Kondengui : Lexs Adieu d’Akono Ze à Mendo Ze
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Après sa sortie vendredi dernier, l’ancien maire d’Awae est rentré en prison pour dire au revoir à son «mentor».

Deux jours après sa sortie de prison, Jean Marie Akono Ze, l’ancien maire de la commune d’Awae est reparti au pénitencier de Kondengui. Dimanche dernier, il a pris part à la messe dite par l’aumônier des prisons. Avant la bénédiction finale, le célébrant lui a donné la parole. En la prenant, apprend-on, l’ancien maire de la commune d’Awae a d’abord salué son auditoire, avant de raconter le film de sa libération, après environ six mois de détention provisoire.

«Dans la nuit de vendredi à samedi, j’ai été libéré. Parti nuitamment, j’ai tenu à revenir ici pour vous remercier et faire amende honorable aux personnes que j’ai offensées», a déclaré Jean Marie Akono Ze, au début de son récital. Debout devant un auditoire attentif et silencieux, l’ancien maire de la commune d’Awae, a poursuivi, «je suis revenu pour remercier tout le monde, les grands comme les petits, les responsables de l’administration, les autres détenus. Mais je remercie particulièrement, le professeur Gervais Mendo Ze. Je lui suis infiniment reconnaissant», a précisé Jean Marie Akono Ze, avant de paraphraser un aphorisme qui  dit : «Quand quelqu’un est grand, et qu’on s’adresse à lui à demi-mot, il comprend où son interlocuteur veut en venir.»

Après une ode à Gervais Mendo Ze, qui a fait couler des larmes à certains détenus, Jean Marie Akono Ze a poursuivi son propos en racontant ses dernières heures à la prison centrale de Kondengui. «Vendredi en journée, j’ai été entendu au Tribunal criminel spécial (Tcs). Je suis revenu ici, en début de soirée. Je suis rentré dans ma cellule. Quelques minutes plus tard, j’ai reçu une visite. Mon visiteur n’a pas mis long. Vers 19h, le régisseur a envoyé m’appeler. J’avais peur de le retrouver dans son bureau. Mais j’y suis allé. Une fois au bureau, je l’ai attendu pendant des heures. Mon cœur battait la chamade», raconte l’ancien maire d’Awae. «Quand le régisseur est arrivé, il m’a fait signer trois documents, dont la levée d’écrou. Avant de signer ces documents, j’ignorais que le procureur a signé l’ordre de mise en liberté», s’étend-il.

Après avoir signé tous les documents, « j’ai appelé mon neveu. J’ai rejoint mon local. Là-bas, mes co-détenus m’ont offert des sacs communément «Mbandjock », pour faire mes valises. Ce que j’ai fait à la hâte», reconnaît-il. Une trentaine de minutes plus tard, «mon neveu est arrivé. Il voulait ranger mes effets dans une valise, mais je lui ai dit qu’il le ferait après. Le plus important pour le moment, était qu’on sorte. Car il y a des gens qui ont signé tous les documents mais n’ont pas pu retrouver le dehors. En entendant cela, mon neveu et moi sommes sortis en courant », a laissé entendre Jean Marie Akono Ze.

Une fois dehors, «j’ai entendu le bruit du portail qui se refermait derrière moi. C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’étais vraiment libre. Mais pendant que nous roulions, une moto qui faisait des jeux de phares nous suivait. Le motocycliste est resté avec nous pendant une dizaine de minutes avant de s’en aller ». Au cours de ce monologue, Jean Marie Akono Ze a pris près de 40 minutes pour partager ses émotions. C’est après son laïus, que le prêtre a clos l’office religieux, en donnant la bénédiction finale.

© Mutations : Nadine Ndjomo

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