Italie-Cameroun: Fête du peuple le 20 mai au Cameroun ou fête de la célébration du culte de personnalité du président de la République ?
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Italie-Cameroun: Fête du peuple le 20 mai au Cameroun ou fête de la célébration du culte de personnalité du président de la République ? :: ITALY

Sujet apparemment tabou au Cameroun, du moins pour les partisans du chef de l'Etat au pouvoir, au moment où nous commémorons la fête de l'unité nationale au Cameroun, certains dirigeants et courtisans ont pour principale occupation d'encombrer les rues avec les images de Paul Biya. 

Ces images de Paul Biya sont présentes partout. Dans les ministères, les bureaux, les routes, les salles de classe, les maisons, les chambres, les radios, les banques, sur les stades le chef est présent à travers ses effigies. 

La quasi-totalité des banderoles affichées dans les artères de  nos grandes villes  louent le chef de l’Etat dont les inconditionnels ne manquent pas un grand moment de récupération, reléguant la symbolique aux oubliettes. 

Ces effigies sont accompagnées de banderoles ou de messages parfois insensés. Lors de la célébration du 43eme anniversaire de l'Etat unitaire, on a vu des banderoles qui remerciaient le « président Paul Biya, père de l'unité du Cameroun" . 

« Tout ou presque pour le chantre du « Renouveau » et son épouse, et les expressions de l’unité nationale réduites à leur portion congrue. Car il faut le soulever, Chantal Biya n’a pas été oubliée dans ce concert de déification. Pour la première dame, les « Couches sociales vulnérables vous disent merci pour votre constante sollicitude ». Ainsi la première dame serait la seule à être sensible aux difficultés rencontrées par les couches vulnérables…trêve de duperie. Grands absents de ces cantiques à la gloire du couple présidentiel : les Camerounais. Les livres d’histoire enseignent pourtant que l’Etat fédéral de 1961 fut confronté à la contestation de la légitimité du pouvoir que détenait Ahidjo depuis le 1er janvier 1960. En effet, une frange de la population camerounaise sous obédience de l’Union des populations du Cameroun, l’Upc estimait que « l’indépendance octroyée par les Français n’était qu’un simulacre et que Ahidjo n’était qu’un valet de la colonisation qu’il fallait combattre ». Le 28 mars 1970, Ahmadou Ahidjo renouvelle son mandat à la magistrature suprême, avec comme vice président, Salomon Tandeng Muna qui cumule cette fonction avec celle de Premier ministre. Et le 20 mai 1972, le référendum portait réunification des Cameroun oriental et occidental. Le Cameroun devient République unie du Cameroun. C’est en souvenir de son unification retrouvée que tous les ans, à la même date une grande parade militaire et civile est organisée sur le boulevard éponyme à Yaoundé. » (1)

Péremptoirement, l’image de Paul Biya ne doit pas être au cœur de la célébration de la fête de l’Etat unitaire, car c’est une fête qui implique toutes les composantes sociales, politiques, économiques et culturelles du pays. Avec cette attitude, les technocrates du système en place font ombrage à d’autres couches sociopolitiques et culturelles dans notre pays. 

Le président Paul Biya n’a pas été acteur de l’indépendance, motrice de l’Etat unitaire consacrée en 1972, quoiqu’il était secrétaire général de la Présidence de la République au moment du Référendum du 20 mai. Le culte de personnalité entretenu autour de sa personne dessert le Cameroun. 

Ce même culte de la personnalité a été constaté récemment à Buéa lors de la célébration du cinquantenaire de la réunification du Cameroun. Toute la ville de Buéa était inondée des photos de Paul Biya au détriment de celle des artisans de la réunification du Cameroun.

Paul Biya, lui-même, doit se rapprocher de son peuple et vérifier si cette « déférence » est sincère. Car à la vérité, il s’agit d’une grosse hypocrisie qui pourrait avoir des conséquences inestimables.

Avec tout ce constat, nous continuons à nous demander si au Cameroun, la fête du 20 mai est celle du peuple ou celle de la célébration  du culte de personnalité du président de la République ? Telle est la question de la semaine

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(1) Achille KAMGA in  Le Messager du 19 mai 2015.

© Pour Camer.be : Elisha Soraya S.

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