Délestages : Yaoundé à nouveau dans le noir ?
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La société Aggreko, propriétaire de la centrale thermique d’Ahala, menace d’arrêter ses moteurs aujourd’hui.

Les coupures d’électricité, qui se sont raréfiées ces derniers jours dans la ville de Yaoundé pourraient revenir de plus belle. Et même que la capitale du Cameroun pourrait se retrouver complètement plongée dans le noir. La raison, Yaoundé était ces derniers jours approvisionnée en électricité grâce à la centrale thermique d’Ahala, propriété de la société anglaise Aggreko, dans le cadre du Programme thermique d'urgence (PTU). Or, cette dernière menace de mettre un terme à ces prestations.

De source bien informée, Aggreko propriétaire de la centrales thermique utilisée par l'Etat à Ahala, près de Yaoundé a annoncé hier soir son intention d'arrêter les moteurs de cette centrale remise en service il y a quelques jours seulement. Aggreko se plaindrait de l’attitude des pouvoirs publics camerounais, qui n’ont pas finalisé l’acte d’achat de la centrale, qu’ils avaient pourtant promis. Dans le cas où la menace de la société Aggreko était mise à exécution, Yaoundé se retrouverait dans une situation particulièrement complexe. En effet, la remise en production, le 10 juin 2015, de la centrale d’Ahala, avait permis d’injecter 40 MW dans le réseau interconnecté Sud d'Eneo. Ce qui était un apport important, car Eneo s’était plaint d’un déficit quotidien de 80 à 100 MW suite à la baisse drastique du niveau des eaux dans les barrages due à la faible pluviométrie en amont du  fleuve Sanaga et du fait de l'absence de cette centrale prévue pourtant dans le plan de couverture de la demande en 2015. La centrale d’Ahala dispose d’une capacité de 60 MW.

C’est pourquoi sa remise en route, il y a quelques jours, a un tant soit peu résorbé le déficit d’énergie électrique dans la ville de Yaoundé. Il y a quelques jours, pourtant, dans les colonnes de Cameroon Tribune, Basile Atangana Kouna, le ministre de l’Eau et de l’Energie, déclarait : « Du moment où le gouvernement a pris l’option d’acquisition de cette centrale, nous avons constitué une provision de 10 milliards de notre budget 2015. A la promulgation de la loi e finances, nous avons engagé la procédure de contractualisation y relative et transmis l’ensemble du dossier au Minmap qui est l’autorité chargée des de signer ledit marché.

J’avoue que les questions techniques liées à la prise en charge des taxes et impôts divers se sont posées à moment, mais le Premier ministre, chef du gouvernement, a apporté des solutions définitives. Nous espérons que ledit marché sera signé le plus rapidement pour nous permettre d’avoir les précieux MW d’Ahala. Les propos du ministre arrivaient dans un contexte où l’Etat du Cameroun et la société anglaise Aggreko ne s’’entendaient pas sur la transaction autour de la centrale thermique d’Ahala. Et, apparemment, malgré ces déclarations les choses n’ont pas vraiment évolué. Nos sources affirment qu’Aggreko et l’Etat camerounais ne s’entendent pas depuis des années sur le prix de vente de ladite centrale. Les anglais souhaitant percevoir 10 milliards de Fcfa. Tandis que la partie camerounaise souhaite déduire de cette somme des taxes estimées à plus de 04 milliards de Fcfa.

Dans la négociation entre Aggreko et l’Etat du Cameroun, les principaux partisans de l’opération étaient, toujours d’après nos sources, le Premier ministre et le ministre de l’Eau et de l’Energie. Ces mêmes sources se demandent si leur absence pourrait justifier le blocage actuel.

© Le Jour : Jules Romuald Nkonlak

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