Incivisme routier : Malaise autour des « sabots » à Yaoundé
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De plus en plus, les usagers sont victimes de coups de vols dans leurs véhicules en lieu et place des galoches.

Mardi dernier, la patrouille de la Brigade d’intervention et d’appui de la Communauté urbaine de Yaoundé a eu une altercation avec les conducteurs de camions d’une société brassicole de la place. Motif ? Le sabotage de deux de leurs engins. Alors que ces véhicules étaient garés sur la rue secondaire à l’entrée de l’entreprise, les « soldats » de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) qui, visiblement connaissent leur proie, se sont rendus sans hésitation à cet endroit pour apposer des sabots. Sauf que, au lieu d’embrigader les roues desdits camions, ils auraient emporté deux batteries dans l’un de ceux-ci et une roue de secours dans l’autre. Des objets qu’ils ont pris le soin de ranger derrière leur « pick-up » de couleur bleue.  

Des faits et gestes qui vont susciter la colère des conducteurs de ces engins. « Saboter, seulement, vous n’allez rien prendre ici », vocifère  un chauffeur. Ils vont donc tenter d’empêcher la patrouille de la Cuy d’emporter leurs matériaux. Les voix s’élèvent attirant l’attention des riverains qui vont limiter les dégâts en empêchant les deux parties d’en arriver aux mains. Après les discussions, les éléments de la Cuy ont néanmoins emporté les objets de ces camionneurs estimant qu’ils avaient raison. « Nous sommes conscients qu’ils n’ont pas de parkings mais, ils ne sont pas autorisés à se garer de ce côté. C’est la raison pour laquelle ils sont pénalisés », déclare un élément de la Cuy.

Quelques jours avant, au lieu dit Avenue Kennedy, nous confie une source, ces éléments de la Cuy ont été victimes de lynchage parce qu’ils avaient successivement apposé des sabots sur deux véhicules des forces de l’ordre qui étaient en mission commando pour, sans doute, interpeller des brigands à l’intérieur du marché. A leur retour, ces éléments des forces de l’ordre, alors en tenue civile, surprennent les gros bras de la Cuy en train de « saboter » leurs véhicules. Paisiblement, le chef d’équipe des forces de l’ordre tente de négocier avec ces derniers, en vain. De guerre lasse, les forces de l’ordre seront obligées d’utiliser la force pour entrer en possession de leurs engins à quatre roues, afin de poursuivre leur mission.

Ces deux cas de figure sont légion à Yaoundé. Des situations qui deviennent de plus en plus stressantes pour les usagers. A tout vent, partout et n’importe où, l’on se fait « saboter ». « Si vous les surprenez dans leur besogne, là, vous avez la chance de négocier surplace avec eux », affirme un automobiliste. La pénalité qui est de 25000 mille Fcfa peut être alors réduite en fonction de l’humeur du chef de patrouille. En cas de refus d’obtempérer, c’est la fourrière ! « Ces affaires de sabotage de véhicules sont devenues un vrai comptoir d’escroquerie et de corruption des usagers », s’indigne un citoyen qui vient de se garer non loin du trottoir afin de pouvoir se soulager.

Au niveau de la communauté urbaine, c’est motus et bouche cousue. L’on n’a rien à dire aux journalistes. Mais, lorsque vous vous présentez en tant qu’usager victime de « sabotage », on vous rétorque : « il fallait négocier avec eux surplace. Ici, il faut payer 25 000 Fcfa ». En attendant de prendre connaissance de ce que prévoit la réglementation en vigueur sur la pose des sabots, les usagers continuent de subir le martyr.

© Mutations : Viviane Bahoken

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