Dans les poubelles de Scalom
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Les habitants  de ce quartier jettent les ordures dans les rigoles et  tout près des maisons.

Rien qu’un seul  bac à ordures disponible  pour les habitants du quartier Scalom.  Le passage des agents de la société d’Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) ne sont pas très fréquents dit-on. Pour se débarrasser de ses déchets, la population a trouvé d’autres solutions. Elle a pris l’habitude de jeter les détritus dans la nature.  Dans cette zone, hommes, femmes et enfants sont à l’école de l’incivisme. Aucun lieu n’est sacré pour eux. A côté de la seule école du coin un tas immondices accueille chaque matin élèves, parents et corps enseignant. Un message  d’avertissement à l’endroit du public est écrit à la craie sur le portillon de l’établissement. «Interdit de jeter les ordures ici », lit-on. De là, il se dégage une odeur nauséabonde et coule  une eau de couleur noirâtre.

Avant le passage des agents d’Hysacam, asticots, mouches et souris  s’y plaisent dans cette zone  insalubre. D’après le médecin généraliste Patrick Lonang ces agents présents dans l’air peuvent provoquer des infections comme la pneumonie. L’eau qui s’échappe également des  détritus en décomposition peut amener les populations à développer les maladies des mains sales (choléra, diarrhée, etc.)

Lorsqu’on décide de faire une petite ballade dans la zone, on voit de nombreuses piles d’ordures dans les rigoles. Les déchets de toute nature se confondent.  Vêtements usés, bouteilles en plastiques vides par ci, cartons et herbes arrachées par là meublent les canalisations. « Quand il pleut ceux qui habitent en amont jettent leurs ordures et elles bouchent les caniveaux. C’est difficile de vivre en aval. Nous recevons tous les déchets», lance une riveraine en colère. Celle-ci à l’aide d’un morceau de bois tente de dégager la rigole. D’après les environnementalistes ces bouchons sont à l’origine de nombreuses inondations observées dans ce quartier et dans la ville de Yaoundé. « Comme la saison des pluies approche, je vais cohabiter avec tous les déchets du quartier. L’eau va les diriger dans ma maison », se lamente une autre habitante de scalom.

En plus des rigoles certains  habitants jettent également les ordures tout près des maisons. Et ces dernières forment de grands dépotoirs. « Les habitants d’ici ont la paresse d’aller vider leurs poubelles dans le bac à ordures situé à la descente du carrefour. Les gens préfèrent jeter les ordures  à la tombée de la nuit », explique avec désolation Mme Kingue. Elle est femme de ménage. Le mur du domicile de sa patronne est devenu un dépotoir d’ordures.  

« Nous avons mené une campagne de sensibilisation sans succès, nous avons  affiché des messages mais rien n’a changé depuis », affirme Mme Kingue. Tout près de ce dernier, il y a un champ. On y sème des tomates, du   piment et du maïs et la productrice apprécie bien ce tas immondices. « C’est de l’engrais naturel », confie-t-elle souriante. 

© Mutations : Paulette Ndong

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