Kenya : Toute la diaspora doit pouvoir voter
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Kenya : Toute la diaspora doit pouvoir voter

La diaspora du Kenya est très nombreuse, d’Ouganda à Sydney, en passant par Monaco, la Chine, le Qatar, la Russie, le Soudan du Sud et le Brésil. La fixation faite par les médias et le gouvernement sur les Kenyans vivant seulement aux États-Unis est fausse et partiale. Les 3 millions et plus de Kenyans vivant à l'étranger ne viennent pas seulement des États-Unis mais aussi d'autres parties du monde où ils ont développé leurs entreprises, leurs investissements et leur expertise, ce qui constitue un avantage indéniable pour le pays.

Voilà pourquoi l'annonce récente par le gouvernement de mettre en place six centres de vote aux États-Unis où vit la majorité des Kenyans n'a pas de sens. Tout gouvernement démocratique devrait s’assurer que le plus grand nombre de Kenyans vivant à l'étranger puisse exercer son droit au suffrage universel.

Exercer son droit démocratique dans une élection signifie que chaque vote doit compter. Le gouvernement ne devrait pas se concentrer uniquement sur les zones à grands effectifs, mais veiller à ce que, même dans les endroits où vous ne trouverez que moins de 20 Kenyans, chacun ait pleinement sa chance de voter. Après tout, comment un Kenyan résidant en Alaska pourra faire le voyage à Washington DC pour voter? Que dire de ceux vivant en Asie, en Europe et en Amérique du Sud? Faut-il abandonner ceux qui vivent en Ouganda et qui ne peuvent pas avoir la chance de voyager au Kenya le jour du scrutin? Mais, cet obstacle pourrait être surmonté par la commission électorale indépendante kenyane (IEBC).

Si des millions de shillings Kenyans ont été perdus sur les faux kits BVR à l’occasion des élections de 2013, pourquoi ne pas anticiper tôt la préparation des élections qui se tiendront dans 2 ans de manière à éviter de reproduire les mêmes erreurs? Tout d'abord, le meilleur moyen de couvrir tous les électeurs vivant à l'étranger serait de mettre en place un système de vote électronique. Pour ce faire, le gouvernement, représenté par le Dr. Fred Matiangi (secrétaire du Cabinet pour les TIC) et Issack Hassan de l’IEBC, devraient travailler ensemble sur des mécanismes pour veiller à ce que la diaspora puisse voter par voie électronique en 2017.

En se concentrant seulement sur six zones de vote aux États-Unis, le taux de participation serait affaibli, laissant dans l’oubli les autres Kenyans dispersés dans le monde entier. Nous nous demandons alors comment le gouvernement pourrait limiter le vote de la diaspora à seulement de six zones aux États-Unis. Nous espérons que les choses ne vont pas rester figées.

Puisque la loi suprême du pays octroie le droit de vote à la Diaspora, il devrait y avoir une égalité de traitement entre tous les citoyens vivant à l’étranger. Ceci est le moyen le plus sûr d’éviter de les priver de leurs droits sur un sujet aussi important que le droit de vote. Notez que c’est qui c’est l’ambassadeur Robinson Githae qui de son bureau à Washington DC a annoncé la formation de six zones de vote aux États-Unis. L'IEBC n'a pas été impliquée dans ces dernières dispositions, alors qu’elle est le seul organe habilité par la constitution pour coordonner toutes les opérations liées aux élections dans le pays. L’annonce de Githae est donc totalement contraire à la Constitution.

Concernant le droit de vote pour les Kenyans vivant à l'étranger, de nombreuses démocraties en développement comme l'Angola, la République dominicaine, les Philippines, l'Équateur et l'Iran ont permis à leurs ressortissants résidant à l'étranger de voter. Pourquoi pas le Kenya quand nous sommes effectivement en avance sur de nombreux plans par rapport à ces pays?

Il faut se rappeler que le vote à l'étranger bien géré, bien que représentant un pourcentage relativement faible de taux de participation global, peut avoir un impact considérable sur les résultats des élections. Telle est la véritable essence de la démocratie. Chaque voix doit compter pour définir le destin d'un pays.

© Article publié en collaboration avec Libre Afrique : Joseph Lister Nyaringo et Elijah Kombo Ogaro, analystes pour Africanexecutive.

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