Que pensez-vous de l’unité nationale ?
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Josiane Kewe, commerçante
On ne le dira jamais assez, l’union nationale connaît quelques freins, notamment des guerres zonales qui sonnent la cloche. En ce moment, on peut dire que les Camerounais ont prouvé leur unité vis-à-vis dans la guerre à nous imposer par les « boko haramistes ». Nous avons vu que les hommes de différents coins du pays ont apporté leurs soutien multiforme à nos frères et soeurs de l’Extrême-Nord, mais aussi à ceux qui ont fui leurs pays, particulièrement des Nigérians et Centrafricains chassés par la guerre. Cette triste occasion nous a également permis de voir les citoyens camerounais marcher prestes dans toutes les régions pour signifier leur soutien non seulement aux forces armées, mais aussi aux victimes des guerres et aux populations qui sont proches de ces déplacés, qui deviennent elles aussi victimes.

Pierre Tanko, technicien.
A mon avis, cette unité nationale est effective sur toute l’étendue du pays. Actuellement, l’on peut trouver des gens qui ont leurs origines au Sud, mais qui vivent par exemple à Kousseri, et pareillement avec les gens du Nord qui vivent dans la partie la plus au Sud du Cameroun. Les anglophones qui se sont intégrés dans les régions francophones et aussi des francophones qui, aujourd’hui, sont de véritables anglophones. Ce mélange des peuples laisse quand même croire que l’unité peut être en marche. Pourtant, cela n’exclut pas la méfiance des uns envers les autres. Il y a toujours certaines allégations qui créent encore la division au sein des différentes parties du pays et aussi au sein des tribus qui existent dans notre pays.

Alphonse Idrissa Bara, jeune homme d’affaires.
La célébration de la fête de l’unité marque la commémoration de l’union des deux parties du Cameroun en une. De ce fait, je peux bien comprendre que les autorités de l’époque, c’està- dire ceux du Cameroun francophone et anglophone, ont dû lire dans la boule de cristal. Car le projet de cette unité est réel de nos jours. Et les avantages de leurs initiatives parlent d’eux-mêmes. Je parlerais des échanges des biens et la mobilité des personnes qui, ma foi, laissent le Cameroun uni évoluer sans anicroches. Les marchandises et ou les produits de nos champs cultivés dans les deux régions d’expression anglaise peuvent se vendre ou être distribués dans les huit autres régions. Il en est de même pour nos produits qui se distribuent dans ces deux régions. La fête de l’unité marque aussi la célébration de l’indépendance de notre patrie.

Ibrahim Adam, étudiant.
Je vois l’unité nationale sous l’angle de son avantage aux deux principales parties du Cameroun. Le bilinguisme est tout d’abord le socle de cette union sur l’étendue du territoire. Des deux langues officielles de notre pays, il faut comprendre que l’anglais et le français ont apportés plein de choses dans le commerce interne comme celui effectué à l’extérieur. Les élèves et étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études dans l’une au l’autre partie du pays en tirent et tireront toujours des grands bénéfices. Un Camerounais de la partie anglophone peut, s’il le veut, devenir un francophone. Il a cette opportunité d’apprendre à parler le français. Idem pour les francophones. Et sur le plan international, le Camerounais qui est bilingue peut bien effectuer des échanges dans les pays francophones comme dans les pays anglophones sans avoir besoin d’un traducteur.

Aboubakar Djika, sérigraphe.
Les Camerounais se sentent à l’aise dans n’importe quelle région de notre pays. L’apprentissage des langues nationales par toute personne qui le désire est effectif. Quand il faut s’unir pour une bonne cause, je me dis que les Camerounais savent bien le faire. A l’exemple de la marche organisée le 28 février 2015 à Yaoundé pour manifester le soutien aux militaires qui sont au front contre Boko Haram, des Camerounais de toutes les régions y ont pris part. Mais il y a toujours quelque chose qui traîne dans notre pays : le privilège que certaines ethnies ou tribus ont sur d’autres. Ceci me permet de dire, dans une certaine mesure, que les Camerounais ne sont pas unis à 100%. Il faut que nous arrivions à briser cette barrière afin de déguster véritablement les fruits de l’union sacrée qui a tant coûté à nos ancêtres, grands-parents et parents.  

Eric Nguele, journaliste.
Pour moi, c’est la plus importante fête du pays. Elle permet de célébrer l’unité nationale en ce que les deux grands ensembles démographiques, à savoir les francophones et les anglophones ont uni leurs desseins pour construire le Cameroun. C’est l’occasion d’évaluer les piliers sur lesquels repose cette nation : la paix, le travail, l’amour de la patrie, l’intégration nationale, la diversité culturelle, la démocratie, la liberté d’expression et j’en passe. Malheureusement, nos dirigeants actuels lui donnent, d’année en année, un sens folklorique ; ceci, par le peu de patriotisme qui les détermine, en témoigne le nombre de détournements de deniers publics, les privatisations assommantes, le tribalisme, l’insécurité due aussi à l’élargissement de la fracture sociale qui sépare les plus nantis des plus démunis, loin des principes de fraternité et solidarité qui ont animé les pères fondateurs de ce beau pays. Aussi, serait-ce le temps idoine pour ouvrir tous les débats de fond et réconcilier les Camerounais avec leur pays.

Elias Abladam Darahalaye, doctorant.
A mon sens, la fête nationale de l’unité est la commémoration de l’union sacrée tant recherchée même après l’indépendance du Cameroun, qui jadis, était sous le regard de la France et de la Grande Bretagne à l’issue des deux guerres mondiales. Du 20 mai 1972 à nos jours, j’ai toute la force et la raison de croire que le but de cette autrefois chère unité, est perdu de vue. Sinon, nos ancêtres ne l’auraient appelé unité nationale. Car pour moi, cette quarantaine d’années a tout simplement permis de créer clivage, écart, disparité, etc. entre les Camerounais, selon l’appartenance géographique, tribale, ethnique, clanique, religieuse, sociale. L’unité nationale du Cameroun signifie unité non seulement géographique, mais aussi unité du peuple. Je peux dire qu’elle souffre d’une carie qui a forcé l’arrachement d’environ 28 dents. Ainsi, il est possible de sauver les 4 dents, et mortel d’avoir une bouche édentée. Il est temps aujourd’hui de voir un dentiste qui n’est personne d’autre que vous et moi.

Yasmina Mohamed, Élève.
La fête nationale, pour moi, est un évènement qui unit toutes les composantes ethniques dans notre pays. Je mets particulièrement l’accent sur les deux parties du pays qui se sont mises ensemble au lendemain de l’indépendance du Cameroun. Je parle ici de la partie anglophone et de la fraction francophone. Alors, cette célébration nous permet de marquer, tous les ans, un temps d’arrêt afin d’évaluer le chemin parcouru et faire une autopsie de l’uniformité des Camerounais à ces valeurs. Je peux citer, par exemple, les piliers sur lesquels repose cette nation, avec pour points primordiaux : la paix, le travail, l’amour de la patrie. L’unité nationale assemble aussi les gaines des uns et des autres pour en trouver une solution. Des solutions par lesquelles passent le développement non seulement des citoyens, mais aussi du pays tout entier.

Kidmo Koskréo, ancien combattant.
La célébration de la fête de l’unité, pour dire simplement de l’unité nationale, est plus que jamais effective dans notre pays. Vous savez, avec les évènements que le Cameroun est en train de traverser pendant ces deux dernières années, l’on peut dire sans risque de se tromper, que nous sommes unis. Nous agissons maintenant d’une seule voie. L’exemple est palpable quand on voit les actions que nous menons contre la secte Boko Haram dans le Grand-Nord et les rebelles centrafricains qui font des incursions dans notre pays. Nous pouvons croire que tous les Camerounais apportent leur soutien pour en découdre avec ces gens. Nous oeuvrons tous pour la paix. Les dons et les appuis fusent de partout. Du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest, tous les Camerounais apportent leurs pierres à la construction de l’édifice national. Il y a de quoi saluer cette union du Cameroun francophone et anglophone.  

Fanta Gambo, secrétaire.
La diversité ethnique que nous observons dans les dix régions du Cameroun, laisse croire que nous sommes tous unis dans ce pays, le berceau de nos ancêtres. Si ceci n’était pas prouvé, comment peuton parler de l’exogamie qui bat son plein dans notre pays ? Les gens se marient sans avoir ce blocage mental de l’époque de nos grands-parents. En leur temps, les différentes tribus ne permettaient pas que quelqu’un d’ailleurs puisse épouser une fille d’ici. Mais aujourd’hui, l’essentiel c’est d’être Camerounais et tu peux aller en mariage partout où tu veux. Ils y a des millions des Camerounais qui ont appris à parler la langue d’ailleurs. Ici par exemple, nous constatons qu’il y a des « sudistes » qui parlent bien les différentes langues d’ici au point de les confondre aux «nordistes». Nous pouvons dire qu’il faut célébrer cette unité nationale sans s’agacer.

© Source : L’Oeil du Sahel

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