Camair Co : Le ciel s’abat sur l’étoile du Cameroun
CAMEROUN :: ECONOMIE

Camair Co : Le ciel s’abat sur l’étoile du Cameroun :: CAMEROON

En quelques jours, la compagnie nationale aérienne du Cameroun a essuyé de cinglants revers.

Le 14 mai, la compagnie de services aériens Willis Leasing, saisit les responsables de Camair Co aux fins de leur signifier son intention de rompre la collaboration qui les lie au sujet de la location d’un réacteur utilisé par le Boeing 767 le Dja depuis neuf mois. En fait, Camair Co ne disposant pas de certificat d’assurance, et compte tenu du fait que le Dja exploite sans payer depuis neuf mois le réacteur de Willis Leasing, l’opérateur aérien demande à la compagnie de descendre son réacteur sans autre forme de procès «immédiatement».

La facture de la location s’élève quant à elle à 327 937 dollars (196 762 200Fcfa). Ce qui, selon les experts du domaine, dépasse largement le coût de réparation du réacteur et laisse croire que de hauts responsables de la compagnie auraient des intérêts dans cette opération. Toujours est-il que Willis Leasing, craignant de voir son réacteur coincé dans le ventre de l’appareil dans un aéroport en cas de saisie, décide de reprendre celui-ci ainsi que tous les équipements qui l’accompagnent. Et justifie ce tournant par le manque de considération de Camair-Co à son égard et du respect du fonctionnement des entreprises modernes.

«Nous avons été plus que compréhensifs, mais votre organisation affiche clairement très peu de considération aux règles qui régissent l’industrie aéronautique. Maintenant que la facture a dépassé un montant très élevé qui ne pleut plus être ignoré, Willis Leasing ne peut plus attendre pour longtemps que vous utilisez son réacteur tant que vous ne disposez pas des documents de navigation conformes», peut-on lire en substance dans la correspondance du patron de cette entreprise Avi Bhatt.

Si à Camair-Co l’on tente de démentir le fait que le réacteur soit loué, difficile de maintenir en vol les deux Boeing 737. En fait, Aviation capital group, propriétaire des deux aéronefs, a également saisi la compagnie nationale aérienne pour exiger le paiement de 2,8 millions de dollars, soit 1,680 milliard de Fcfa, représentant des arriérés de location des deux appareils depuis de longs mois.

Entre-temps, le transporteur camerounais a vu dette augmenter de 32 milliards de Fcfa en 2014 à 40 milliards de Fcfa en 2015. L’entreprise présentait un déficit structurel de 2,5 milliards de Fcfa par mois l’exercice écoulé. Mais avec  la désertion des passagers sur plusieurs lignes, ainsi que l’illustre le manifeste de rotation quotidienne, celui-ci devrait s’établir à plus de 3 milliards de Fcfa et se situer autour de 36 milliards de Fcfa à la fin de l’année.

© Mutations : W.S

Lire aussi dans la rubrique ECONOMIE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo