Le gouverneur de cette région a donné des instructions aux cameramen de ne pas diffuser le passage des militants Mpsc le 20 mai dernier.

Les militants du mouvement patriotique pour le salut camerounais (Mpsc) du leader Aboubakar Siddiki ont osé défier l’administration lors du défilé de la fête nationale du 20 mai à Maroua. Lors du passage des formations politiques, alors que l’attention était focalisée sur le Rdpc et l’Undp, le Mpsc peu connu dans la ville de Maroua, y compris des autorités administratives, a profité de la cacophonie pour passer devant la tribune. Un soldat tchadien s’est même posé la question s’il ne s’agissait pas d’un détachement de la branche camerounaise du parti tchadien le Mps (mouvement patriotique da salut) de son président Idriss Deby Itno.

Le message inscrit sur la banderole, “Mpsc, soutien indéfectible à notre président national” a soulevé des interrogations dans les tribunes. C’est à la vue de cette banderole qui portait un message “bizarre” que le gouverneur Midjiyawa Bakary s’est enquiert auprès de ses collaborateurs sur l’identité de ce parti et de son président. C’est alors qu’on lui fait savoir que c’est le parti d’Aboubakar Siddiki, actuellement en détention par les services de sécurité camerounais depuis son arrestation très controversée le 9 aout 2014 à Douala au motif obscur qu’il menaçait la paix et la sécurité au Cameroun.

Le 20 mai dernier donc, le gouverneur a tenté de donner des instructions pour chasser ces militants de ce parti indésiré mais le carré a déjà traversé la tribune et le patron de la région n’a pas aussi voulu attirer l’attention du public. Toutefois, selon un confrère ayant requis l’anonymat, à la fin du défilé, le gouverneur Midjiyawa Bakary a donné des instructions fermes à tous les caméramans présents sur les lieux de “couper” toutes les images ayant trait au passage du Mpsc avant l’envoi à leur rédaction respective. Ce qui fut naturellement fait puisqu’aux journaux télévisés, les camarades d’Aboubakar Siddiki avaient disparu des écrans.

L’arrestation du leader Aboubakar Siddiki et plus tard du notaire Me Harissou Abdoulaye, fervent militant de l’Udc avait soulevé une levée de boucliers de la part des organisations de la société civile spécialisées dans la défense des droits de l’homme. Les autorités sécuritaires avaient alors révélé sous cape que les deux personnalités, mises sur écoute depuis quelques temps par les services de renseignement, étaient en contact avec des membres de la secte islamiste Boko Haram en vue d’une déstabilisation du Cameroun.

La Mpsc est un parti politique légalisé créé par arrêté du Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation du 8 juillet 2013 avec pour fondateur Aboubakar Siddiki aujourd’hui incarcéré.