Congo-LIVRE : « MAMAN, JE REVIENS BIENTOT » est une nouvelle publication d'Itoua Ndinga
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Congo-LIVRE : « MAMAN, JE REVIENS BIENTOT » est une nouvelle publication d'Itoua Ndinga

Itoua Ndinga émigre vers la France pour poursuivre ses études universitaires et devient Professeur de Lettres. Fort de son expérience d’émigré, il publie un roman touchant, drôle et lucide. Il s'agit d'une lettre-confidence adressée à sa mère, restée au Congo, dans laquelle il expose les événements de son quotidien depuis son arrivée en France.

En parallèle, l'auteur apporte, avec un humour parfois grinçant, sa vision de la France et des relations entre français et immigrés. Le narrateur, dont la foi est orientée vers les esprits des morts et sur les éléments naturels, rassure d'abord sa mère. « Non mère, je ne me suis point converti à une quelconque tradition religieuse étrangère, je ne cherche qu’à devenir quelqu’un, tout en restant profondément moi-même : ce sont les liens de l'humanisme. »

Dans cette franche missive, c'est avec force et détails que le « Chercheur d'Europe » raconte ses péripéties parisiennes. Passé et présent s'entremêlent pour embarquer le lecteur, au fur et à mesure, dans son quotidien. L'auteur confie à sa mère toutes ses pensées et ses actions, considérant que le devoir d'une maman est de connaître tout ce que son fils fait. Les difficultés de se loger, de se déplacer, de se vêtir ou de trouver un emploi convenable dans cette France tant rêvée, y sont détaillées.

Quittant l'école pour l'usine avec l'idée de se retrouver rapidement au volant d'une belle voiture, les jeunes issus de l'immigration passent à côté de leur chance. En effet, « la France est une terre hospitalière » qui leur offre la possibilité de réussir leur vie. Après avoir énuméré ses rares joies et ses déboires, certain que son récit de vie perturbera sa maman, Itoua Ndinga la rassure de nouveau : « Maman, je vais rentrer bientôt pour ne pas me retrouver dans la situation de Jean-Michel : sans logement, sans-papiers, sans argent, sans personnalité... Un prisonnier d'Europe et un déserteur d'Afrique. »

Tout en subtilité, bien rédigé, ce courrier se lit comme un véritable roman à tiroirs, une réflexion sur les aléas de l'intégration, une détermination à réussir sa vie tout en restant attaché à ses origines... C'est donc à juste titre que le préfacier de cet ouvrage, le philosophe Sébastien Mationgo Mboungou, affirme que « Maman, je reviens bientôt » est un bon livre.

« Maman, je reviens bientôt », d'Itoua Ndinga, roman, Ed. Paari/ Ed. Du Net, 141 pages, 12 euros.

 

© Correspondance : Franck CANA

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