OTAGES DE LAGDO : Les ravisseurs exigent la libération d’Aboubakar Sidiki
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En plus de cinq milliards Fcfa de rançon, ils ont posé des conditions politiques.

Quatre mois après l’enlèvement des otages de Lagdo, le désarroi gagne peu à peu leurs familles. «Nous n’avons toujours aucune information. Il nous reste à attendre, et à faire confiance au gouvernement», affirme un parent d’un otage rencontré à Lagdo. Et pourtant, selon nos informations, les ravisseurs ont déjà fait connaître leurs revendications. «Il y a environ deux mois, le maire a téléphoné à un élu local le jour de l’expiration d’un premier ultimatum, à la demande des ravisseurs, pour faire passer un message au gouvernement. Ils réitéraient leurs revendications sous peine de mettre leurs menaces à exécution, mais le gouvernement n’a pas cédé au chantage», affirme une source introduite. Des revendications, les ravisseurs exigeaient le paiement d’une rançon de cinq milliards Fcfa et la libération de Sidiki Aboubakar, président du Mouvement patriotique du salut camerounais (MPS), arrêté le 09 août 2014 à Douala.

Pourquoi les ravisseurs des otages ont placé dans le panier, ce prisonnier incarcéré à la prison centrale de Kondengui pour des activités présumées d’atteinte à la sûreté de l’Etat à partir de la République centrafricaine? Les enquêteurs explorent cette piste. Autre curiosité : le réseau de téléphonie mobile utilisé par le maire pour communiquer. «Ils ont utilisé le réseau d’un opérateur du Cameroun, cela montre qu’ils sont dans une zone qui peut être parfaitement circonscrite et qui, au pire des cas, n’est pas très éloignée de la frontière», confirme une source sécuritaire.

Toujours est-il qu’aucune suite n’a été donnée aux revendications des ravisseurs par le gouvernement. «Tout est mis en oeuvre pour libérer nos compatriotes. Ces terroristes peuvent être tentés, face à notre fermeté, de prendre en otages des Occidentaux dans la région de l’Est pour donner de la valeur aux otages de Lagdo. Nous restons donc vigilants», affirme une source sécuritaire à l’Est. Le statu quo fait néanmoins craindre le pire aux proches des otages. «Les ravisseurs ont donné des ultimatums, sans résultats jusqu’ici. Nous craignons qu’ils ne franchissent le rubicon pour faire monter la pression.

Le gouvernement ne peut non plus encourager, par le paiement des rançons, le développement du grand banditisme. Que faire?», s’interroge les proches des otages. En tout cas, pour les observateurs, il est constant que le gouvernement camerounais ne saurait débloquer, par ces temps difficiles imposés par la guerre contre la secte Boko Haram, la rondelette somme de cinq milliards Fcfa. Et encourager ainsi à sa frontière Est, la culture de la prise des otages et le paiement des rançons.

En guise de rappel, c’est dans la nuit du 19 mars 2015 que les 15 otages de Lagdo étaient enlevés dans le village Gbabio, à 18 kilomètres de Garoua-Boulai dans la région de l’Est. Ils revenaient de Bertoua, et regagnaient Lagdo. De ce groupe d’otages dans lequel figurent le maire de la commune de Lagdo, Mamaï Abakar et cinq femmes, seul le nommé Souaibou Halidou, 70 ans, chef du village Napanla, a recouvré la liberté, le 21 mars 2015. Il faut toutefois préciser que cette nuit du 19 mars 2015, outre les otages de Ladgo, deux autres personnes avaient été également enlevées par le même groupe, portant à 16 le nombre de personnes actuellement entre leurs mains.

© L’Oeil du Sahel : YVONNE SALAMATOU

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