendre sur cette bande sonore dont nous avons pu obtenir copie. Pour l’édile de Lagdo, « Des cas pareils ont été vécus ailleurs, et le gouvernement s'est peiné pour libérer. Nous avons fait 4 mois et 10 jours aujourd'hui.

Nous vous prions de nous porter secours à travers le net, à travers les informations, pour que les gens puissent être au courant, et que le gouvernement puisse donc prendre ses responsabilités parce qu’on nous a saisis pour la cause du gouvernement », lance Mama Abakai dans cet enregistrement audio. Rapportant les volontés de ses ravisseurs, le prestigieux otage révèle que « Les assaillants soumettent notre libération à celle de leur chef, Aboubakar Sidiki, qui est détenu au Cameroun, et ses 11 éléments ». Info ou intox ? Toujours est-il que, si l’on s’en tient à ces assertions, l’on est désormais fixé sur la véritable identité des ravisseurs. « Nous sommes détenus jusqu'à présent par les éléments d'Aboubakar Sidiki ».

Sur leurs conditions de détention, Mama Abakai, retenu en captivité en compagnie de 16 autres personnes dont quatre femmes, informe que « certains des otages sont déjà malades et n’ont pas assez d’eau ni à manger. Ils se baladent à longueur de journée dans la brousse. Je ne sais pas où nous sommes parce que nous marchons seulement en brousse, et chaque semaine on se déplace, c'est ainsi depuis 4 mois que nous sommes captifs de ces hommes armés. Nous sommes malades. […]

Beaucoup parmi nous ont commencé à développer certaines maladies comme la goutte, l'hypertension, le diabète. Nous avons quatre femmes avec nous, des femmes même responsables de notre parti au Cameroun, et des conseillères municipales », expose le maire de Lagdo. Pour lui, « le silence du gouvernement » est le signe que « nous sommes sacrifiés et nous vous saisissons pour un cri de détresse».

L’on se souvient que, de sources sécuritaires et proches des familles des otages, nous avons appris que « le rapt du maire et de ses 16 compagnons a été perpétré dans la nuit du jeudi 19 mars au vendredi 20 mars 2015 aux environs de 23 heures à Yoko Siré, village situé à environ 8 km de Garoua-Boulaï (pourtant situé à moins d’un kilomètre du poste de contrôle mixte de l’entrée sud de Garoua-Boulaï, ndlr) ».

C’est là qu’avait été intercepté le mini-bus de l’agence « Lux Voyages » avec à son bord la troupe qui revenait des obsèques d’une parente du sous-préfet de Lagdo. Laissés libres, le chauffeur et le convoyeur alertent les autorités de Garoua-Boulaï. Selon des informations recueillies auprès des proches parents du maire de Lagdo, « nous avons appris que ses ravisseurs l’ont autorisé à appeler les autorités sécuritaires de Garoua-Boulaï pour parler de ses conditions de détention ». Au terme de cet entretien dont nous avons pu avoir des échos, « le maire dit être bien entretenu par ses geôliers et précise qu’ils sont tous maintenus prisonniers à environ 25 km du lieu de leur kidnapping ».

Ce qui n’est visiblement plus le cas aujourd’hui. D’où le cri de détresse de Mama Abakai, le maire de Lagdo.

© bernardbangda22.over-blog.com : Bernard Bangda

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