Boko Haram : 365 jours de guerre, en attendant la victoire totale
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Depuis la déclaration de Paris, les forces camerounaises sont montées en puissance tandis que les insurgés islamistes ont battu en retraite.

Le 17 juillet 2014, Paul Biya qui participe au mini-sommet de Paris sur l’insécurité transfrontalière autour du bassin du Lac Tchad fait entrave au protocole.Une déclaration forte, dit-on alors, est prononcée par le chef de l’Etat camerounais depuis la capitale française : « nous sommes ici pour déclarer la guerre à BokoHaram ». Les propos du chef de l’Etat provoquent l’ire d’une partie de la population, et les critiques fusent de partout. La pomme de discorde porte sur le lieu choisi par le dirigeant camerounais pour engager son armée et son peuple dans une guerre dont personne ne maîtrise les contours. Sauf que pour le camp Biya, l’ennemi étant clairement identifiée, il ne fallait plus attendre ».

Sans indiquer la nature du dispositif opérationnel que son armée et ses alliés allaient déployer pour venir à bout de l’insurrection aux frontières septentrionales, la déclaration du président Biya est suivie aussitôt d’actes sans précédents dans l’histoire des forces armées nationales. En effet, des chefs militaires en poste auNord et dans l’Extrême- Nord sont limogés. Les responsables ainsi limogés sont issus de l’armée et de la gendarmerie. Les actes présidentiels n’indiquent pas lesmotifs des sanctions prises. Mais, tout porte à croire que ce coup de pied dans la fourmilière septentrionale, est en rapport direct avec la conduite de la guerre déclarée. Au sein du haut commandement militaire, on soutient que la stratégie, « même si elle n’est pas visible, elle est en place ».Certaines indiscrétions évoquent, au moment des faits, un acte visant à casser « un circuit de ravitaillement ennemi ». Une cargaison d’aliments aurait traversé la frontière en direction du Nigeria, dans un camion affrété par l’un des officiels sanctionnés.

Bir

Alors que plusieurs groupes de pression au sein du ministère de la Défense activent leurs réseaux en vue de la promotion d’un « officier supérieur de confiance » à la tête du dispositif de lutte contre « Boko Haram », le président Biya met en mouvement un plan opérationnel avec pour épicentre, la projection du Bataillon d’intervention rapide (Bir) sur la première ligne de front.Atous les postes avancés, on signale surtout l’implication active des éléments duCentre anti-terroriste (Cat) du Bir. Au commandement Alpha basé à Maroua, les stratèges militaires, au moyens technologiques jusque-là jamais utilisés dans les opérations, scrutent le front, collectent l’information nécessaire aux frappes ciblées sur cibles proches ou lointaines, et développent une cartographie de l’insurrection en dehors et à l’intérieur des zones camerounaises.

Le Bir procède donc au nettoyage, au ratissage et à un pré-positionnement stratégique. Toujours àMaroua, le dispositif « Emergence 4 » voit le jour. Placé sous le commandement du Colonel Kodji commandant la 4ème région militaire, c’est Emergence 4 qui va accueillir le détachement tchadien composé de plus de 2500 hommes. Dans ses composantes terre et air, Emergence 4 dispose des forces d’infanterie, des commandos fusiliers de l’air, basés notamment sur les hauteurs deMabass, tandis que dans sa composante mer, des marins sont chargés de la sécurisation de la zone du lac Tchad. Les troupes tchadiennes mettent le cap sur Maltam où elles sont pré-positionnées, avant la campagne de Fotokol où elles forcent l’ouverture d’une brèche fatale sur le pont El Beid. En effet, le passage des Tchadien à Gambarou, sans ratissage, provoque une expédition punitive de « BokoHaram » sur Fotokol, avec plusieurs dizaines de morts.

Victoire

Avec un double dispositif opérationnel, les forces camerounaises, appuyés par divers services de sécurité ayant fait preuve d’efficacité en infiltrant les lignes ennemis, sont montées en puissance depuis le 17 mai 2014. Alors que l’opposition et la société civile accusaient Paul Biya d’engager tout le pays dans une guerre sans consultations aucune, le chef de l’Etat camerounais a misé sur une victoire finale comme éventuelle justification de ses choix tactiques et stratégiques. Les campagnes victorieuses des forces armées nationales sur la ligne de front, à Waza, Amchidé, Fotokol,Alchigachiaetc, ont créé un ordre de bataille en rangs serrés.

Le consensus national est vite arrivé par lui-même, dans la volonté commune de vaincre lamenace de l’extrémisme et l’obscurantisme religieux.Avec courage et bravoure, les troupes camerounaises ont fait reculer l’ennemi, même si la guerre n’est pas finie. La guerre déclarée le 17 mai 2014 a été gagnée. Mais l’armée nationale doit tenir ses positions, jusqu’à l’éradication totale de la menace.

© Le Jour : Denis Nkwebo

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