TCS : Comment Vamoulké a échappé à une interpellation
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Le directeur général de la Cameroon radio and televion (Crtv) dont les passages se succèdent au Tribunal criminel spécial (Tcs), a échappé de justesse, selon des sources, à une mise aux arrêts. Tout était réuni pour l’envoyer en prison.

L’affaire est presque passée inaperçue dans la presse nationale en milieu du mois dernier. Amadou Vamoulké, directeur général de la Crtv- média à capitaux public qui a des démêlées judiciaires est passé in extrémis à côté d’un mandat de dépôt, équivalent à six mois au moins de détention préventive. En effet, selon des sources généralement dignes de foi, Amadou Vamoulké, après près de quatre passages devant le juge, avait déjà un dossier suffisamment étoffé pour sa mise aux arrêts. Le juge en charge du dossier Annie Noëlle Bahounoui Batende, juge d'instruction auprès du Tcs craignant un dénouement à la Bapès Bapès (ministre des Enseignements secondaires qui a passé un séjour de 24 heures dans le pénitencier de Kondengui avant d’être libéré sur instruction du président de la République) se serait entouré des précautions nécessaires avant la délivrance d’un mandat de dépôt.

Cette juge aurait donc saisi la présidence de la République pour un éventuel ok. Ce que le juge aurait vraissemblement obtenu. De ce fait, elle aurait demandé à son assistante de produire des copies du mandat de dépôt pour publication avant interpellation. Mais cette assistante qui aurait obtenu son intégration dans la justice grâce aux bons soins du directeur général de la Crtv aurait passé un coup de fil à ce dernier pour lui tenir informé de ce que ses carottes sont cuites. Dans la précipitation, Vamoulké va mobiliser tous ses réseaux à la présidence en vue d’obtenir le pardon du président de la République. Ce qu’il aurait finalement eu, selon la même source. Instruction sera ainsi donnée au juge d’instruction de surseoir à son interpellation et d’attendre une autre autorisation pour la mise aux arrêts de l’actuel directeur général de la Crtv.

Ce qui est reproché à Vamoulké

Le 27 mars dernier, le patron de l’audiovisuel à capitaux publics avait été cuisiné pendant près de 8 heures au Tcs. Selon l’article publié par le journal Intégration sous la plume d’Aboudi Ottou et repris par le site internet journalducameroun.com, au cours de cette audition, le juge d’instruction a formellement signifié à Vamoulké son inculpation. Cette mise en examen supposait que le juge dispose des indices suffisants ou concordants rendant vraisemblable le détournement de près de 3 milliards de francs CFA des caisses de la Crtv. Détournement présumé pour lequel Amadou Vamoulké est entendu depuis quelques semaines.

L’argent représente le déficit du «report de trésorerie» à son arrivée à la tête de l’entreprise en janvier 2005. En clair, il manque près de 3 milliards des 5 milliards que Gervais Mendo Ze, le directeur général sortant, a dit avoir laissé dans les caisses de la Crtv au moment de la passation de service avec Amadou Vamoulké. Mais pour l’intéressé, selon le même article, le DG de la Crtv argue que les 3 milliards de francs CFA querellés représentent le gap entre le montant figurant sur les documents comptables qu’il a signés lors de la passation de service et ce qu’il a réellement trouvé dans les caisses de l’entreprise.

Pour le site internet camer.be qui abonde dans le même sens, le directeur général de la CRTV a été mis en examen judiciaire depuis le 17 février 2015, pour un détournement présumé de plus de 2,8 milliards de FCFA. Même si rien ne confirme ou n’infirme l’information selon laquelle il aurait bénéficié du soutien de certains barons du régime, originaires du septentrion, pour échapper à sa mise aux arrêts, toujours est-il qu’à la tour de Mballa II, il se murmure que Vamoulké serait devenu colérique et se baladerait moins dans les services comme cela était le cas avant de déclenchement de cette affaire.

Pour rappel, Gervais Mendo Zé a été placé sous mandat de dépôt le 12 novembre 2014. Seule la justice pourra établir le lien entre Gervais Mendo Zé ancien Dg de la Crtv, son successeur Amadou Vamoulké et les 3 milliards querellés.

© L'Epervier : Minlo Enyegue

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