MISE EN GARDE DE LA BELGIQUE : Nkurunziza fonce tête baissée vers son destin
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Burundi :: Mise En Garde De La Belgique : Nkurunziza Fonce Tête Baissée Vers Son Destin

La mise en garde de Bruxelles est claire comme de l’eau de roche.  En substance, le gouvernement belge déclare que son aide directe à Bujumbura cessera si Nkurunziza étrenne son troisième mandat. Un avertissement qui est d’une netteté d’épure. Mais le dictateur en aura-t-il cure ?  Toute la problématique est sans doute là.  La boulimie du pouvoir et l’aveuglement du maître de Bujumbura relève désormais de la pathologie.  Il semble désormais foncer tête baissée vers son destin.  

Au passage, il vocifère,  tue, insulte,  ne fait plus confiance à son entourage. La paranoïa s’est emparée de tout son corps.  Mais Nkurunziza se dit qu’il a d’autres fers au feu qui lui permettent de se gausser  de la mise en garde des Belges.  Il se dit que les Chinois, les Russes sont là et ne demandent qu’à prendre la place de Bruxelles dans le cœur des Burundais. C’est vrai, la Chine et la Russie sont toujours en embuscade pour relever ce genre de défis pour le plus grand bonheur des  dictateurs du continent. Les droits de l’homme, ce n’est pas leur dada, loin s’en faut.  

Le pasteur burundais peut donc tuer autant de  compatriotes qu’il veut, il a le sentiment qu’il ne se retrouvera jamais impuissant au milieu du gué. Déjà, depuis le coup d’Etat manqué du 13 mai, trois manifestants ont succombé sous les balles de sa police effarée et à la gâchette facile. Tout ça pour que Nkurunziza continue de goûter aux délices du pouvoir. Tout ça pour que le pasteur président soit éternellement et le plus près possible des richesses et des caisses de l’Etat. On a parfois honte d’être africain.
Le raisonnement des dictateurs africains est aussi simple que trivial. Le fauteuil présidentiel est si confortable qu’aucun autre citoyen ne doit s’y asseoir au risque de le désacraliser

Si ailleurs, on est prêt à mourir pour ses idées politiques, ici, sur le continent africain, on est prêt à mourir pour la fortune, les honneurs et la gloire que procure le fauteuil présidentiel. Le sort des populations passe au second plan. Et le raisonnement des dictateurs africains est aussi simple que trivial. Le fauteuil présidentiel est si confortable qu’aucun autre citoyen ne doit s’y asseoir au risque de le désacraliser. Dans le cas du Burundi, la situation est d’autant plus tragique que toute l’Afrique centrale est une zone de déni d’alternance démocratique.  Les princes régnants de cet espace constituent une sorte de viatique pour le pasteur dans sa lutte pour la confiscation du pouvoir. Ils savent que si Nkurunziza tombe, eux aussi tomberont. Ils sont donc les ressorts du combat de l’homme fort de Bujumbura.  Mais pendant combien de temps encore ce forcené du pouvoir tiendra-t-il ? Car le peuple burundais semble avoir fait sienne cette célèbre phrase de Thomas Sankara : « l’esclave qui ne sait pas assumer sa révolte ne mérite pas qu’on s’appitoie sur son sort ».

© Source : Le Pays

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