Nigéria : grogne dans les rangs de Boko Haram
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Les combattants du groupe terroriste se plaignent du manque d'armes et d'équipements selon les femmes libérées ces derniers jours par l'armée nigériane.

Les 700 femmes libérées des mains de Boko Haram ces derniers jours par l'armée nigérienne ont témoigné des difficultés que connaît le groupe terroriste. Les 275 libérées du camp de Malkohi rapportent que les fantassins de la secte islamiste se plaignent du manque de carburant et d'armes. Les hommes seraient nombreux à n'avoir que des bâtons. Certains de leurs véhicules sont inutilisables par manque de carburants ou de pièces de rechange pour les réparer. Selon les témoignages recueillis, le chef du camp, Adam Bitri, a été ouvertement critiqué par son épouse qui s'est ensuite enfuie.

Binta Ibrahim, 18 ans, raconte que «un soir d'avril, nous nous sommes retrouvées devant des partisans de Boko Haram qui ont dit: nos dirigeants ne veulent pas nous donner assez de carburant et d'armes et maintenant les soldats gagnent du terrain sur nous à Sambisa. Nous allons vous laisser… Ils nous ont menacées mais, ensuite, ils sont partis. Nous étions contentes et avons prié pour que l'armée arrive et nous sauve.»

Manque de nourriture

D'autres femmes disent avoir refusé de fuir avec les combattants de Boko Haram. Ils ont commencé à les lapider puis ils les ont abandonnées sur place devant l'avancée de l'armée nigériane. «Nous avons entendu des balles siffler (...) Nous nous sommes couchées sur le sol. Une partie des femmes a été écrasée (par les véhicules militaires) et d'autres blessées par les balles. Dix-huit ont été tuées. Nous les avons comptées. Parmi elles, il y avait des bébés», a détaillé Salamatu Mohamed, originaire de Damboa dans l'Etat de Borno.

Les femmes rapportent que les hommes menaçaient souvent de les vendre ou de les amener très loin dans la forêt à leur chef, l'insaisissable Abubakar Shekau. Elles n'avaient pas de liberté de mouvement et n'étaient pas régulièrement nourries et souvent battues. Les enfants étaient livrés à eux-mêmes. Ceux des combattants apprenaient le maniement des armes. Salamatu Mohamed raconte avoir accouché en captivité. Elle a eu du mal à nourrir son bébé parce qu'il n'y avait pas assez de nourriture.

Sur les 275 prisonnières libérées du camp de Malkohi, une soixantaine seulement a plus de 18 ans. Aucune des femmes interrogées n'a vu les 200 lycéennes de Chibok dont l'enlèvement avait soulevé une vague d'émotion à travers le monde en avril 2014. Aisha Abbas affirme cependant que les combattants de Boko haram en ont parlé: «Ils ont dit que les filles de Chibok avaient été mariées cette année. Certaines ont été vendues comme esclaves et les combattants ont chacun épousé deux à quatre des filles».

L'an dernier, après avoir pris le contrôle d'une partie du Nigeria plus grande que la Belgique, Boko Haram semblait quasi-impossible à arrêter, menant des attaques par-delà les frontières, au Tchad, au Cameroun et au Niger.

Depuis le début de l'insurrection il y a six ans, des milliers de personnes ont été tuées par la secte et 12,5 millions de Nigérians dû partir de chez eux.

© Source : lefigaro.fr

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