Togo:La dynastie Gnassingbé adoubée par la France et ses medias
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Togo:la Dynastie Gnassingbé Adoubée Par La France Et Ses Medias

Sur RFI le  30 avril dernier: "Au Togo, Jean-Pierre Fabre ne reconnaît pas les résultats des élections annoncés pas la Comission électorale. Il s'estime victime d'un coup de force et promet d'en apporter la preuve ces prochains jours grâce aux procès-verbaux des bureaux de vote. En attendant il demande à ses militants de se mobiliser et de protester."

Sur fond de manifestation populaire, Jean-Pierre Fabre, chef de file de l'opposition, de rajouter: "... par les moyens légaux à notre disposition. 

Vous savez que nous avons une Constitution qui nous donne tous les moyens selon l'article 150 qui nous dit qu'en cas de coup de force nous avons le devoir de réagir. Nous allons utiliser tous les moyens légaux à notre disposition pour récupérer notre victoire."

Le journaliste de RFI continue: 

"Le ministre de l'administration territoriale, Gilbert Bawara, attend sereinement que l'opposant produise les preuves d'une fraude. Quant à la mobilisation des militants de l'opposition il n'a rien contre, à condition que ces manifestations respectent la loi."

Le ton goguenard à peine perceptible du journaliste, qui a l'air de trouver la situation très cocasse, exprime bien le dédain de la France à l'égard de l'opposition togolaise, quelque soit son poids auprès du peuple. Les termes soigneusement choisis du journaliste diminue délibérément l'attitude et les propos bien légitimes de Jean-Pierre Fabre. 

Ce que le journaliste ne dit pas, est que Jean-Pierre Fabre n'est pas un petit opposant de quartier, et qu'il n'est de loin pas le seul à ne pas reconnaître la victoire de Faure Gnassingbé. Les militants de l'opposition ne sont pas non plus une minorité d'agités désoeuvrés. 

Déjà 48 ans de pouvoir exclusif

Rappelons que Faure Gnassingbé se présente pour un 3ème mandat, légitime au sens de la Constitution de 1992 modifiée par Gnassingbé père en 2002. 

Le père, Étienne Gnassingbé Eyadema, après avoir revendiqué haut et fort l'assassinat en janvier 2003 de Sylvanus Olympio, 1er président du Togo indépendant, devient Chef d'Etat-major des armées en 1965. Il devient Chef de l'Etat en 1967 à la faveur d'un coup d'Etat et règne avec brutalité et sans partage jusqu'à sa mort en février 2005, après avoir été "réelu" à 6 reprises, ayant éliminé systématiquement toute velléité d'opposition. 

Après les manigances électoro-constitutionnelles d'usage, Faure Gnassingbé devient président en avril 2005, dans le cadre de manifestations populaires inédites au Togo faisant plus de 500 morts et des milliers de réfugiés dans les pays voisins.

Considérant le Togo comme un héritage familial, Bébé Gnass, connu au Togo pour ses détournements massifs de deniers publics et ses frasques et aventures amoureuses, mène, sait-on au Togo, une vie tumultueuse avec plus de 8 femmes différentes. Il s'achète des voitures à 1.8 millions d'euros, tandis que la vie quotidienne du Togolais moyen est toujours très difficile. L'opposition de plus inclusive et radicale ne veut qu'une chose: l'alternance au pouvoir après 48 ans de règne du clan Gnassingbé. 

La France, toujours la France

Le soutien inconditionnel de la France à la dynastie Gnassingbé explique notamment la sérénité du ministre de l'administration territoriale, dans son attente des preuves de fraude électorale promises par Jean-Pierre Fabre. 

En attendant que la demande d'examen des résultats faite par l'opposition à la Cour constitutionnelle, le gouvernement français a d'ores et déjà félicité la CEDEAO pour son soutien à la CENI, Commission électorale nationale indépendante du Togo. 

© Correspondance : Rebecca Tickle

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