75% des débits de boissons de Yaoundé opèrent dans l'illégalité
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Révélation du 3e adjoint au maire de Yaoundé VI, lors d’une conférence de presse du Synedeboc hier.

Dans le cadre des manifestations liées à la 5e édition de la « Semaine du barman », le Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun (Synedeboc), à donné une conférence de presse hier à Yaoundé. Comme lors des quatre précédentes éditions, la « Semaine du barman » 2015 est apparue comme l’occasion idoine pour les opérateurs du secteur des débits de boissons de parler des difficultés qui entourent l’exercice de leur activité.

D’autant que l’édition de cette année intervient dans le contexte que l’on sait, celui de l’augmentation des taux de droits d’accises sur les boissons alcoolisées ; situation qui a provoqué une envolée des prix des bières sous le nez et la barbe du ministère du Commerce, dont le patron et son homologue des Finances avaient pourtant, dans l’arrêté conjoint par eux signé à la suite de cette réforme introduite dans la loi de finances 2015,
prévenu les détaillants quant aux non respect des augmentations (75 F et 100 F au plus) prescrites dans le texte. Le Synedeboc a réitéré sa position de départ, qui était également celle du Premier ministre. Le chef du gouvernement prescrivait, en effet, que le droit d’accise par litre de bière plafonne à 180 F, au lieu des 250 F décidés par le Minfi et le Mincommerce.

Pour rester collé au thème retenu pour cette année : « Barman, pour des textes justes et une fiscalité adaptée », le président national du Synedeboc, Roger Tapa Tchiesso, fait savoir que l’activité du bar fait face actuellement à un réel problème de fiscalité. Au point qu’« on ne sait pas exactement quelles taxes on doit payer, puisqu’il en naît de nouvelles chaque jour ». Au rang de celles-ci, au niveau des communautés territoriales décentralisées, le syndicat cite pêle-mêle la taxe d’hygiène et salubrité, l’impôt libératoire, la taxe sur le spectacle, l’occupation temporaire de la voie publique, etc. Le Minfi, à travers les centres régionaux et départementaux des impôts, prélève, pour sa part, la patente, l’impôt sur le revenu, la Tva, etc.

Il faut ajouter à cela les contrôles inopinés des forces de maintien de l’ordre initiés parfois de manière informelle par des préfets et sous-préfets, quand ils ne le sont pas simplement par les policiers et les gendarmes eux-mêmes, les descentes des associations des consommateurs, des sociétés civiles de gestion du droits d’auteur, etc. Le président national du Synedeboc fait savoir qu’il suffit simplement qu’un exploitant de débit de boissons ait de mauvais rapports avec un sous-préfet, pour se voir sceller sa boite sans raison valable. 3e adjoint au maire de la commune de Yaoundé VI et non moins membre du Synedeboc, Saint Eloi Bidoung pense que les barmen eux-mêmes sont à l’origine de leurs déboires. Car, ils refusent de se conformer à la loi. On a ainsi appris de lui que 75% des débits de boissons à Yaoundé fonctionnent dans l’illégalité, puisque leurs propriétaires ne possèdent pas de licence. L’élu annonce par ailleurs une opération coup de poing dans la commune sa commune, à l’effet de ramener tous les opérateurs à la légalité.

© Mutations : Jean De Dieu Bidias

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