Un gouverneur ressuscite le tribalisme
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Le gouverneur de la région de l'Adamaoua a tenu des propos injurieux à l'endroit des peuls en avouant qu’ils  sont des obstacles à l’industrialisation de la filière bovine.

« Ces propos qui viennent révéler au grand public le tribalisme notoire du  numéro 1 de la région de l’Adamaoua  vis-à-vis des propriétaires du cheptel bovin dans  l’Adamaoua », a constaté une élite.

Pour les originaires de cette tribu, à  chaque fois que l’opportunité se présente à lui, Abakar Ahamat ne manque pas de s’attaquer aux autochtones de la région de l’Adamaoua et singulièrement ceux de N’Gaoundéré.

Cette fois ci, c’est les éleveurs peuls de cette partie du pays qui ont subies les diatribes du gouverneur Abakar Ahamat.

Les faits remontent à la semaine écoulée. A l’occasion de la visite de travail du Ministre de l’élevage des pêches et des industries animales le Dr Taïga pour le lancement du projet de construction d’un abattoir industriel d’une capacité de 250 têtes par jours à N’Gaoundéré, le gouverneur Abakar Ahamat a été sans pitié pour les peulhs propriétaires du bétail du château d’eau.

Comme il est de coutume, le patron de la région n’a ménagé aucun effort pour s’en prendre aux peulhs. Selon ce dernier, « les propriétaires de bétails d’ici, ne sont que des vantards qui ne comprennent rien à l’élevage. »

En se servant des hyperboles, une figure de style qui lui est propre, le N°1 de la région a réglé ses comptes aux peuls de N’Gaoundéré.

« Excellence monsieur le ministre nous ne vous enseignons rien. Dans l’Adamaoua, il y’a des gens qui font dans le bétail pour le commercialiser en vue de tirer des bénéfices économiques, mais il y’en a encore et ils sont nombreux qui font de l’élevage sentimentale. J’ai 10.000 têtes de bétails, j’ai tant de troupeau », a-t-il déclaré,  d’un ton railleur avant de se fendre en déclaration iniques les unes que les autres.

« Et ils (mis pour les peulhs de Ngaoundéré) sont très content même s’ils marchent nu. L’essentiel est qu’on va dire qu’il a tant de bétail », a-t-il poursuivi ajoutant que, « ces gens-là, on ne peut pas compter sur eux pour ravitailler l’abattoir parce que quand bien même ils sont malades, pour vendre une tête de bœuf pour se faire soigner c’est un problème ».

« Pour eux, la richesse c’est d’avoir les têtes de bétail. Ce n’est pas aller vendre pour gagner de l’argent. Les autres qui font une activité économique de cet élevage, se sentent quelque peu désabuser dans le système actuel. Ils transportent le bétail jusqu’à Yaoundé et s’ils ne m’ont pas trompé ils disent que généralement la vente se fait à crédit ».

Selon lui,  « ils (les peulhs, ndlr) tiennent les cornes et quelqu’un d’autre trait la vache. Ils se sont dépensés pour élever leur bétail qu’ils remettent à quelqu’un qui va vendre pour en faire des affaires ».

Selon des élites, le gouverneur a annoncé  la paupérisation future des peulhs détenteurs majoritaire du bétail au Cameroun.

« Aujourd’hui les plus riches, c’est peut être ceux qui ont du bétail. Mais demain quand l’abattoir va être fonctionnel, il y’aura des gens qui vont se spécialiser dans  la boucherie, la charcuterie moderne et bien d’autres. Eux, ils continueront à courir derrière les bœufs ».

Face à ces déclarations provocatrices,  les éleveurs ne se sont pas laisser faire.

Répliquant aux  propos considérés  de malveillants du gouverneur,  Bobbo Hamatoukour, ancien député et propriétaire du bétail basé à N’Gaoundéré a clarifié : « Les éleveurs de l’Adamaoua sont à mesure de fournir 75000 têtes de bœufs par an nécessaire au fonctionnement du futur abattoir industriel.»

© Africa-info.org : Dewa Aboubacar

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