Fifagate, l’étau se resserre sur Hayatou
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Dans le scandale de la FIFA, le président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou, soutien sans faille de Sepp Blatter, se trouve dans le viseur des enquêteurs suisses.

« Fifagate » : il va falloir s’habituer à ce néologisme, sur toutes les lèvres et dans tous les tweets depuis que les autorités suisses ont procédé, tôt ce mercredi matin, à l’arrestation de sept hauts dirigeants de la FIFA, rassemblés dans un grand hôtel de Zurich à l’avant-veille du Congrès annuel de l’instance. Certes, ces interpellations spectaculaires ne concernent pour l’heure que des responsables des zones CONCACAF (Amérique du Nord, Amérique Centrale et Caraïbes) et CONMEBOL (Amérique du Sud) et portent principalement sur des soupçons de malversations sur l’attribution de droits TV.

Mais la Confédération africaine de football n’est pas pour autant à l’abri des éclaboussures. Aussi bien dans ce volet américain du scandale, que dans son volet suisse, cette enquête que la Confédération helvétique a ouvert le 10 mars dernier à propos des conditions de désignation, en décembre 2010, des pays organisations des éditions 2018 (la Russie) et 2022 (le Qatar).

Dans un discours musclé, la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch, n’a pas uniquement évoqué des faits présumés de corruption dans l'attribution des droits pour le centenaire de la Copa America l'an prochain aux Etats-Unis. Parmi les autres griefs de la représentante de l’administration US, les doutes entourant l’attribution de la Coupe du monde 2010 à l’Afrique du Sud. « Il ne s'agit que d'accusations. Personne n'est sous le coup d'une enquête ici », a réagi auprès de l'AFP Dominic Chimhavi, porte-parole de la Fédération sud-africaine de football (SAFA).

Vers l'audition d'Hayatou

Mais c’est surtout le volet suisse du Fifagate qui a de quoi inquiéter les dirigeants du football africain. « Dix personnes ayant participé au processus d’attribution […] en qualité de membres du comité exécutif 2010 doivent être auditionnées par le ministère public de la Confédération (MPC) et par la police judiciaire fédérale (PJF) », indique le MPC, qui précise que lesdites personnes « doivent être entendues en tant que personnes appelées à donner des renseignements. » Les Suisses s’intéressent en premier lieu aux trois dirigeants africains qui étaient déjà membres du comité exécutif de la FIFA à l’époque du choix de la Russie et du Qatar : il s’agit de l’inamovible président de la CAF, le Camerounais Issa Hayatou, de l’Ivoirien Jacques Anouma et de l’Egyptien Hany Abo Rida.

Certains médias suisses croient savoir que l’homme fort du football africain a éconduit mercredi des policiers venus l’interroger. Si ces informations ont été contredites dans la foulée par le service de communication de la CAF, Issa Hayatou et les autres hiérarques cités dans le dossier ne devraient pas couper à une audition. Pour commencer. Soutiens sans faille de Sepp Blatter, les dirigeants africains ont les oreilles qui sifflent. Dans un documentaire diffusé dernièrement par la chaîne allemande ARD, la lanceuse d’alerte Phaedra Almajid, ancienne membre du comité de candidature du Qatar, avait accusé nommément Hayatou, Anouma mais aussi le Nigérian Amos Adamu d’avoir touché chacun un million et demi de dollars en échange d’un vote en faveur du Qatar lors de l’attribution de la Coupe du monde 2022.

© monafrique.com : Patrick Juillard

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