Issa Hayatou : Je n’ai jamais été inquiété, ni entendu
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En provenance de Zurich via Paris, le président de la Confédération Africaine de Football a regagné Yaoundé au Cameroun dans la soirée du lundi 1er juin 2015. A sa descente d’avion, il a accordé une interview à la CRTV et Cameroon Tribune, des médias locaux. Le vice-président senior de la FIFA revient sur le déroulement du congrès de la FIFA et s’exprime pour la première fois sur les évènements qui ont entouré ces assises.

Mr le président, bienvenue à Yaoundé. Une certaine chronique nous annonce que vous êtes interdit de sortir du territoire suisse. Comment avez-vous fait pour passer entre les gouttes ?
J’ai appris cette nouvelle ce matin (lundi, ndlr). J’étais déjà à Paris quand on m’a dit que Rfi a déclaré que j’étais consigné en Suisse, que je ne devais pas sortir. Inutile de vous dire que depuis le mercredi 27 mai, quand il y a eu irruption de la police helvétique dans notre hôtel, je n’ai jamais été inquiété par qui que ce soit. Ni par les autorités politiques, ni par les autorités judiciaires, ni par la police helvétique. J’ai mené à bon port le programme que j’avais en partant d’ici et je suis en train de le respecter. Personne ne m’a rien dit, ni contacté pour des interrogatoires. Mais à ma grande surprise, j’ai appris que j’étais interdit de sortir du territoire suisse parce que la police est venue me chercher et m’a entendu pendant neuf heures. Personne ne m’a entendu.

On nous annonce que vous êtes une personne susceptible de donner des informations sur le réseau de corruption à la Fifa...
Quand quelqu’un est corrompu, viendra-t-il me le dire pour que je le dénonce ? Ce sont des histoires. Cela veut dire que je suis moi-même corrompu. De toutes les façons, ça ne m’étonne pas. Ça fait 20 ans qu’on m’accuse, surtout les presses camerounaise et anglaise. Ce sont les deux presses qui racontent des choses sur mon compte. Mais ça ne fait rien. C’est la vie.

Quelle Fifa sort du congrès ? Est-ce une Fifa suffisamment unie ou qui a laissé des plumes ?
Dire qu’elle est intacte est un peu faux. Car, quand on vient à 6h du matin arrêter 10 d’entre vous, qui étaient dans leurs chambres, en train de dormir, avec tout le tapage médiatique connu par la suite, on ne peut pas dire que la Fifa n’est pas ébranlée. Mais elle est unie. La preuve, au congrès qui s’est bien passé, on a élu notre président. On a observé toutes les formalités requises pour ce congrès et rien ne s’est passé, en dehors du fait que des gens sont venus des Etats-Unis arrêter des Américains alors qu’on aurait pu les arrêter sur le continent américain. Il y a quelque chose qui surprend tout le monde. Pourquoi ne pas les arrêter sur le continent américain parce qu’ils sont venus de là ? Il y a une raison.

Pourquoi l’Afrique soutient-elle tant le président Blatter ?
Il n’y avait que deux candidats. Nous pensons que M. Blatter remplit mieux les conditions  avec son expérience. S’agissant de l’autre candidat, il est vrai qu’on dit qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. Il a 39 ans, il ne connait pas sérieusement la maison. Mais ce qui nous amené à soutenir Sepp Blatter, c’est qu’il a vraiment aidé le continent africain. Par l’attribution de cette coupe du monde 2010, par les différents stages qu’il a organisés, par les différentes installations sportives construites. Tout ceci a amené le continent à adhérer à sa cause. Ce n’est rien d’autre, contrairement à ce qu’on croit.

L’argent que la Fifa donne aux associations nationales est le même pour toutes les associations, y compris les plus riches comme l’Allemagne. Je suis président de la Commission des finances et aussi de la Commission de développement. C’est au niveau de ma commission que ça se passe. Le partage est équitable. Toutes les fédérations à travers le monde, petites ou grandes, ont la même somme. C’est ce qui les fâche. Ils croient qu’il faut donner plus d’argent aux fédérations importantes. Et l’Afrique est très consciente de cette situation. Elle voit son football et ses infrastructures se développer. Par conséquent, nous supportons M. Blatter, contrairement à ce qu’on raconte.

Qu’est ce qui s’est passé pour que le candidat jordanien se retire ?
Il y avait une différence de 60 voix au premier tour. A partir de ce moment-là, il a tiré les conclusions. S’il restait, il n’allait plus avoir les 73 voix du premier tour. Les gens vont être réalistes et aller du côté du vainqueur. Il y a eu des tractations avec ses soutiens et il est venu au micro nous dire qu’il se retire. Nous pensons que c’est une mesure bien réfléchie et juste.

Sur un autre sujet, le décalage que le Cameroun a réussi à obtenir pour l’organisation de la CAN féminine sera suffisant pour que le pays soit prêt ?
Nous avons accepté ce que le Cameroun nous a demandé. J’ai entendu qu’ici, il y a une certaine presse qui critique cela parce qu’on avait refusé ça au Maroc. Comment on peut comparer la grande coupe d’Afrique des nations dont la Caf dépend à 95% à la coupe féminine qui n’a même pas de sponsor ? Le Cameroun est venu avec des raisons valables nous dire qu’il y a la pluviométrie dans la région où se trouvent les stades choisis. Et le comité exécutif, qui était à 100% présent, même si je n’ai pas pu présider parce que ca concernait mon pays, a accepté. Il ne faut pas confondre les championnats des U17, U20, la coupe féminine avec la grande CAN. On ne peut jamais accepter le report de la grande CAN. Et encore que les Marocains avaient demandé plus d’un an de report et l’Afrique s’est sentie blessée. Parce qu’en nous demandant de reporter, ils ont accepté d’organiser le championnat du monde des clubs à un mois de la CAN. Il n’y a pas de comparaison entre la CAN et la  coupe féminine que nous allons organiser ici au Cameroun.

© Source : cafonline

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