RÉVÉLATIONS : Voici pourquoi Cavaye a limogé son garde du corps
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Depuis le déclenchement de l’affaire qui a conduit au limogeage du garde du corps du président de l’Assemblée nationale, le capitaine Bouba Simala et sa mise à la disposition du Mindef pour exploitation, les nouvelles vont dans tous les sens, mais la réalité est que tout ce qui a été dit dans la presse est tout sauf la vérité vraie. Révélations exclusives.

Le 15 juin 2015, les lecteurs du quotidien national Cameroon tribune sont frappés par un arrêté signé du président de l’Assemblée nationale (PAN). La surprise est grande au sein de l’opinion publique eu égard au fait que le président de l’Assemblée nationale ne signe pas régulièrement les arrêtés, mais plus que tout, le contenu dudit arrêté détonne. Il s’agit de l’arrêté relevant de ses fonctions le capitaine Bouba Simala, précédemment garde du corps du PAN. Les motifs mentionnés dans cet arrêté sortent aussi de l’ordinaire : « actes terroristes, incitation au braquage et à l’enlèvement du Pan ».

Avant même l’interpellation du capitaine Bouba Simala le vendredi de la même semaine pour besoin d’enquête, la presse nationale s’était déjà fait l’écho de l’affaire, livrant pratiquement le PAN à la vindicte populaire. L’affaire, selon des sources bien introduites, aurait été prise en mains par les détracteurs du PAN. De fortes sommes d’argent auraient ainsi été mises à contribution pour en finir avec ce dernier. C’est justement à ce moment, que certains ont découvert en le président de l’Assemblée nationale des relents de tribalistes. Lui qui a souvent pris son courage pour dénoncer certains travers dans un pays qui ambitionne son émergence à l’horizon 2035. D’après nos investigations, le capitaine Bouba Simala est aux côtés du PAN depuis plus de 20 ans. Son épouse est même en service à l’Assemblée nationale.

Il se raconte d’ailleurs dans les chaumières que le PAN a toujours eu un penchant pour ses proches, la presse a d’ailleurs à maintes reprises dénoncé cette façon de faire. Malgré tout, Cavaye Yeguié Djibril, convaincu qu’il faisait ce qu’il y avait de mieux pour les siens, n’a pas changé de cap. La question que certains observateurs à la suite de cet incident ne se sont pas assurément posée est de savoir comment quelqu’un qui vous a fabriqué peut-il encore vouloir vous manger ? Pourquoi le PAN qui a fait du capitaine Bouba Simala ce grand homme qu’il est devenu a-t-il subitement changé pour le réduire à néant ?

Des questions  qui prouvent à suffisance qu’il y a anguille sous roche. D’où la nécessité de pousser les enquêtes. Selon des sources dignes de foi, cela faisait environ trois ans que le capitaine Bouba Simala était en observation compte tenu de certains actes répréhensibles qu’il aurait posés à l’endroit du PAN. Qui ne se souvient pas des humiliations subies par le PAN au moment de la mise sur pied du Sénat en 2013. Sa candidature aux sénatoriales avait été rejetée par le comité de sélection du Rdpc, parti dans lequel le PAN milite. Après enquête, c’est le capitaine Bouba qui aurait induit Cavaye Yeguié Djibril en erreur. En effet, selon des sources, c’est le capitaine Bouba qui aurait dit au PAN qu’il a reçu  l’appel du chef de l’Etat à travers son aide de camp, le contre-Amiral Joseph Fouda, qui demandait au PAN de monter vite son dossier de candidature.

Aussitôt, Cavaye qui avait une confiance absolue en son garde du corps va foncer tête baissée. Au finish, c’était faux. Le PAN ramassa la plus grosse humiliation de toute sa carrière politique. Ses détracteurs avaient alors raillé sa volonté de conserver coute que coute sa position de deuxième personnalité de la République, en espérant une vacance pour gérer l’intérim comme le stipule la Constitution. Autre fait. En 2014, le PAN a failli rater une audience avec le président de la République. En effet, il devait être reçu par le chef de l’Etat au palais de l’unité le jeudi 20 novembre 2014 à 12 heures. La veille, c’est-à dire le mercredi, 19 novembre 2014 dans la soirée, le contre-amiral Joseph Fouda appelle le conseiller spécial du PAN pour confirmer l’audience du lendemain. Dans la matinée du jeudi, un autre coup de fil confirme l’audience. Mais vers 10 heures et trente minutes, le conseiller spécial va voir le PAN dans son bureau pour lui rappeler le rendez-vous, et le PAN de lui dire que le capitaine Bouba, son garde du corps, lui a demandé de rester en stand by.

A 11 heures 30 minutes, le contre-amiral Joseph Fouda ne voyant pas le PAN dans la salle du palais de l’unité rappelle le conseiller spécial du PAN qui aussitôt passe le téléphone au PAN. Le contre-amiral demande au PAN pourquoi il n’est pas encore là. C’est ainsi que le PAN va se mettre en route en catastrophe pour se rendre au palais. Le cortège roulait à tombeau ouvert, selon ceux qui ont vécu la scène. L’élu de Tokombéré a finalement été reçu par le président e la République. Malgré ces deux situations suffisamment graves et de nature à mettre en berne les rapports entre le PAN et son neveu, Cavaye dans un esprit de paternité n’a pas cédé aux sirènes de son entourage qui en avait marre des beuveries de son garde du corps. Autre fait et pas des moindres.

Il y a environ trois mois, les habitants du village Madzawa, voisin à celui du PAN ont envahi la cour royale du PAN pour lui signifier leur démission massive du RDPC pour regagner les rangs du MRC. Raisons, ils étaient menacés par les éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir) qui voulaient interpeller certains des leurs.

Que s’est-il passé ?

Ces habitants auraient remis d’importantes sommes d’argent au capitaine Bouba Simala contre des emplois pour leurs enfants, lors des concours administratifs. Las d’attendre, ils sont allés rencontrer le capitaine pour savoir où il en était. Mais le capitaine a engagé des méthodes de trafic d’influence en les menaçant de les faire arrêter parce qu’ils auraient pratiqué la corruption. Cet autre scandale n’a pas réussi à ébranler la confiance du PAN dans son neveu.

La goutte d’eau qui déborde le vase

Dans la matinée du samedi 13 juin 2015, le capitaine Bouba Simala est surpris en pleine conversation téléphonique par deux éléments de la sécurité du PAN. Durant son entretien avec des inconnus, le capitaine aurait dit que le président de l’Assemblée nationale viendra faire le sport sur l’axe qui conduit au palais de l’Unité en allant vers le Mont Fébé hôtel dans l’après-midi et qu’il faut en profiter pour l’enlever.

Pour l’instant, l’identité de ses interlocuteurs reste inconnue.

Au moment de sortir de sa résidence le PAN est approché par un élément qui le met au courant du contenu de la conversation du capitaine Bouba Simala, qui n’est pas souvent avec le PAN les weekends. Malgré le renforcement de la sécurité, le lieu où le PAN devait pratiquer son sport a été changé. A son retour, le capitaine Bouba est porté disparu, le jour suivant, c’est-à-dire dimanche, il ne se montre pas. Joint au téléphone, le capitaine fait savoir qu’il est en réunion de sécurité avec le Mindef/Dsp/DGRE/Dgsn et le CompGP. Vers 14 heures, le capitaine fait son retour et va à la rencontre du PAN. Il réitère qu’il était en réunion avec les hautes personnalités en charge des questions de sécurité. Le sujet en débat au cours de cette réunion selon lui était l’enlèvement des hautes personnalités de la République et qu’un attentat terroriste serait en préparation au Cameroun. Le capitaine Bouba Simala ajoute que le PAN serait parmi les personnalités visées par les terroristes. Il risquerait ainsi de se faire enlever par des inconnus. Le PAN comme à son habitude garde son calme et écoute le capitaine qui se démène à justifier son absence. Peu après, Cavaye Yeguié aurait passé un coup de fil au ministre délégué à la Défense (Mindef) pour en savoir davantage sur cette affaire. Le Mindef fera savoir au PAN que cela fait un bon bout de temps qu’il n’a pas aperçu le capitaine Bouba Simala et qu’il ne s’est jamais tenue une quelconque réunion sur la sécurité et que si jamais cette réunion avait lieu qu’est-ce que le capitaine Bouba Simala viendrait y faire ?

Le PAN se sentant en danger prend la résolution de se séparer de son neveu et garde du corps. L’arrêté est signé le 15 juin 2015. Cet arrêté a coïncidé avec les attentats de N’Djamena qui ont fait près de 33 morts. La question est de savoir si le capitaine Bouba Simala avait des connexions avec les auteurs de l’attentat de N’Djamena ? Quels sont ceux qui sont derrière lui et qui veulent la tête du président de l’Assemblée nationale et pour quelles raisons ? Nous y reviendrons. Loin de tenir des propos banals du genre c’est un problème familial, il s’agit de la sécurité d’une haute personnalité de la République. Au moment où le capitaine Bouba Simala est gardé à vue, les enquêtes se poursuivent, les différents témoins sont auditionnés. La vérité jaillira. Car il n’y a pas de fumée sans feu. Un proverbe Bantou dit de ne pas regarder là on est tombé mais plutôt là où on a trébuché.

© L'Epervier : LCN

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