Hébergement des athlètes aux JU : des plaintes fusent
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De nombreux athlètes estiment qu’ils ne sont pas logés dans les conditions idoines.

Au campus de l’université de Yaoundé I, site principal qui abrite les 18èmes Jeux universitaires (Jeux-U), l’hébergement des athlètes préoccupe. Petite incursion ce mardi 26 mai dans quelques bâtiments où les étudiants de certaines institutions académiques ont pris leur quartier général. Dehors, l’ensemble des fenêtres du bâtiment sis en face du stade “Matéco” rayonne de beauté.

Nombre d’édifices ont reçu des coups de pinceau des artistes peintres, pour la circonstance. Certains bâtiments n’ont cependant pas bénéficié de l’éclat attendu. Leurs murs n’ont pas reçu de nouvelle couche de peinture. Dans chaque bâtiment sont logés des athlètes dames ou messieurs.

Dans le bâtiment H où sont logées uniquement des dames, certaines se reposent tandis que d’autres préfèrent « respirer de l’air pur de la journée », à l’extérieur. A l’intérieur du bâtiment, des étudiants avouent qu’il est difficile d’y rester en journée. Pour cause : ces jeunes invoquent l’étroitesse des chambres qui accueillent nombre de personnes. Comme pour ironiser, un athlète indique que « c’est vraiment une cellule de la brigade d’Efoulan ».

Avant de préciser : « Depuis notre arrivée samedi dernier, nous avons régulièrement dormi à minuit parce qu’il n’y avait pas de matelas. Nous avons finalement eu quatre matelas pour cinq personnes. Mais la chambre est très étroite », note cet athlète. Ici, comme dans la plupart des chambres, l’on aperçoit en moyenne cinq matelas pour dix étudiants environ. Certaines chambres disposent de deux lits en bois, d’autres en ont un seul. « On est obligé de se serrer », souffle une autre athlète qui prend son bain.

Au bâtiment D où sont logés des messieurs, les athlètes poussent les mêmes cris. « C’est anormal que nous soyons cinq dans une chambre. Et, il est difficile de dormir jusqu’à tard dans la nuit à cause des bruits des fanfares et autres. Je ne suis pas content puisque j’ai même déjà mal à la tête », laisse entendre Jean-Charles Doumbe Kingue. Dans la chambre D102, l’eau coule sans cesse d’un robinet. Dans certaines chambres, la lumière est quasi inexistante.

Mais des athlètes ont trouvé des astuces pour pallier certaines difficultés. « On a acheté notre ampoule », indique Marie Trinité Ngangne De Fopoussi de l’équipe de football dames de l’université de Dschang. Pour les personnes qui ont des soucis pour étendre leur linge, « nous mettons nos habits soit dehors soit sur du gazon ou alors sur la corde et une de nous reste surveiller », indique cette athlète.

Sur le plan sanitaire, les athlètes fustigent « la qualité des toilettes ». Ils multiplient des stratégies pour contourner ces obstacles. « Moi je cherche d’autres coins », avoue un étudiant. « Voyez-vous, je suis obligé de me soulager presque debout parce que les bidets sont sales », s’indigne le jeune Cyrille. Sur une porte est indiqué « Svp, versons de l’eau pour éviter des odeurs ». Or, des fûts en plastique placés dans certaines toilettes n’ont pas toujours d’eau. Des jeunes se ravitaillent dans un tonneau placé hors du bâtiment. Des athlètes relativisent en affirmant que les conditions d’hébergement sont mieux à Yaoundé I qu’à Douala, en 2014.

Un responsable de la direction du Centre des œuvres universitaires (Dcou) de l’université hôte va dans le même sens, en confiant que « la population estudiantine au Cameroun a triplé voir quadruplé. Et, de 1998 à ce jour, pendant que la population estudiantine des jeux augmente, les bâtiments restent les mêmes. On n’est tenu de faire avec ». Pour ce responsable, étant donné que l’UyI a été construite pour accueillir plus de 3000 étudiants dans ses cités universitaires et qu’aujourd’hui il en compte 6000, il est difficile que les 2295 athlètes associés aux 225 jeunes des 19 institutions aient chacun une chambre. Quant au problème d’eau, la situation n’est pas si alarmante. « Le ministre de l’Enseignement supérieur a fait en sorte qu’on mette un fût dans chaque toilette pour contenir ce problème », explique une autre source.

© Mutations : Guy Hyacinthe Owona

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