Can féminine 2016 : Vers le retrait de l'organisation au Cameroun
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Can féminine 2016 : Vers le retrait de l'organisation au Cameroun :: CAMEROON

La Confédération africaine de football (Caf) menace de choisir un autre pays si le Cameroun ne rattrape pas, dans les meilleurs délais, son déficit d’infrastructures sportives.

Le bilan de la mission de Zürich est plus que mitigé. La délégation composée du président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) Joseph Owona, du ministre des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) Adoum Garoua et de l’ambassadeur du Cameroun en Suisse, Anatole Fabien Nkou, rentre très déçue de son opération commando auprès des responsables de la Caf. Les émissaires qui étaient allés négocier un report de six mois à un an, de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de football féminin, n’ont pas entièrement été satisfaits par la suite réservée à leur requête.

Après avoir exposé les raisons de la demande du décalage de la date du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations féminine, Cameroun 2016, qui tiennent principalement à des considérations d’ordre météorologique, notamment la forte pluviométrie prévue aux dates initialement retenues pour la Can, à savoir du 8 au 22 octobre 2016, la partie camerounaise a obtenu du Comité exécutif de la Caf, réuni le mardi 26 mai 2015 à Zurich en Suisse, un sursis d’un mois. Ainsi, le tournoi se déroulera du 19 novembre au 3 décembre 2016 à Yaoundé et Limbe.

La Caf a tout de même posé ses exigences. Issa Hayatou a concédé au Cameroun de procéder à la rénovation en cours des stades de la compétition, outre l’homologation du stade omnisports Ahmadou Ahidjo qui reste sujette à caution. La Caf exhorte également le gouvernement camerounais à travailler en synergie avec la Fecafoot qui, a servi d’«interlocutrice désignée» dans les pourparlers afin d’obtenir ce report.

Toutefois, cette réponse ne satisfait pas les émissaires camerounais qui souhaitaient bénéficier d’un report de six mois au moins. Des délais suffisamment longs pour parachever la construction des stades de football appelés à abriter les rencontres. «La météo n’est pas un problème puisque les rencontres se jouent en saison pluvieuse aussi bien à Yaoundé qu’à Limbe. La vraie raison, c’est que nous ne sommes pas prêts. La construction des aires de jeu accuse un très grand retard», a indiqué sous anonymat, un cadre du ministère des Sports et de l’Éducation physique.

D’ailleurs, la Caf, consciente que les infrastructures sportives font cruellement défaut, a tenu à attirer l’attention des autorités camerounaises. L’on apprend, d’autres sources concordantes, que l’instance faitière du football africain envisagerait déjà le scénario catastrophe et les différentes portes de sortie, en cas de défaillance confirmée du Cameroun. Ainsi, la phase finale de la 12e édition de la Can féminine pourrait être confiée à un autre pays du.

Plusieurs États sont d’ores et déjà sur la liste d’attente. Il s’agit notamment du Gabon et de la Guinée équatoriale, deux pays d’Afrique centrale qui avaient conjointement accueilli la phase finale de la Can masculine 2012 et celle de 2015 pour la Guinée équatoriale. En outre, d’autres pays à l’instar du Sénégal, la Côte d’Ivoire, l’Angola et la République démocratique du Congo attendent également avec impatience la déchéance du Cameroun.

Des stades non conformes. La Malgré toutes les mises en garde de la Caf et menaces de retrait de l’organisation de la Can féminine 2016 au Cameroun, la construction des stades bat de l’aile. Certains chantiers sont carrément à l’arrêt, à l’instar du Grand stade Paul Biya. Le stade de 60.000 places assises situé dans la banlieue Nord de Yaoundé n’a pas avancé d’un pouce. Des problèmes d’indemnisations opposent les populations du quartier Olembe aux pouvoirs publics depuis plusieurs années. Ce qui perturbe le déroulement des travaux. Sur le site de Douala, chef-lieu de la région du Littoral, le gouvernement est actuellement à la recherche d’un nouveau site non marécageux, qui permettrait, espère-t-on, une avancée rapide des travaux.

Ce changement de site a eu des conséquences terribles sur la programmation des matches de la Can 2016. En effet, la capitale économique ne pourra finalement plus accueillir de rencontre. Seules les cités de Limbe dans le Sud-ouest et Yaoundé, où est envisagé une énième réhabilitation du stade Ahmadou Ahidjo ont été retenues par la Caf.
Au Minsep, un cadre essaye de justifier l’incapacité du gouvernement à trouver une solution efficace à ce casse-tête : «La réhabilitation ou la construction des infrastructures coûte cher. Et l’État n’a pas les moyens de satisfaire à brève échéance à tous les besoins existants.» Et de poursuivre, «Seule une synergie de compétences et d’actions peut nous permettre d’envisager des issues concrètes au manque d’infrastructures sportives. Je pense par exemple qu’en association, avec les communes, le secteur privé et les ressources étrangères, nous pourrons approfondir la réflexion à ce sujet».

Le Minsep annonce par ailleurs la réhabilitation du staduim de Madagascar à Yaoundé, la reprise et la finalisation des travaux de construction du stade Omnisports de Bafoussam entamés en 1979 et qui n’ont jamais été achevés. Sans oublier l’engazonnement synthétique du stade de la Réunification de Douala dont la Fecafoot vient de lancer les travaux, grâce au projet goal de la Fifa. Le rêve deviendra-t-il réalité ?

© La Météo : Yves Marc Kamdoum

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