Football - Okocha : "Si le foot va, tout va"
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France :: Football - Okocha : "Si Le Foot Va, Tout Va"

Légende du football nigérian, l'ancien meneur de jeu du Paris Saint-Germain Augustin Jay-Jay Okocha était de retour en France ce 20 avril, à l'occasion du 12ème Match contre la Pauvreté. Star parmi les stars, il a répondu à l'appel de Zinedine Zidane et de Ronaldo, initiateurs de cette rencontre pas comme les autres, au cours de laquelle il a prouvé, à 41 ans, qu'il n'avait absolument rien perdu de son génial toucher de balle...

Ni de son sens de l'humour d'ailleurs. Quel est le meilleur joueur africain actuellement ? "Il y a Yaya Touré... et puis iI y a évidemment Jay-Jay !", a-t-il instantanément répondu au micro de FIFA.com. Car Jay Jay Okocha c'est ça : une joie de vivre, du talent, un palmarès (trois participations à la Coupe du Monde de la FIFA, une victoire en Coupe d'Afrique des Nations de la CAF en 1994, et  une médaille olympique en 1996, notamment) et un grand cœur. Entretien.

Jay Jay, participer à ce genre de match de charité, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Ce rendez-vous compte beaucoup pour moi. C’est une opportunité pour nous, les footballeurs qui sommes gâtés par la vie, de donner aux moins privilégiés. C’est une grande et belle initiative.

Ces rencontres sont aussi l’occasion de rejouer au football devant de nombreux spectateurs. Y prenez-vous beaucoup de plaisir ?

Oui, énormément. Ces sensations uniques vous manquent. C’est fantastique d’avoir l’opportunité de revivre ce genre de chose, de courir, de jouer, de s’exprimer sur le terrain, et le tout sans pression ! J’ai des fourmis dans les jambes…

Quand vous regardez en arrière votre carrière de joueur, quel est votre meilleur souvenir ?

J’en ai tellement, il m’est impossible d’en isoler un. Chaque instant passé sur une pelouse, chaque moment où j’ai pu m’exprimer avec un ballon est un bon souvenir en soi. J’ai apprécié chaque moment de ma carrière de footballeur, chaque club pour lequel j’ai joué. Je n’ai que des bons souvenirs.

Vous avez notamment porté les couleurs de l’Eintracht Francfort, de Fenerbahçe, du Paris Saint-Germain, de Bolton, et de Hull City. Y’at-il une équipe particulièrement chère à votre cœur ?

Oui, j’en ai une qui compte particulièrement pour moi (silence)… mais ne comptez pas sur moi pour la révéler (rires) ! Je n’ai aucune envie de décevoir les autres clubs, qui ont aussi beaucoup compté pour moi. Je garde mon secret.

Et parmi les nombreux buts que vous avez inscrit, y’en at-il un que vous préférez ?

Oui, celui que j’ai inscrit pour Francfort face à Karslruhe en 1993 compte peut-être un peu plus pour moi. J’étais très jeune et n’étais pas encore sous les feux de la rampe. Mon entraîneur de l’époque, Klaus Toppmöller, m’avait mis sur le banc, et ça m’avait particulièrement agacé de ne pas avoir démarré le match comme titulaire. On gagnait 2:1 quand le coach a finalement choisi de me faire entrer. On était sous pression, et j’avais pour consigne de garder la balle. Mais à la fin d’une contre-attaque, j’ai reçu le ballon dans la surface adverse et me suis retrouvé face à quatre ou cinq défenseurs. Alors, j’ai enchaîné les crochets et j’ai finalement réussi à prendre en défaut le gardien qui n’était autre qu’Oliver Kahn !

Certes, ce but en dit long sur les qualités de joueur que vous aviez. Mais n’avez-vous pas le sentiment d'être passé à côté de quelque chose de grand au cours de votre carrière ?

Si, avec le Nigeria, à la Coupe du Monde de 1994 notamment. Je pense vraiment que nous pouvions créer la surprise, mais nous ne savions pas à l’époque à quel point nous étions bons. C’était notre première Coupe du Monde, et nous nous contentions de peu… Mais avec le recul, je suis convaincu que nous avions le potentiel pour surprendre le monde entier

Que représente le football au Nigeria ?

C’est une religion dans mon pays. C’est la chose qui unit le pays. Si le foot va, tout va. C’est plus qu’un jeu, plus qu’un sport, c’est une part de notre culture.

Et quel regard portez-vous sur l'état du football au Nigeria ?

On ne peut pas être pleinement satisfait de la situation actuelle. On manque un peu de cohérence, de consistance mais on travaille dessus. On est passé par des moments difficiles, mais le bon côté des choses est qu’on est un grand pays avec de grands talents. Il faut juste mettre en place de bonnes structures pour que la lumière revienne pour de bon.


Et qu’en est-il du football africain ? Selon vous, les équipes africaines ont-elles définitivement comblé le fossé qui les séparait des ténors des continents européens et sud-américains ?

Je le pense, mais le problème est que nous nous contentons encore de peu. On fête un quart de finale de Coupe du Monde, alors que ce n’est pas assez ! Il faut voir plus loin. Mais le fossé s’est considérablement rétréci. Les équipes africaines sont de plus en plus difficiles à battre, c’est une certitude.

D’après vous, actuellement que est le meilleur joueur africain ?

Je pense que c’est Yaya Touré. Il est le plus régulier dans la performance…. Et puis, il y a évidemment Jay-Jay (rires) !

Le Nigeria a remporté la dernière Coupe du Monde U-17 de la FIFA, son équipe U-20 a remporté la dernière Coupe d’Afrique de la CAF de la catégorie. Une nouvelle génération dorée n’est-elle pas en train de naître au Nigeria ?

Je le crois, mais à nous de faire en sorte que cela devienne une réalité ! Pour cela nous devons impérativement les accompagner et les encourager. Si on ne les entoure pas, l’histoire va encore se répéter. Par le passé, nos équipes de jeunes brillaient, mais on ne parvenait pas à les maintenir au plus haut au niveau senior. Aujourd’hui, préservons cette génération naissante de joueurs et aidons-les à gagner en maturité ! Il me paraît important de mettre en place des structures pour qu’il existe enfin cette continuité.

Pensez-vous que le prochain Jay-Jay Okocha se trouve parmi cette génération ?

Une chose est sûre, il y a énormément de talent dans la génération à venir. Mais il ne peut pas y a avoir de joueur identique à un autre. Chacun a ses propres qualités, caractéristiques et défauts. Et chacun son histoire...

Avez-vous l’intention de devenir entraîneur un jour ?

Non pas pour le moment, je suis davantage intéressé par les postes au-dessus. Je préfère être chargé de les nommer et de les diriger (rires)...

Vous voyez-vous donc davantage dans la peau d’un président ?

Pourquoi pas, oui ! Je viens d'ailleurs d’être nommé à la présidence de la Delta State football association et je suis ravi, mais qui sait ce que me réserve le futur ?

 

© Source: : Fifa.com

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