Selon le CL2P : Abah Abah et Olanguena Awono, prisonniers politiques
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CAMEROUN :: Selon le CL2P : Abah Abah et Olanguena Awono, prisonniers politiques :: CAMEROON

D’après le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P), mouvement basé en France, ces deux anciens ministres camerounais incarcéré à Yaoundé pour détournement de deniers publics remplissent les critères établis pour l’emprisonnement politique, notamment la multiplicité de procès à leur encontre.

Ils semblent liés par le même destin. Arrêtés le  31 mars 2008 à Yaoundé et écroués à la prison centrale de Yaoundé, l’ancien ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono et son ancien collègue de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah ont été faits prisonniers politiques tous les deux par le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P), mouvement basé à Paris en France dont l’objectif est entre autres de mobiliser les instances internationales en vue de la libération des prisonniers d’opinion camerounais.

Pour le cas d’Urbain Olanguena Awono, le président du CL2P exlique que « le Fonds Mondial (de lutte contre le Sida, le palu et la tuberculose, ndlr), institution de la famille des Nations Unies, l’a explicitement et officiellement blanchi en des termes qui ne laissent le moindre doute, soutient Joel Didier Engo.

Durée de détention longue

En effet, accusé du détournement de plus de 300 millions de F Cfa mis à la disposition du Cameroun par le Fonds Mondial, son Directeur exécutif, Michel KAZATCHKINE s’en est défendu en 2009 en affirmant que  « à notre avis, l’axe des enquêtes menées par les autorités camerounaises n’engage pas le Fonds Mondial. En tout point de vue, tous les rapports financiers et la revue des programmes financés par notre institution montrent à suffisance qu’ils ont été gérés de façon satisfaisante à cette date. Le Fonds Mondial n’a aucune preuve montrant une mauvaise utilisation des crédits alloués au Cameroun ».

Néanmoins,  l’ancien ministre de la Santé publique a été condamné à 15 ans puis à 20 ans de prison ferme les 14 juin et 20 août 2013 par le Tribunal criminel spécial (Tcs) de Yaoundé. Ceci, à l’issue d’une procédure judiciaire hors du commun: une détention préventive de plus de…5 ans (la loi camerounaise exige la relaxation du prévenu après 18 mois de détention), des chefs d’accusation annulés à la Cour suprême mais reconduit au Tcs, la reprise à zéro de la procédure à cette juridiction spéciale après le blocage du verdict au Tribunal de grande instance du Mfoundi, etc.

Tentative d’évasion

Pour ce qui est de Polycarpe Abah Abah, le CL2P se fonde sur le 3e des critères par lui établi (et qui sont d’ailleurs universels) pour désigner les prisonniers politiques, à savoir que  « le justiciable fait face à une multiplication de procédures, dans une sorte de procès à tiroirs dont le seul but est de le maintenir en détention sans motif valable ».

Condamné à 6 ans de prison ferme en 2012 pour tentative d’évasion, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances a été acquitté dans l’affaire de l’avocate française Lydienne Eyoum, puis condamné à 25 ans de prison ferme en janvier dernier pour détournements de plus de 6 milliards de F Cfa du temps où il fut directeur des Impôts.Mais d’après ses avocats, les arguments en faveur de leur client ont été occultés par le Tcs qui , dans le même temps, lui a attribué une fortune dans laquelle il ne se reconnait pas.

Le mutisme du gouvernement

Quelques jours après cette condamnation, Abah Abah a vu s’ouvrir au Tcs un autre procès en détournements de fonds  à son encontre. Une procédure bien singulière ou un journaliste, condamné par un tribunal d’instance  pour avoir diffamé l’ancien ministre des Finances en lui attribuant le détournement de plus d’un milliard de F Cfa de F Cfa de la Tva, se retrouve partie civile. Abah Abah est incarcéré à la prison de haute sécurité du secrétariat d’Etat à la défense (Sed), les bureaux du patron de la gendarmerie nationale, à Yaoundé.

Joint au téléphone par hurinews.com pour donner la position du gouvernement camerounais au sujet de ces deux anciens ministres qui viennent grossir les rangs des prisonniers politiques , le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, s’est contenté de dire: »Comment voulez-vous qu’au nom du Gouvernement, je réagisse aux agissements d’une Ong? », a répondu de manière évasive, le porte-parole du Gouvernement.

© Source : hurinews.com

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